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- Ligue 2 – 2e journée
Ligue 2 recherche favori désespérément
Fini les Nantes, Monaco ou Lens, la Ligue 2 retourne à l'ordinaire cette saison, sans un grand club qui prend toute la lumière. Mais surtout sans aucun favori qui se dégage vraiment, ce qui promet une lutte acharnée jusqu'au bout entre les (très) nombreux prétendants à la montée. État des lieux avant la 2e journée, qui débute ce vendredi.
Lens-Metz la saison dernière ou Nantes-Monaco il y a deux ans. Même sans suivre assidûment la Ligue 2, tomber sur une de ces affiches un lundi soir d’hiver, en zappant sur Eurosport, garantissait une soirée moins ennuyeuse que prévue, avec un match qui n’avait rien à envier à une partie des affiches du multiplex de L1. Mais avec les montées successives de ces équipes dans l’élite, les dirigeants de l’ancienne filiale sport de TF1 doivent tirer la tronche, car le cru 2014-2015 manque de cadors, de clubs historiques avec un très fort potentiel de téléspectateurs. À vrai dire, aucun favori incontestable ne se dégage. Mais si c’est dommageable pour la médiatisation, ça l’est beaucoup moins pour le suspens.
Trois relégués dans le brouillard
S’il est historiquement très difficile de remonter la saison suivant sa descente (Brest, Troyes et Nancy n’ont pas réussi l’année dernière), les trois relégués de Ligue 1 font à chaque fois logiquement partie des premiers prétendants au podium. Sauf peut-être cette année. Sans Hervé Renard, l’homme qui avait redonné espoir à tout un club, ni un paquet de titulaires de la 2e partie de saison dernière (J.Ayew, Carlao, Prcić, Corchia, Marange…), le Sochaux d’Olivier Echouafni a reconstruit comme il a pu, en mélangeant cadre (Mignot) et joueurs issus du National (Toko-Ekambi, Diedhiou).
Une situation que Valenciennes aurait aimé connaître, les Nordistes ayant failli être rétrogradés administrativement en CFA2, et qui, avec un bon mois de retard dans leur préparation et leur recrutement (Abriel, A. Coulibaly, Abdelhamid…), vont déjà devoir se battre pour son maintien. Des trois relégués, c’est finalement Ajaccio qui paraît le mieux armé. Mais méfiance, car en Ligue 2, avoir des « noms » (Kanté, Pedretti, Hengbart, R.Faty, Zubar, Oliech) est rarement un gage de réussite.
Des prétendants presque tous affaiblis
Par réflexe, chercher un favori à la montée incite à regarder le classement de la saison dernière et à cocher les noms de ceux qui l’ont ratée de peu. À ce petit jeu, Nancy tient son rang. Quatrièmes l’an passé, les hommes de Pablo Correa claironnent qu’ils veulent remonter, mais les départs d’Ayasse, Jeannot, Moukandjo et celui probable de Jeff Louis pourraient laisser plus de vide que prévu. Sans Pallois et surtout Sala (18 buts l’an passé), il sera difficile pour Niort de faire mieux que sa 5e place, alors que Tours et Angers ont perdu leurs buteurs (Delort et Yattara) sans les remplacer par une valeur sûre.
C’est finalement du côté de Dijon qu’il faut peut-être se tourner. Stable, le DFCO avance sans faire de bruit. Après deux années plus que correctes (7e, puis 6e), cela pourrait enfin sourire. S’ils continuent sur leur dynamique de la saison dernière, durant laquelle ils sont passés de la lutte pour le maintien à celle pour la montée (7es), les Brestois d’Alex Dupont ne devraient pas être loin du compte non plus. Après une saison dernière décevante (10e), Troyes fait paradoxalement presque figure de favori. Son mélange jeunes-anciens (Nivet, Ben Khalfallah, Jean, Cabot) et l’expérience de Jean-Marc Furlan (deux montées en L1 avec l’ESTAC) lui permettent d’avoir de réelles chances.
Une surprise, forcément
La Ligue 2 ne serait pas ce qu’elle est sans la traditionnelle équipe surprise. Après Guingamp, puis Metz, il y en aura forcément une cette année. La question est juste de savoir si elle ira au bout. Sur leur dynamique de succès, les promus peuvent y croire. Si Luzenac n’en fera finalement pas partie, le GFC Ajaccio, mais surtout Orléans, champion de National et vainqueur à Sochaux (1-0) lors de la 1re journée, vont en faire souffrir plus d’un. Mais la surprise pourrait aussi venir de clubs moribonds l’année dernière et qui peuvent se relever. C’est le cas de Nîmes et d’Auxerre qui, grâce à un recrutement malin sur le papier (Maoulida, Harek et A. Mendy chez les Crocos, Puygrenier, Gragnic, Nabab et C. Diarra à l’AJA) se placent dans la meute des prétendants. Comme quoi, cette année, il en faut vraiment très peu pour être heureux.
Par Axel Bougis