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L’Atlético peut-il vivre sans Griezmann ?
De retour de blessure, Antoine Griezmann a laissé un petit vide dans le système de l’Atlético de Madrid ces dernières semaines. Une épine dans le pied du cholismo, alors que le Français pourrait retrouver sa place de titulaire ce mercredi soir contre l’Inter en Ligue des champions.
L’embellie semblait partie pour durer. L’Atlético de Madrid ne concédait que quatre défaites en onze matchs depuis le début de l’année 2024, lorgnait la troisième place du classement en Liga, et pouvait compter sur sa machine, Antoine Griezmann, pour réguler tout le système. Il faut dire qu’avec cinq passes décisives et deux buts sur cette période, ainsi qu’un statut de meilleur buteur historique enfin atteint (175 réalisations), le Français portait encore plus que d’habitude les espoirs colchoneros, assoiffés de trophées depuis maintenant trois ans. Mais voilà, la machine s’est enrayée à la mi-février, voyant Griezmann se blesser à la cheville et l’Atlético enquiller les contre-performances. Coïncidence ? Certainement pas.
Le projecteur de Madrid
D’un point de vue collectif, les conséquences de la blessure du meneur de jeu sur le rendement rojiblanco sont, à ce titre, facilement visibles. Sans Griezmann, les hommes de Diego Simeone n’ont effectivement remporté qu’une seule rencontre sur quatre possibles, (2-1 face au Real Betis), laissant filer de belles opportunités, comme lors de cette élimination sèche en quarts de finale de Coupe d’Espagne contre l’Athletic Club (3-0). Surtout, l’Atlético pâtit d’un manque offensif assez criant, ne marquant qu’à trois reprises sur ces quatre matchs. De quoi interroger sur la capacité qu’ont Álvaro Morata, Memphis Depay, Ángel Correa et Samuel Lino à briller sans la présence de leur distributeur de ballons.
Outre l’influence technique, Griezmann peut également se targuer de son influence tactique. Celle qui le place en pion essentiel du schéma minimaliste de Simeone, dont il est l’unique meneur de jeu. Comme sa seule source de fantaisie, aussi, loin de l’étiquette de besogneux que l’on peut souvent lui coller. Des interrogations logiques donc, quand se présente l’Inter, vainqueur à l’aller (1-0), dans un rôle de favori crédible pour la victoire finale en C1. Avec seize points d’avance en tête de la Serie A et revanchards de leur défaite contre Manchester City l’été dernier, les Interistes peuvent en effet s’offrir le luxe de mettre toute leur énergie dans ce parcours européen et d’achever définitivement l’embellie madrilène.
Absence justifiée, retour exigé
Dans ce cadre, le facteur Griezmann s’annonce prépondérant pour influer sur le scénario d’une partie aux allures de dernière chance pour les siens. Pas étonnant d’ailleurs de le voir revenir à l’entraînement prématurément – contraint et forcé –, en sauveur ultime, censé redonner espoir aux supporters rojiblancos. Une dépendance affirmée et assumée pour Simeone finalement, conscient que le sort de ses prochains mois à la tête de l’Atleti passe obligatoirement par la présence du natif de Mâcon. L’histoire n’en serait d’ailleurs que plus belle. « Son retour nous apporte plus de solutions sur le plan tactique… J’espère qu’il réussira à jouer comme il le souhaite, admettait le coach en conférence de presse ce mardi. Griezmann apporte beaucoup de force à l’équipe… Il est très important dans l’effectif. »
En France, le retour de Grizou sera également scruté avec attention, mais pour d’autres raisons. À la veille de la liste de Didier Deschamps pour le rassemblement de mars, l’objectif sera ainsi de savoir si l’intéressé enchaînera une septième année consécutive de présence en sélection. Lui qui n’a manqué aucun match en Bleu depuis le 13 juin 2017 et un amical contre l’Angleterre. Alors, la France peut-elle vivre sans Griezmann ?
Par Adel Bentaha