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Ligue des champions et final 8 : tous les chemins mènent à Lisbonne

Par Clément Gavard
6 minutes
Ligue des champions et final 8 : tous les chemins mènent à Lisbonne

Comment boucler cette édition de Ligue des champions ? Voici le casse-tête auquel fait face l'UEFA depuis le début de la crise sanitaire. Mais d'après les informations du quotidien Bild, l'instance européenne a trouvé la formule : un final 8, sous forme de mini-tournoi de deux semaines, qui se déroulerait à Lisbonne au mois d'août. En attendant l'annonce officielle, qui devrait tomber à l'issue du comité exécutif le 17 juin, il est déjà l'heure de se projeter sur cette folie lisboète et ses possibles conséquences.

Le point Covid-19 au Portugal

Un bon point pour le Portugal : le pays n’a pas été aussi touché que son voisin espagnol par le coronavirus. Mieux, son bilan sanitaire est l’un des meilleurs en Europe, avec 1479 décès et un peu moins de 35 000 cas confirmés au 7 juin. Un petit miracle s’expliquant par une bonne gestion : le soir du premier décès, le 16 mars, le gouvernement prenait la décision de fermer ses frontières et de confiner sa population. Trois mois plus tard, le Portugal vient d’entamer la dernière phase de son déconfinement. Depuis le 18 mai, il est de nouveau possible de se rendre dans les bars et restaurants en respectant les distances de sécurité et les gestes barrière. Ce week-end, les plages ont officiellement fêté leur réouverture, alors que plus de 2000 personnes ont pu se rendre aux arènes de Lisbonne pour la première fois depuis la crise sanitaire pour assister au show de l’humoriste Bruno Nogueira. Prochaine étape ? Le retour des touristes, même si plusieurs centaines de nouveaux cas ont été signalés dans les banlieues de la capitale portugaise ces derniers jours. Un terrain de jeu idéal pour boucler cette Ligue des champions ?


Lisbonne, le candidat idéal

D’après le quotidien Bild, trois villes seraient candidates pour accueillir le très probable Final 8 : Moscou, Francfort et donc Lisbonne. En plus d’afficher le meilleur bilan sanitaire, le Portugal pourrait rafler la mise pour plusieurs raisons : l’absence de clubs portugais parmi les derniers clubs qualifiés (quand l’Allemagne compte toujours le Bayern Munich et le RB Leipzig), et surtout la possibilité de mettre à disposition trois stades homologués par les autorités sanitaires. Ainsi, les dernières rencontres de la compétition pourraient se dérouler dans trois enceintes : l’Estádio da Luz (65 647 places), l’Estádio José-Alvalade (50 095 places) et l’Estádio Nacional (37 593 places), situé dans la commune d’Oeiras. Et voilà l’opportunité pour l’UEFA de terminer la compétition en diminuant les risques : limiter les déplacements à travers l’Europe et éviter le rassemblement de supporters aux alentours des stades (souvenez-vous PSG-Dortmund), sachant que le huis clos devrait encore être de rigueur dans deux mois chez nos voisins lusitaniens. L’Allemagne, elle, devrait pouvoir se consoler en récupérant l’organisation de la Ligue Europa.


La question du format

En attendant que le comité exécutif de l’UEFA ne tranche le 17 juin prochain, une chose est sûre : la Ligue des champions ne se terminera pas dans son format habituel. S’il reste encore quatre huitièmes de finale retour à disputer (Juventus-Lyon, Manchester City-Real Madrid, Barça-Naples et Bayern-Chelsea), la compétition devrait se transformer en mini-tournoi dès les quarts de finale. Depuis plusieurs semaines, deux hypothèses semblent se dégager : un final 8 ou un final 4. À moins de dix jours de la décision définitive de l’instance européenne, la première option s’impose comme la grande favorite. L’idée ? Jouer les quarts et les demies sur un match sec, avant une finale qui pourrait se tenir à l’Estádio da Luz et non pas à Istanbul, comme prévu initialement. Les huit derniers qualifiés pourraient donc se réunir au même endroit (à Lisbonne, donc) pour boucler la compétition en deux semaines au mois d’août.


