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Dortmund-Real Madrid : une finale entre deux mondes

Par Quentin Ballue
4 minutes

La 69e édition de la Ligue des champions rendra son verdict ce samedi à Wembley. Le Real Madrid vise une 15e couronne pour conforter un peu plus son statut de maître incontesté du royaume étoilé, mais un petit effronté, le Borussia Dortmund, compte bien s’accrocher sans s’embarrasser du crime de lèse-majesté.

Dortmund-Real Madrid : une finale entre deux mondes

Un dernier show avant l’Euro. La finale de la Ligue des champions prend ses quartiers à Wembley, ce qui ne dépaysera personne, puisque le temple du football anglais est un coutumier du fait (1963, 1968, 1971, 1978, 1992, 2011, 2013 et donc 2024). Histoire de ne pas trop perturber nos habitudes, le Real Madrid est aussi de la partie pour la 18e fois, avec un 15e sacre dans le viseur. Pour bousculer l’ordre établi, il faudra donc compter sur le Borussia Dortmund, tombeur du Paris Saint-Germain au tour précédent. On y croit ?

La force tranquille du Real Madrid

Sans écraser la concurrence, le Real a toujours gardé la tête froide et donné la sensation de maîtriser le cours des choses dans sa campagne. Leipzig a fait trembler les murs en huitièmes ? La Maison-Blanche est restée debout avec une courte victoire en Allemagne (0-1) puis un nul à Madrid (1-1). Le Manchester City de Pep Guardiola en quarts ? Le Real a ferraillé et obtenu sa qualification après 120 minutes sur la pelouse du champion en titre (4-3 aux tirs au but). Le Bayern, bête blessée aux griffes acérées en demies ? Abattue par deux coups de fusil du chasseur Joselu.

Carlo Ancelotti n’aura pas tous ses soldats pour mener ce dernier combat, puisque David Alaba, blessé de longue date, et Aurélien Tchouaméni, pas totalement remis de sa fracture du métatarse, seront simples spectateurs. Pas très grave au regard de la sérénité dégagée par la charnière Nacho Fernández-Antonio Rüdiger, d’autant qu’Éder Militão reste en back-up. L’absence du milieu de terrain français sera un peu plus embêtante, mais Eduardo Camavinga est prêt à prendre la relève. Pas de nuage à l’horizon, donc, mais plutôt un feu d’artifice pour la dernière de Toni Kroos sous le maillot merengue, lui qui avait remporté sa première Ligue des champions… à Wembley, déjà, mais avec le Bayern. Si tout se passe comme prévu, l’Allemand rejoindra Paco Gento dans quelques heures à la table des sextuples vainqueurs de la C1, avec Luka Modrić, Dani Carvajal et Nacho Fernández. L’issue imaginée par la majorité, même si des irréductibles venus de la Ruhr vont tenter de tout gâcher.

Un rêve et une mission à Dortmund

Seul sur sa planète, le champion d’Espagne lorgne une sixième C1 en onze éditions… Autant que le Bayern et Liverpool dans toute leur histoire. En face, le Borussia Dortmund se présente comme un outsider bien modeste, « seulement » titré en 1997. L’équipe d’Edin Terzić a soufflé le chaud et le froid avec sept défaites en Bundesliga, dont des cinglants revers 4-1 à Leipzig et 3-0 à Mayence au printemps. Les écarts de température sont néanmoins plus réduits les soirs de Ligue des champions, où le Borussia a battu toutes les équipes affrontées cette saison – Newcastle, Milan, le PSV, l’Atlético et le PSG. Une grande partie de la finale se jouera sur la capacité de Mats Hummels et sa ligne arrière de plier sans rompre face aux assauts madrilènes, comme lors de la double confrontation avec le PSG – 44 tirs essuyés, mais aucun but encaissé. Puis à piquer en contre, grâce à la vitesse des flèches Jadon Sancho et Karim Adeyemi, ou sur coups de pied arrêtés, pour prendre à défaut Thibaut Courtois, l’homme de la finale 2022.

Les Borussen de Marco Reus défendront chèrement leur peau. « On joue contre une équipe dont la mission est de gagner la Ligue des champions, glissait Terzić. Quand on a une mission à remplir, on peut la manquer. Nous, on a un rêve. » Sous-entendu : le BvB a beaucoup moins à perdre, et donc moins de pression, que ce Real qui reste sur huit finales gagnées et qui n’a plus chuté sur la dernière haie depuis 1981, face au Liverpool de Kenny Dalglish (1-0). Le cinquième de Bundesliga ne s’interdit rien, et surtout pas de chasser ses mauvais souvenirs de Wembley, où la coupe aux grandes oreilles lui avait échappé à la 89e minute en 2013. Terzić a posé le cadre : « Si le collectif répond présent, si tout le monde tire dans la même direction, si vous restez positif, si vous faites preuve de résilience et de beaucoup de courage, alors vous avez une chance de lever les bras au coup de sifflet final. » Beaucoup de conditions doivent être réunies, mais avec ces « si », on peut mettre le Real Madrid en bouteille.

Vinícius Júnior, un sourire en or

Par Quentin Ballue

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