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Gonçalo Ramos, plus qu’un second choix ?
Boudé par Luis Enrique en Ligue des champions, Gonçalo Ramos a marqué son territoire ces dernières semaines en Ligue 1. De quoi revenir dans l’équation contre Dortmund ?
Ce devait être le match du titre. Et ça a failli virer au fiasco. Mené 3-1 contre Le Havre au Parc des Princes, le PSG s’en est remis à Gonçalo Ramos pour sauver la face. Entré à l’heure de jeu, le Portugais a secoué le cocotier avec une passe décisive bien sentie pour Achraf Hakimi (78e), puis un coup de casque aux petits oignons pour éviter l’embarras d’une défaite face au promu (90e+5). Une prestation dans la lignée des deux derniers mois, où le 9 de la Seleção a retrouvé efficacité, constance et confiance. De là à bousculer le trio Bradley Barcola – Kylian Mbappé – Ousmane Dembélé ?
Gonçalo Ramos 🤝 Achraf Hakimi #PSGHAC (3-3) I @PSG_inside pic.twitter.com/KIW0oQcCcq
— Ligue 1 Uber Eats (@Ligue1UberEats) April 29, 2024
Connard de virus
Il y a encore quelques semaines, Ramos errait pourtant comme un simple figurant. Sa première partie de saison n’a rien offert de concluant, en dehors de son doublé contre Marseille. Bilan fin décembre : 17 apparitions, 9 titularisations, 3 buts. Des difficultés lues d’une manière différente avec la révélation de son infection du côlon en décembre. « J’ai passé 20 jours à saigner et à vomir, incapable de manger et avec une très forte fièvre. J’ai fini par aller à l’hôpital quatre ou cinq fois et j’ai été mis sous perfusion. J’ai perdu huit kilos », confiait-il à Record.
Ses premiers mois ont cependant fait naître le doute, y compris dans l’esprit de Luis Enrique. « L’entraîneur parisien ne cache pas en privé son scepticisme quant à la capacité de Randal Kolo Muani et Gonçalo Ramos à être une solution en tant que numéro 9 dans des matchs de très haut niveau. L’Espagnol ne perçoit pas, aujourd’hui, les deux recrues comme des joueurs à même de répondre à sa réflexion – très spécifique – autour du poste de numéro 9 », écrivait L’Équipe en janvier. Kylian Mbappé a donc pris l’axe, et Bradley Barcola a saisi l’occasion de s’installer à gauche, obscurcissant un peu plus les perspectives d’intégration du onze du Portugais. Jusqu’à ce 10 février qui fera peut-être date, contre Lille.
« Une ambition sans faille »
Deux mois et demi après sa dernière titularisation en Ligue 1, Gonçalo Ramos démarre face au LOSC, et marque. Un nouveau but, après les trois inscrits contre Revel, Orléans et Brest en Coupe de France. La confiance pointe enfin le bout de son nez, les stats suivent (8 buts sur ses 11 derniers matchs de Ligue 1). Depuis qu’il a croisé les Dogues, Ramos marque toutes les 73 minutes. Des buts qui comptent, qui plus est : pour égaliser (contre Lille, Rennes, Clermont, Le Havre), pour donner l’avantage à son équipe (contre Reims) ou encore pour faire le break au Vélodrome. Au début du mois, Luis Enrique louait justement son « état d’esprit de fer » devant la presse : « Il a une ambition sans faille, il est toujours prêt à aider l’équipe. Il est très jeune, mais déjà très mûr. Je suis très content de l’avoir. Il mériterait un meilleur temps de jeu, mais c’est le lot des grandes équipes. »
6 – Auteur d’un but et d'une assist pour Paris ce soir, Gonçalo Ramos est le joueur impliqué dans le plus de buts comme remplaçant en Ligue 1 cette saison (5 buts, 1 assist). Supersub. #PSGHAC pic.twitter.com/2rRxhY5KBi
— OptaJean (@OptaJean) April 27, 2024
Ramos n’a eu droit qu’à cinq minutes, en tout et pour tout, sur les doubles confrontations face à la Real Sociedad et au Barça. Il a toutefois des arguments à faire valoir, en plus de sa forme du moment. S’il n’a que 22 ans, le Portugais affiche déjà 31 matchs de Ligue des champions où, dès ses années Benfica, il croisait le fer avec le Bayern, Liverpool, la Juventus ou l’Inter. Une expérience qui peut compter par rapport à Barcola. Autre atout : son jeu de tête, un domaine où il domine clairement ses concurrents du secteur offensif, en témoignent ses coups de boule victorieux contre l’OL et le HAC. Titulaire ou supersub, Ramos aura inévitablement un rôle à jouer face à Dortmund, et plus tard. Car s’il continue sur sa lancée, le PSG n’aura peut-être pas besoin de recruter pour trouver le remplaçant de Mbappé.
Par Quentin Ballue