L’inquiétude des retombées économiques

En proposant un tel format, l’UEFA souhaite limiter la casse. L’instance européenne n’échappe à la crise, Alexander Čeferin ayant répété ces derniers jours qu’elle pourrait perdre des dizaines de millions d’euros à cause du coronavirus. Sans surprise, les diffuseurs ne sont pas emballés par l’idée de réduire la fin du tournoi à sept matchs contre treize en temps normal (sans prendre en compte les quatre derniers huitièmes de finale). En France, RMC Sport verse 350 millions d’euros à l’UEFA chaque année depuis 2018 pour diffuser l’intégralité de la compétition. « Nous avons déjà payé 175 millions en juillet l’an dernier pour la première partie de la saison et nous avons payé en janvier 175 millions supplémentaires pour la deuxième partie de saison. Le problème est le suivant : je n’ai vu personne jouer depuis mi-mars. Nous n’allons pas payer pour quelque chose que je n’obtiens pas, s’était récemment agacé Patrick Drahi, le président du groupe Altice, auprès de Reuters. Pour faire simple, je compte récupérer de l’argent, très rapidement. » Reste à savoir si la tenue d’un final 8 suffira à calmer l’homme d’affaires et sera accepté par l’ensemble des diffuseurs (Sky Sports, Movistar, BT Sport…).

Autre problème, pour les clubs cette fois : le huis clos et son manque à gagner. Loin de leurs stades et sans les recettes de billetterie, les derniers qualifiés vont forcément perdre de l’argent. « Un match de championnat, c’est de l’ordre de deux millions d’euros en recette billetterie, mais ça peut aller jusqu’à 6 millions en Ligue des champions, ce qui a été le cas contre la Juventus », présentait Jean-Michel Aulas en mars. Et si les clubs préfèrent évidemment voir cette édition de C1 se terminer pour des raisons sportives et financières, il ne faudra pas occulter ces retombées négatives au moment de faire le bilan. Cela tombe bien, l’UEFA a déjà prévenu qu’elle prendrait cet élément en compte pour le fair-play financier.


Cristiano Ronaldo, gagner la Coupe à la maison

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir les médias faire le rapprochement : le final 8 de la Ligue des champions pourrait donc se dérouler sur les terres de Cristiano Ronaldo. La Gazzetta dello Sport l’affiche même sur sa Une ce lundi : la fin du tournoi devrait se jouer « dans le jardin » de CR7. Pourtant, la Juventus doit d’abord se débarrasser de Lyon après le huitième de finale aller perdu au Groupama Stadium (1-0) avant de véritablement s’imaginer dans le final 8. Peu importe, tout le monde imagine déjà la scène : Ronaldo sur la pelouse de l’Estádio da Luz le soir de la finale pour aller chercher sa sixième Ligue des champions et égaler au passage le record de Francisco Gento. Chiche ? Les médias transalpins sont en tout cas persuadés que le choix de Lisbonne offrirait un avantage à la Juve et Cristiano Ronaldo, qui bénéficierait d’un soutien populaire très important. Aussi, les superstitieux savent une chose : CR7 a déjà remporté une finale de C1 dans l’antre du Benfica (Real Madrid-Atlético 2014). Mais attention, le nouveau chouchou João Félix, toujours en course avec l’Atlético, pourrait bien lui voler la vedette en cas d’échec.


Une Ligue des champions au rabais, vraiment ?

Cette formule express exceptionnelle va entraîner de nombreux débats dans les semaines à venir, et il est évident que la légitimité du vainqueur sera remise en question au moment de mettre un point final à cette édition très particulière. Personne ne peut dire le contraire : fêter le sacre dans un stade vide au bout d’un tournoi tronqué aura forcément moins de saveur pour le champion. Oui, le grand gagnant restera comme celui qui aura réussi à « profiter » du contexte pour se hisser sur le toit de l’Europe. Et alors ? Son nom sera toujours inscrit au palmarès dans 20, 40, 60 ou 100 ans. Une aubaine pour le PSG ? Possible, surtout que le club de la capitale, qui avait enfin réussi à vaincre la malédiction des huitièmes, ne sera pas pollué par le spectre d’une éventuelle remontadaen l’absence des matchs aller-retour. Et si l’idée d’un premier sacre européen contesté déprime les supporters parisiens, ils pourront toujours patienter un an de plus pour retrouver l’excitant parfum d’un printemps européen.

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