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PSG : Laisser l’injustice faire son travail

Par Julien Faure, au Parc des Princes
4 minutes

À force de se cacher derrière la malchance et l’espérance de jours meilleurs, Paris et Luis Enrique vont bien finir par le regretter. Pour l’Espagnol, le moment est venu de se faire violence et d’accepter de changer... pour enfin marquer ?

PSG : Laisser l’injustice faire son travail

Il l’avait abordé tout seul, comme un grand, en veille de match. Pour une fois, Luis Enrique avait osé demander de ses propres vœux un peu plus d’efficacité de la part de ses joueurs face au but. Peut-être que ces derniers n’en avaient pas eu écho, ou peut-être simplement que ces mots n’avaient pas été suivis d’une séance devant le but. Quoi qu’il en soit, le mal parisien n’a pas changé, et au sortir d’une défaite embarrassante face à l’Atlético, Paris se retrouve dans une situation bien inconfortable à mi-parcours dans cette nouvelle formule de Ligue des champions.

La chance ça se provoque, la malchance aussi

Luis Enrique est un homme de peu de mots, surtout face à la presse. Pourtant, après une deuxième défaite en quatre matchs de Ligue des champions, le technicien espagnol avait bien du mal à cacher son désarroi face à une nouvelle débâcle. Sauf qu’une fois de plus, il a choisi d’ériger la malchance ou l’injustice en premières responsables d’une déroute plus qu’inattendue. L’Atlético n’a pas particulièrement mérité sa victoire au Parc, mais le football ne se résume pas qu’à de la maîtrise, qu’aux 71% de possession de balle et aux 22 tirs tentés par les Parisiens. Bref, une belle session de « tiki-y a qu’à ».

Il n’y a pas de mots. Je crois que lors de nos trois matchs à domicile, nous avons été infiniment supérieurs à nos rivaux. Nous n’avons pas la chance avec nous.

Luis Enrique, en conférence de presse d’après-match

« Le football ne récompense pas les occasions, il récompense les buts », a-t-il même lancé en conférence de presse après la rencontre. Il est aussi question d’abnégation, de volonté et d’un peu plus que de l’expérience. Luis Enrique a beau avoir « 30 ans dans le football » et n’avoir « jamais vu ça », il va devoir se faire une raison.

Basta de tout contrôler !

Parlant de « journée de merde », Enrique semblait bouillonner intérieurement de voir ses idées se fracasser sur la réalité du terrain. Pourtant, il a affirmé qu’il préférerait mourir avec celles-ci que d’en changer, sans pour autant refuser la présence d’un pur attaquant dans son équipe, sorte de chaînon manquant aux ambitions parisiennes. Apparu franchement désabusé, il a même demandé à un journaliste de lui apporter cet attaquant « si vous l’avez », comme un appel à l’aide. Avant la rencontre, il avait affirmé qu’il n’existait pas de « formule magique », on ne peut que le soutenir dans ces propos.

Dans le documentaire qui lui a été consacré, on peut le voir renverser des bouteilles dans le vestiaire, hurler sur ses joueurs, les ébranler, les secouer. On le sait parce que la scène est même passée à chaque coupure pub sur Canal, qui a acheté les droits de diffusion du programme. Mais où est donc passé ce coach ? Faudra-t-il attendre une saison 2 pour comprendre ce qui se passe en coulisse ? Parce qu’à la vue de tous, ce Paris Saint-Germain semble mettre à chaque sortie les mêmes ingrédients et servir à chaque fois la même soupe tiède. Deux semaines après s’être déjà pris les pieds dans le tapis face au PSV, Luis Enrique n’a rien changé, rien tenté, rien innové (allez, si, sa pointe avec le transparent Asensio à la place d’un Lee à contre-emploi). Paris a continué à priver son adversaire du ballon, logique face à un rival qui n’en voulait pas, mais Paris a surtout continué à buter face au but. S’il ne savait quel mot choisir entre « injuste » et « inexplicable », Enrique va devoir en demander un peu plus à ses joueurs, et à lui-même.

Au moins, l’Asturien ne compte pas baisser les bras et a promis de lutter « jusqu’au bout », soulignant toutefois que la qualification directe en huitièmes de finale était « sans aucun doute » mal embarquée. Ça tombe bien, l’année dernière, le PSG avait arraché sa qualification lors de l’ultime journée, sans totalement maîtriser son destin. On connaît la suite, mais depuis l’arrivée de QSI et l’omniprésence parisienne en C1, jamais le club de la capitale n’avait été reversé en Ligue Europa à l’issue des poules. Il se pourrait bien qu’il ne l’ait jamais autant souhaité que l’année où cette possibilité a disparu.

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Par Julien Faure, au Parc des Princes

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