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Et la Juventus retrouva le sourire
Après de grandes manœuvres cet été, la Juventus a bien commencé son nouveau cycle depuis le début de saison. Sous la coupe de Thiago Motta, arrivé durant l’été, les Bianconeri se sont construit une énorme assise défensive, sans oublier non plus de jouer au ballon.
La Juventus est « seulement » deuxième de Serie A, mais la Juventus a le sourire. Débarqué dans le Piémont après une saison historique du côté de Bologne, Thiago Motta a pris les rênes d’une formation qui attend son heure après plusieurs années tristounettes. Orpheline d’un Scudetto depuis 2020, la Vieille Dame n’a eu que des coupes d’Italie pour se consoler depuis. Trop peu pour une équipe qui a connu les joies d’enchaîner neuf titres d’affilée lors des années 2010 et qui souhaite retrouver sa place centrale sur l’échiquier du football italien. Alors exit Massimiliano Allegri, benvenuto Monsieur propre et, pour l’instant, la piémontaise a une saveur un peu plus appréciable.
Le Motta Calcio prend déjà ses marques
Quand ses anciens disciples de Bologne cherchent encore la bonne formule, certes amputés de certains cadres comme Riccardo Calafiori, Joshua Zirkzee ou Marko Arnautović, le natif de São Bernardo do Campo au Brésil prend ses aises dans ses nouveaux habits. Car le relooking ne s’est pas cantonné qu’au dressing du côté de Turin, il a aussi été transposé sur le rectangle vert. À l’image de ce qu’il faisait en Émilie-Romagne, l’ancien milieu du Paris Saint-Germain a choisi de miser sur le jeu du côté du Juventus Stadium. Son équipe est ainsi celle qui possède le plus le ballon lors des six premières rencontres de Serie A, avec une possession moyenne de 60,8%.
Pourtant, la Juve a déjà traversé une première zone de turbulences cette saison, après deux premiers succès probants. Un nul sans saveur contre la Roma, un autre pas bien plus agréable contre le Napoli, entrecoupés de la même soupe contre Empoli. Trois 0-0 de suite, une première depuis 1992, Thiago Motta serait-il simplement un double d’Allegri, lourdé pour des comportements déviants ? On vous rassure de suite, la réponse est non. Du haut de ses 49 sélections, Christian Vieri a d’ailleurs récemment défendu l’ancien milieu auprès de Sport mediaset : « Il veut jouer du bon football et veut contrôler le jeu, pour cela, il faut un peu de temps et un peu de patience. Mais c’est un très bon entraîneur, très intelligent. »
60.8% – #Juventus have collected the most 10+ Pass Open Play Sequences in the Serie A 2024-2025 (147, at least 27 more than any other team); Vecchia Signora also have the highest possession value in the current campaign (60.8%). Relational. pic.twitter.com/fx2PoYLBxi
— OptaPaolo (@OptaPaolo) October 1, 2024
Dans le sillage de Dušan Vlahović, la Juve retrouvé le chemin des filets le week-end dernier et confirmé une statistique assez improbable : lorsqu’elle a marqué dans un match cette saison, elle a toujours planté trois fois. Solidement assise à la deuxième place de Serie A après six matchs, elle est aussi l’équipe qui a réalisé le plus de séquences de possession à au moins 10 passes consécutives (147), régnant sur le secteur, l’équipe la plus proche se trouvant 27 occurrences plus loin. Son 4-2-3-1, qui peut évoluer en 4-1-4-1, déjà massivement utilisé par Motta l’an dernier, lui offre une certaine sérénité. À tel point que même un tout petit peu sous pression, le technicien n’a pas hésité à donner sa compo aux journalistes à la veille du match face au Genoa.
Mais Motta a de quoi être serein, car le recrutement est aussi allé dans ce sens cet été. Teun Koopmeiners, Douglas Luiz, Khephren Thuram, Nico González et Francisco Conceição sont ainsi arrivés avec l’objectif de tenir le ballon et/ou d’être capables de faire trembler les filets, quand Kenan Yildiz a changé de dimension. Entre coup de chéquier et prêts bien sentis, le recrutement au milieu et en attaque fait mouche, alors que Samuel Mbangula (20 ans), issu de l’équipe jeune, s’impose comme l’une des surprises du chef depuis la mi-août et a déjà gratté une prolongation.
La meilleure attaque, c’est la défense
Si ces quelques contre-performances offensives ont pu brièvement inquiéter, il est un secteur de jeu qui rassure plus qu’espéré depuis le coup d’envoi de la saison : la défense. Remaniée durant l’intersaison, l’arrière-garde des Bianconeri impressionne depuis la reprise, au point qu’elle n’a concédé aucun but jusqu’ici en championnat. La seule petite perle concédée l’a été en Ligue des champions face au PSV, dans le temps additionnel d’une rencontre maîtrisée.
483 – Having not conceded a goal in the first 33 minutes of #GenoaJuventus , the Bianconeri became the team with the longest run without conceding (483) at the start of the tournament in the era of three points for a win in #SerieA . Unbeatable. pic.twitter.com/kf1J7JAdLh
— OptaPaolo (@OptaPaolo) September 28, 2024
Pierre Kalulu et Juan Cabal sont venus s’ajouter à Bremer ou Federico Gatti, alors que l’offensif Andrea Cambiasso n’en finit plus de progresser. À l’image de Mbangula, Nicolò Savona (21 ans) s’est fait une place de choix dans la rotation arrière, avec déjà cinq apparitions en championnat alors que Michele de Gregorio, débarqué de Monza, a pris la relève de Wojciech Szczęsny dans les buts. Deuxième défense de Serie A l’an dernier, Bologne avait déjà montré la solidité du système Motta, qui se veut pour l’instant imprenable. Un détail important pour le coach, qui n’a pas manqué de le souligner après la victoire à Gênes : « Aujourd’hui, nous n’avons pas encaissé de but parce que nous avons défendu ensemble, avec beaucoup de générosité, ça part des attaquants. Nous avons de forts défenseurs, mais la défense c’est quelque chose de collectif. Je suis content parce que c’est quelque chose d’important pour une équipe qui aspire à des grandes choses. » Face à Leipzig, plutôt chargé sur le plan offensif, ce sera un nouveau test à cocher, après avoir déjà résisté à Romelu Lukaku ou Artem Dovbyk, notamment.
Par Julien Faure