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La nouvelle Ligue des champions est-elle vraiment mieux pour les outsiders ?
Présent en huitièmes de finale de la Ligue des champions à deux reprises dans son histoire (2007, 2022), le LOSC retrouve une nouvelle version de la reine des compétitions européennes ce mardi. Un format qui ajoute du piment, mais qui n’ouvre pas forcément de perspectives supplémentaires aux clubs « moyens ».
San Siro, théâtre d’un choc aux 13 coupes aux grandes oreilles entre Milan et Liverpool. Le Bernabéu, pour la première sortie du Galáctico Kylian Mbappé en Ligue des champions. L’Allianz Arena, prête à pousser le Bayern dans la quête de sa septième étoile. Et le stade José-Alvalade, où le Sporting et Lille tenteront d’accrocher le bon wagon. Le LOSC ouvre sa campagne européenne dans l’ombre des géants du continent ce mardi. Lors de leur dernière participation, en 2021-2022, les Dogues avaient terminé premiers de leur groupe devant Salzbourg, Séville et Wolfsburg, avant de tomber en huitièmes de finale contre le Chelsea de Thomas Tuchel, tenant du titre. Spoiler : ce scénario ne se répétera pas, puisque comme le foot, la Ligue des champions a bien changé. En bien pour les poids moyens ?
Tout ce qui brille
Avec quatre clubs en plus sur la ligne de départ (36 contre 32 jusque-là), moyens et « petits » ont concrètement plus de chances de pouvoir participer. Le LOSC en a directement bénéficié malgré sa quatrième place en Ligue 1, qui l’aurait envoyé en Ligue Europa la saison dernière. Le nouveau format assure surtout de belles affiches à tout le monde. Lille a ainsi hérité de deux ogres, le Real Madrid à Pierre-Mauroy et Liverpool à Anfield, mais aussi de deux costauds, la Juventus et l’Atlético. De quoi passer des soirées mémorables. « Le LOSC va notamment affronter pour la première fois le Real Madrid, la Juventus, que nous allons en plus avoir la chance de recevoir. Je suis très content pour les joueurs, le club, les supporters, mais aussi nos partenaires et plus largement notre communauté. Ce seront de très belles et de très grandes affiches dans notre stade, de très beaux événements », applaudissait le président Olivier Létang à l’issue du tirage.
𝑫𝒖 𝒕𝒓𝒆̀𝒔 𝒍𝒐𝒖𝒓𝒅 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑫𝒐𝒈𝒖𝒆𝒔 𝒆𝒏 𝑪𝒉𝒂𝒎𝒑𝒊𝒐𝒏𝒔 𝑳𝒆𝒂𝒈𝒖𝒆 🌟
🏠 Real Madrid ✈️ Liverpool 🏠 Juventus ✈️ Atlético de Madrid 🏠Feyenoord ✈️ Sporting CP 🏠 Sturm Graz ✈️ Bologna
Quel match te hype le plus ? 🔥
Toutes les infos ➡️… pic.twitter.com/ICvadQd5pK
— LOSC (@losclive) August 29, 2024
Un stade plein, des stars, de grosses recettes : tous ceux qui aiment les paillettes y trouveront leur compte, là où auparavant, les aléas des chapeaux pouvaient offrir des cadors moins rutilants (Séville et Benfica étaient par exemple chapeau 1 la saison passée). « Mais il faudra aussi bien figurer, marquer des points et tenter de se qualifier », enchaînait Létang. En plus de compter sur un ou deux exploits face aux grosses têtes qu’ils ont tirées, les Lillois devront donc bien manœuvrer contre le Sporting, Bologne, le Sturm Graz et Feyenoord, des adversaires qu’ils peuvent regarder droit dans les yeux.
L’illusion des barrages
Sur le papier, le calendrier est plutôt équilibré et donne le droit d’espérer. Le top 8, directement qualificatif pour les huitièmes de finale, relève de l’utopie. En revanche, prendre l’une des 16 places suivantes, synonymes de barrages, semble à la portée des Dogues. Cela supposerait de laisser douze équipes dans le rétro, potentiellement le Slovan Bratislava, Graz, Brest, Bologne, les Young Boys, Salzbourg, le Sparta Prague, le Dinamo Zagreb, Feyenoord, l’Étoile rouge de Belgrade, le Celtic et Stuttgart. Rien d’infranchissable, même si la marge de manœuvre sera étroite. Le mathématicien Piotr Klimek, qui a essayé de prédire l’issue de cette phase de ligue, situe justement le LOSC au coude-à-coude avec le Celtic et Feyenoord pour la 24e et dernière place qualificative.
🚨 Champions League projections.
✅ Top 8 will enter the Round of 16.
📈 9th-24th into Play-offs knockouts.
❌ 25th-36th eliminated from Europe.
(% per Elo, simulations by @pklimek99) pic.twitter.com/vYi2wkkgW4
— Football Rankings (@FootRankings) September 13, 2024
« Ce sera beaucoup plus intéressant. Dans la formule actuelle, en phase de groupes, on sait quels clubs vont se qualifier après deux ou trois matchs. À partir de 2024, ce ne sera pas si facile, même pour les “grands” clubs », expliquait Aleksander Čeferin à L’Équipe deux ans plus tôt. Le boss de l’UEFA en a remis une couche auprès de Sky Sports fin août, assurant que « nous aurons une compétition plus imprévisible » et que ce nouveau format « va bénéficier à tout le monde ». Les clubs de la dimension du LOSC « gagnent » deux matchs supplémentaires lors de la première phase, et une vraie opportunité de jouer une double confrontation à élimination directe avec les barrages. Un arbre pour cacher la réalité de la forêt : la voie vers les huitièmes de finale se resserre encore plus pour les poids moyens, qui se coltineront les gros morceaux ayant échoué aux portes du top 8 dans ces barrages (le 9e affrontera le 24e, le 10e sera face au 23e, etc.). Tout dépend donc du prisme par lequel on veut regarder ce nouvel objet. Les Lillois – et les clubs du même calibre – vont sans aucun doute kiffer et se créer de beaux souvenirs, ce qui est primordial. Tout en sachant intérieurement que la porte est destinée à se refermer devant leur nez au mois de février – et sans possibilité d’aller se consoler en C3 – pour laisser place aux grosses cylindrées. Comme au bon vieux temps, finalement.
Par Quentin Ballue