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Au RB Leipzig, le début de l'ère Openda
Auteur de 21 pions en 34 matchs cette saison, Loïs Openda n'a pas franchement eu besoin de période d'adaptation à son arrivée dans la Saxe. Mais, à l'image du RBL, le Belge doit maintenant passer un cap pour entrer dans la cour des grands.
Un Openda en voie d’émancipation. Du haut de ses 24 ans, Loïs Openda n’a plus le temps. Longtemps couvé à Bruges, Arnhem puis à Lens, le Belge éclate aux yeux de l’Allemagne depuis le début de saison. Après d’interminables négociations avec le RC Lens, le natif de Liège a pourtant débarqué dans la Saxe avec une étiquette encombrante : celle de recrue la plus chère de l’histoire du RB Leipzig, qui a déboursé une quarantaine de millions d’euros pour le voir remplacer Christopher Nkunku. Ce qui est d’ores et déjà réussi pour le Belge qui doit maintenant, à l’image de son club, franchir un cap pour s’inviter parmi le gratin européen.
Les promesses de Manchester
En dehors de sa demi-finale de C1 sauce Covid, le RB Leipzig peine en effet à s’installer dans le paysage continental. Abonné à la Ligue des champions depuis 2017, le RBL n’a jamais passé les huitièmes de finale (hors année Covid). Défaits 1-0 à l’aller par le Real Madrid, les hommes de Marco Rose pourraient enfin le faire cette saison, à condition d’élever leur niveau de jeu sur le retour, à l’image de Loïs Openda. Invisible à l’aller avec 24 ballons touchés (plus faible total du match), le Belge n’a pas su trouver les espaces pour faire parler son explosivité, sa vitesse et ses dribbles qui ravagent les défenses de Bundesliga.
« D’un point de vue général, je suis satisfait du rendement de Loïs. Il marque beaucoup, il est l’un des éléments majeurs de notre équipe, et son état d’esprit est remarquable chaque jour à l’entraînement », appréciait récemment Marco Rose, tout en nuançant : « Tout n’est pas encore parfait. Sur certaines situations, il n’effectue pas toujours le bon choix. Il a une belle marge de progression. » Courtisé par Liverpool et Newcastle selon la presse d’outre-Quiévrain, Openda se sait désormais attendu sur ce genre de soirées européennes, où il ne tient pas encore de match référence. Sa sortie mancunienne du 28 novembre dernier aurait pu l’être, mais son doublé à l’Etihad avait été éclipsé par la défaite des siens face aux Citizens (2-3).
Bernabéu, terrain connu
Pour se faire connaître de l’Europe, et au passage asseoir son nouveau statut dans la hiérarchie offensive de la Belgique, Openda doit donc faire du Bernabéu sa chose dans ce huitième de finale retour. Cela tombe bien : le Belge a déjà des repères dans la capitale espagnole, comme il l’a rappelé avant la rencontre. « Il y aura forcément des situations. J’ai déjà joué à Madrid avec Bruges, je sais que le terrain est très grand. On connaît le Real, on sait que c’est une équipe qui aime bien dominer avec les joueurs qu’ils ont. Donc moi, j’aime bien ce genre de match, quand il y a de l’espace, parce que je sais très bien l’utiliser, a prévenu Openda. Ce sera à moi de me créer les espaces et les actions comme je le fais depuis le début de la saison. Ça ne va pas être facile, j’ai eu des espaces au match aller, mais je ne les ai pas très bien utilisés. Au match retour, ce sera différent. »
D’autant que le RB Leipzig n’aura pas grand-chose à perdre, contrairement au Real. Cela doit permettre à Openda et aux siens de jouer libérés, ce qui fait parfois défaut au Belge, de son propre aveu. « Je me mets trop de pression en pensant que je dois absolument marquer. Ce n’est pas nécessaire et c’est quelque chose que Thierry Henry m’a également transmis lorsqu’il faisait encore partie du staff technique. Il m’a dit que j’étais trop tendu quand je touchais le ballon et que je devais rester plus calme », avouait-il ainsi à Pickx Sports en février, tout en fixant la barre assez haut : « Des joueurs comme Haaland, Mbappé et Kane ont une mentalité de tueur et l’ambition d’être les meilleurs. Je veux aussi cultiver cette mentalité. […] Je veux devenir l’un des meilleurs attaquants du monde et je sais que je peux y arriver grâce à la confiance que j’ai. » Un récital à Bernabéu serait un bon début pour celui qui a déjà l’hygiène de vie de Robert Lewandowski.
Par Adrien Hémard Dohain