- C1
- J6
- Atalanta-Real Madrid
L’Atalanta conserve la bonne Dea
Après avoir battu l’AC Milan, l’Atalanta se retrouve en tête de Serie A, tout en se classant cinquième de Ligue des champions. Le chef d’orchestre Gian Piero Gasperini continue de pousser le levier de l’intensité au maximum, et le spectacle promet d’être encore au rendez-vous face au Real Madrid, mardi.
Avant de planifier votre calendrier, il faut tout de même bloquer quelques créneaux pour ne pas rater les rares matchs enthousiasmants. Donc dans les prochains jours, ne prévoyez ni de soirée film mardi ni de promenade digestive samedi après-midi et soyez bien attentifs aux rencontres de l’Atalanta, face au Real Madrid en Ligue des champions et à Cagliari en Serie A. Au-delà de rester sur 9 victoires de rang et 14 matchs sans défaite, les Bergamasques offrent un spectacle de tous les instants aux suiveurs de foot italien, notamment ceux qui ont contourné l’absence de diffusion en France durant de longues semaines.
Les neuf derniers succès ont été réalisés en marquant au moins deux buts, infligeant au passage quelques fessées aux Young Boys (1-6), au Hellas (6-1) et à Naples (0-3). C’est bien simple, les joueurs de Gian Piero Gasperini déroulent sur la scène nationale comme continentale : 38 buts marqués en 15 journées de championnat et 11 buts en 5 matchs de Coupe d’Europe, avec 16 tirs tentés par rencontre en moyenne. Seuls le Barça, le Bayern et Chelsea ont plus trouvé le chemin des filets dans les cinq grands championnats depuis le début de saison, ce qui permet à la Dea de truster la première place de Serie A et la cinquième de Ligue des champions.
Évolution constante
En 2020, l’Atalanta surprenait son monde en atteignant les quarts de finale de la plus prestigieuse compétition, pour sa première participation, avant de chuter au buzzer face au PSG. La population de la ville lombarde pleurait encore ses innombrables morts du Covid quand Papu Gómez, Robin Gosens ou Remo Freuler sont venus lui redonner un peu de baume au cœur. Le paysage a bien changé, l’un des principaux foyers de la pandémie a heureusement pu tourner la page, les joueurs pouvant rapporter un peu d’argent n’ont pas fait de vieux os dans l’effectif, et le club est désormais un habitué des joutes en semaine. La saison dernière, les autres Nerazzurri du championnat italien avaient vaincu l’invincible Bayer Leverkusen (3-0) en finale de Ligue Europa pour remporter le premier titre majeur de l’Atalanta depuis 1963.
Une chose est restée identique : la présence de Gian Piero Gasperini sur le banc. Celui qui fêtera ses 67 ans en janvier n’est pas encore prêt à être poussé vers la sortie et continue de faire progresser l’équipe qu’il façonne depuis 2016. La formation de cette saison porte fièrement son empreinte, attaquant dans tous les sens, s’engouffrant dans chaque espace libre, pressant jusqu’à l’épuisement et laissant quelques trous béant dans son dos (17 buts encaissés en Serie A, pire total des sept équipes de tête avec la Lazio). L’exigence de cet entraîneur rigide permet de tirer la quintessence de son groupe, pourtant pas le plus clinquant du pays. Ainsi, la longue absence sur blessure de Gianluca Scamacca est largement compensée par l’explosion de Mateo Retegui, la confiance retrouvée de Charles De Ketelaere ou la plus grande régularité d’Ademola Lookman.
Face au Real Madrid, ce mardi, la Dea a l’occasion de frapper un grand coup alors que les premières rencontres de Ligue des champions étaient, sur le papier, plus simples, hormis la réception d’Arsenal conclue par un nul (0-0). Vingt-quatrièmes et derniers provisoirement qualifiés pour les barrages, les Madrilènes n’ont plus le droit au moindre faux pas. En août dernier, les deux équipes s’étaient déjà rencontrées dans le cadre de la Supercoupe d’Europe pour une victoire sans forcer des coéquipiers de Kylian Mbappé (2-0), qui lançait alors parfaitement son aventure. Les courbes se sont radicalement inversées depuis, et l’Atalanta arrive désormais lancée.
Par Enzo Leanni