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L’Atlético, une bête touchée mais pas coulée

Par Quentin Ballue

Humilié par Benfica (4-0) et Lille (1-3) lors des deux dernières journées de Ligue des champions, l’Atlético de Madrid aborde le choc face au Paris Saint-Germain dans la peau d’une bête blessée. Les Colchoneros ont de toute évidence des choses à corriger, mais la tâche du PSG ne sera pas pour autant aisée.

L’Atlético, une bête touchée mais pas coulée

L’Atlético avait imaginé se frotter au PSG en mai dernier. Le Borussia Dortmund avait alors empêché que cela se produise. Six mois après, l’opposition espérée va enfin se concrétiser. L’occasion pour Luis Enrique et Diego Simeone de se défier pour la première fois depuis sept ans et de raviver de vieux souvenirs, notamment celui de la masterclass tactique du Cholo en quarts de finale de la Ligue des champions en 2016. L’occasion, surtout, de reprendre son destin européen en main pour l’Atléti, étonnamment en mal de points et de confiance depuis le coup d’envoi de la campagne.

Plus blanco que rojo

Les Colchoneros ont démarré par une victoire poussive, arrachée à la 90e minute face à Leipzig. De l’Atlético tout craché. Les deux roustes qui ont suivi ont en revanche détonné : un 4-0 que personne n’avait vu venir sur la pelouse de Benfica et un premier revers continental au Metropolitano depuis novembre 2021 contre Lille. Avant cette quatrième journée, la bande d’Antoine Griezmann occupe donc une 27e place indigne de son CV, entre Bruges et le PSV. Il n’y a pas encore le feu pour accéder aux barrages, mais les questions sont là. L’Atlético fait preuve d’une inconstance terriblement frustrante : les protégés du Cholo n’ont gagné que 6 matchs sur 12 en Liga et ont concédé l’ouverture du score 8 fois en 16 rencontres toutes compétitions confondues. Pour prétendre finir dans le top 4 du championnat et se hisser en huitièmes ou en quarts de la Ligue des champions, ça passe. Pour titiller les cadors, à l’heure actuelle, il en manque encore.

Trouver ses repères demande évidemment de la patience. Quatre titulaires en puissance ont signé cet été, d’Alexander Sørloth à Julián Álvarez, en passant par Conor Gallagher et Robin Le Normand. Montant des opérations : plus de 180 millions d’euros. Le défenseur français est arrivé le premier, fin juillet, mais est blessé depuis plus d’un mois, et l’Atlético affiche le bilan peu reluisant de trois victoires, deux nuls et trois défaites quand il ne joue pas. Les autres recrues phares de l’été ont débarqué plus tardivement et s’intègrent à des rythmes différents. Symbole flagrant de cette entame plus que timide, Sørloth, deuxième meilleur buteur du championnat la saison passée, n’a planté que quatre buts en 16 apparitions, marquant plutôt les esprits par sa multitude d’occasions ratées face à Lucas Chevalier.

Buzzer beater

Le temps devrait toutefois faire son œuvre, à l’image de l’évolution d’Álvarez, de plus en plus à l’aise (6 buts lors de ses 12 derniers matchs). « Il y a des choses à améliorer, reconnaissait Simeone après la défaite contre le Betis. Je dois tirer le meilleur des caractéristiques des nouveaux joueurs. Je suis conscient du chemin à parcourir, de ce qu’il y a à faire, des points sur lesquels nous devons travailler. » Le Cholo a particulièrement pointé la nécessité de progresser dans les situations de transition afin de générer plus de danger. Son rejeton Giuliano Simeone pourra aider : auteur d’une entrée remarquée et décisive contre Leganés, l’attaquant de 21 ans vient d’inscrire son premier but rojiblanco face à Las Palmas. Dans la même veine que son padre, en débordant de hargne et de volonté. Si les automatismes sont encore à parfaire, le sentimiento atlético qui revient porter les Rojiblancos dans les moments importants n’a ainsi pas bougé. Le triple finaliste de la Ligue des champions a marqué un tiers de ses buts après la 89e minute cette saison. Le signe d’une équipe déterminée à ne pas lâcher. Ne manque plus qu’à conjuguer cette volonté avec une animation mieux huilée et un peu plus d’efficacité. Le PSG doit espérer que les planètes ne soient pas encore prêtes à s’aligner.

La compo du PSG contre l'Atlético

Par Quentin Ballue

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