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- Dortmund-Atlético (4-2)
Dortmund : Jaune et noir, il y a plus d’espoir
Au terme d’un quart de finale de folie remporté face à l’Atlético de Madrid (4-2), le Borussia Dortmund a déjà sauvé sa saison en accédant au dernier carré de la Ligue des champions. Le PSG est prévenu : ce double duel pour Wembley sera tout sauf une formalité.
Ce mardi 16 avril, peu avant que ne retentisse la petite musique de la Ligue des champions, c’est Mats Hummels qui était mis à l’honneur, dans le rond central du Westfalenstadion. Ému, le défenseur du Borussia Dortmund y recevait un bouquet de fleurs accompagné d’un maillot floqué du numéro 500, comme le nombre de rencontres qu’il a disputées sous le maillot jaune et noir. La performance n’est pas anodine : hormis lui, seul Michael Zorc a franchi cette barre symbolique, avec 572 matchs accomplis entre 1981 et 1998. Malheureusement pour Hummels, son 38e but, marqué peu après l’entame de la seconde période, a terminé dans le mauvais filet et permis à l’Atlético de Madrid de se relancer, avant d’égaliser, puis, finalement, de s’incliner grâce à un festival offensif signé de la doublette Füllkrug-Sabitzer.
Ouf, Mats a réussi à ne gâcher ni son jubilé ni le match de ses coéquipiers. Car oui, c’est bien réel : alors qu’il galère face au RB Leipzig en Bundesliga, le Borussia, dont la participation à la prochaine C1 n’est toujours pas assurée, va participer au dernier carré de la dernière édition avant réforme, et ce, pour la première fois depuis 2013, une année dont l’épilogue face au Bayern Munich n’avait pas pris la tournure espérée. Par conséquent, le mot d’ordre est clair : il faudra jouer cette double confrontation face au PSG à fond et ne pas considérer que le plus dur est déjà fait.
Deux mi-temps, deux visages
Et pour cause : si le BvB pouvait déjà être vaguement considéré comme le « petit Poucet » de ces quarts de finale, les hommes d’Eding Terzić ont prouvé qu’ils n’avaient rien en commun avec une sympathique bande de boulangers du Nord-Pas-de-Calais sur le point d’affronter un club de Ligue 1. Du moins, en première mi-temps. Le premier acte de cette rencontre constitue peut-être les 45 meilleures minutes disputées par Dortmund depuis le début de la saison ; les Schwarzgelben se sont montrés supérieurs dans tous les compartiments du jeu, et Julian Brandt a prouvé qu’il sera titulaire indiscutable avec la sélection allemande lors du prochain Euro.
Mais au retour des vestiaires, c’est une autre limonade : en plus du CSC prématuré de Mats Hummels, Dortmund retombe dans ses travers défensifs et voit l’Atlético recoller au score en un quart d’heure. Catastrophe, tout est à refaire, qui plus est avec Niclas Füllkrug en panne d’inspiration depuis une dizaine de matchs et sans Sébastien Haller, forfait après une blessure à la cheville. Heureusement, la lumière est venue d’un élément qui rappelle que l’Autriche sera également un outsider sérieux lors de cet Euro 2024 : déjà passeur en première période pour Maatsen, Marcel Sabitzer est venu conjurer le sort de son pote Füllkrug en le servant pour le 3-2, avant de se muer lui-même en buteur et d’offrir la qualification au BvB à un quart d’heure du terme.
Un message à Paris
Le PSG est prévenu : ce Borussia sera tout sauf à prendre à la légère. En effet, comme les Parisiens, les Dortmunder ne sont qu’à deux marches de Wembley et, comme le déclarait Julian Brandt après la rencontre : « On est en demies, ça n’a plus aucun sens de perdre maintenant ! » Une manière d’affirmer que l’objectif de la victoire finale n’est pas un doux rêve, surtout au moment de retrouver un club face auquel les BvB’ler avaient sombré au Parc des Princes au mois de septembre, avant d’arracher un nul au match retour, peu représentatif de leur première place du groupe F. « Je pense qu’il est temps pour nous de gagner contre eux », conclut l’international allemand.
Plutôt deux fois qu’une, car, même si le directeur général du club, Hans-Joachim Watzke, ne pensait pas que le PSG parviendrait à se qualifier face à Barcelone, les Parisiens reviennent de loin eux aussi, et leur détermination à valider leur ticket pour Wembley sera identique. Et s’il était là, le véritable choc de ces demi-finales, en attendant de savoir qui d’Arsenal, du Bayern, de City et du Real viendra compléter la liste des prétendants au sacre dans cette toute dernière édition avant la réforme de la C1 ? Le Borussia Dortmund, lui, a, en plus de l’ambition claire de graver son nom dans le marbre, une revanche à prendre depuis 2013. De quoi imaginer que le scénario de la finale 100% allemande – justement disputée à Wembley ! – se répète ? Ce serait peut-être pas mal, vu comme certains grands d’Europe ont tendance à vaciller en ce moment. Paris est prévenu.
Par Julien Duez