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Le PSG et la quête de leaders
Opposé à Gérone ce mercredi au Parc des Princes dans le cadre de la première journée de la Ligue des champions, le PSG se cherche des leaders, alors qu’il dispose d’un effectif plus jeune que jamais.
Ousmane Dembélé ? Bradley Barcola ? Vitinha ? Qui pour s’affirmer comme un des leaders de ce tout frais PSG, deuxième effectif le plus jeune de Ligue 1 ? Ce mercredi au Parc des Princes, pour son premier match dans cette Ligue des champions nouvelle version face à Gérone, le club parisien ne pourra pas compter sur Gianluigi Donnarumma, un des cadres de ce vestiaire. Avec le départ de Kylian Mbappé, « leader indiscutable » la saison passée de l’aveu de Luis Enrique, et les défaillances de Marquinhos, la question du leadership dans le groupe très juvénile du technicien espagnol mérite d’être posée.
Les échecs de Marquinhos
On peut déjà se demander s’il y a un « leader naturel » au PSG, « celui qui porte de l’attention aux autres, qui va essayer de comprendre un petit peu la posture de chacun, les forces de chacun, les points de développement de l’équipe par exemple », selon Christelle Delavaud, manager d’offre et d’expertise chez Cegos, spécialiste du leadership. Évidemment, Marquinhos, seul trentenaire du groupe du haut de ses 30 ans, débarqué dans la capitale il y a onze ans et capitaine depuis le départ de Thiago Silva en 2020, est celui qui coche le plus de cases pour ce rôle. Mais ses échecs à Paris et avec le Brésil peuvent remettre en question son talent dans le domaine de l’émulation collective. Même si « on peut avoir un leader et pas de très bons résultats », d’après Frédéric Marquet, coach professionnel, qui forme notamment au leadership des footballeurs professionnels.
Selon le coach, les résultats et le leadership sont « décorrélés, c’est-à-dire que le leader est là parce qu’il va avoir une certaine personnalité qui va être présente pour toute l’équipe et qu’il va être accepté par les autres ». En revanche, sur le long terme, pour Christelle Delavaud « si des critères de réussite ne sont pas vérifiés, on peut se poser la question de savoir si le leader est vraiment à sa place et efficient ». Qui donc derrière Marquinhos pour pousser une gueulante et remobiliser la troupe ? Capitaine contre Brest ce samedi en l’absence du défenseur brésilien, et porteur du brassard avec sa sélection, Achraf Hakimi peut faire partie de ces personnalités qui vont mener le groupe. Mais tout n’est pas qu’une question de décibels. « Pour que ça fonctionne bien, il ne faut pas qu’uniquement un leader combattant qui va dire : “Non, mais les gars, on peut quoi. Allez, on ne va pas se laisser faire et on va mettre le paquet” », insiste Frédéric Marquet. Dans ce cas-là, un « leader d’opportunité » pourrait émerger en l’absence de meneur bien en place.
Est-ce qu’un petit groupe peut se passer de leaders et tout de même continuer à avancer ? « Ça dépend de la maturité de l’équipe. Si elle vient de se constituer, elle va avoir besoin d’un leader, parce qu’elle n’a pas encore ses repères, elle ne fonctionne pas de manière autonome », estime Christelle Delavaud. Outre Marquinhos, les deux joueurs les plus anciens qui garnissent les rangs du PSG sont… Donnarumma et Hakimi, arrivés il y a seulement trois ans. Autant dire que ce groupe est plutôt inexpérimenté. Dans ce contexte, un homme peut se révéler être un élément crucial : Luis Enrique. Le coach ibérique va peut-être s’affirmer comme le véritable chef de sa meute, même s’il doit se restreindre à sa zone technique. Depuis l’arrivée de QSI à Paris, seul Carlo Ancelotti a su montrer qu’il avait le dessus sur son vestiaire. Laurent Blanc, Unai Emery, Thomas Tuchel, Mauricio Pochettino et Christophe Galtier se sont fait manger tout cru par un effectif de stars et dont la somme des égos puait jusque dans les tribunes. Avec ce groupe moins caractériel, Enrique a sûrement l’occasion d’asseoir son autorité et d’être la véritable boussole des matchs du PSG.
Par Léo Tourbe
Tous propos recueillis par LT.