- France
- Ligue 2
- 8e journée
- Bilan
Ligue 2 : premier bilan, calmement
La 8e journée de Ligue 2 s'est disputée lundi soir et hier soir. L'occasion est bonne de dresser un premier bilan des forces en présence, des belles surprises, des déceptions et des franches bananes, dans ce championnat très ouvert, comme attendu.
Des relégués en galère
Que les futurs relégués de Ligue 1 soient prévenus : les exemples passés montrent qu’il est désormais de plus en plus difficile de remonter directement en élite. Ce fut déjà le cas la saison passée avec un 0 sur 3, un bilan qui devrait être encore répété à la fin de saison, car ni Ajaccio (12e), ni Sochaux (14e) et encore moins Valenciennes (17e) ne semblent en mesure de viser l’une des trois places du podium. Il faut dire qu’il est bien difficile de s’adapter au rythme différent de la L2, de se remettre des déceptions de la saison passée, de digérer la relégation et de retrouver une motivation nouvelle, surtout quand l’effectif a été décimé, ce qui est surtout le cas de Sochaux (J. Ayew, Carlão, Prcić, Corchia, Marange…). Du côté d’Ajaccio, malgré quelques « gros » noms encore présents dans l’effectif (Zubar, Fauvergue, Cavalli, Oliech, Pedretti…), la déception prime pour l’instant, à l’image de la défaite concédée mardi soir, à domicile face au Havre (0-1). Quant à Valenciennes, il va déjà falloir réussir à ne pas descendre, avant de songer à jouer les premiers rôles. La victoire 2-1 acquise lundi face à Clermont permet enfin de sortir de la zone rouge. Enfin un premier sourire après un été à oublier.
Un leader sous pression
La méforme des « gros » profite pour l’instant à un outsider, installé seul en tête du classement. Ce leader se nomme Dijon, mais son avance sur la concurrence reste très fragile, avec une première défaite concédée lors de l’avant-dernière journée et une victoire acquise à l’arrache hier soir à domicile face à Créteil (2-1, deuxième but inscrit par Philippoteaux à la 87e). Reste que ce n’est pas une surprise de voir le DFCO jouer la montée, après deux derniers exercices très corrects (une 7e place puis une 6e) et une intersaison où l’entraîneur Olivier Dall’Oglio a choisi de miser sur la stabilité et quelques renforts judicieusement choisis (Reynet, Amalfitano, Rivière). Ce Dijon-là n’a encore qu’une maigre avance sur le reste de la troupe, mais a de quoi voir venir. Le déplacement à venir vendredi face à des Havrais renaissants doit permettre de voir ce que cette équipe a vraiment dans le bide.
Trois revanchards en pleine bourre
On vous avait dit que les trois relégués avaient aussi bien galéré la saison passée. Il semblerait qu’il leur ait finalement fallu une saison pour digérer la descente, se réadapter et de nouveau jouer les premiers rôles. On parle ici de Troyes, actuel 2e du championnat, de Nancy, 3e, et de Brest, 4e. La renaissance la plus spectaculaire est à mettre à l’actif de Brest, souvent catastrophique la saison passée. Mais ce retour à la lumière était tout de même assez attendu, grâce à un effectif cohérent cornaqué par Alex Dupont et un extra-sportif de retour au calme. Nancy revient pleine balle disputer le podium grâce à un homme providentiel : Mana Dembélé, prêté par Guingamp (qui en aurait pourtant bien besoin…), auteur d’un quadruplé le week-end dernier puis d’un doublé salvateur mardi soir face à Tours (2-1). Avec 6 buts en 2 matchs, le voilà propulsé en tête du classement des buteurs, avec le Havrais Le Bihan et le Clermontois Saadi. Enfin, le retour en grâce de Troyes était également espéré dans l’Aube, avec l’expérimenté Furlan à la tête d’un bel effectif, mélange d’expérience (Nivet, Lacour, Gimbert, Darbion…) et de jeunes pousses (Jean, Pi, Court, Azamoum, Carole…).
D’ex-belles surprises dans le dur
Certaines équipes semblent en revanche avoir laissé passer leur chance. C’est le cas de Niort, de retour à la normale avec une 11e place provisoire, après avoir joué les premiers rôles la saison passée. Les départs de Pallois et de Sala pour Bordeaux font forcément mal aux Chamois… C’est le cas aussi des Tourangeaux, catalogués depuis quelque temps déjà comme une séduisante grosse cote de la Ligue 2, mais qui sont cette saison orphelins de leur star Andy Delort. Adnane et Bergougnoux essaient de compenser, mais la 15e place actuelle est révélatrice des soucis du TFC, qui regarde plutôt dans le rétro que devant… En revanche, les Angevins paraissent increvables et parés à digérer toutes les déceptions. Éternels cocus de la L2, souvent placés pour la montée, jamais sur le podium à la fin de la saison, ils sont encore bien placés, en embuscade, en ce début d’exercice 2014/2015, avec une 6e place provisoire, malgré pourtant deux derniers matchs sans victoire. Si Yattara est reparti à Lyon, il a été remplacé illico par un autre attaquant efficace, Jonathan Kodjia, déjà auteur de 5 buts.
Pour qui le rôle de révélation ?
Les saisons passées ont montré que l’une des trois places du podium au printemps était généralement squattée par une équipe surprise, qu’on n’attendait pas à ce niveau l’été précédent. Ce rôle ne devrait pas être dévolu à Auxerre, qu’on attendait dans le ventre mou et qui semble effectivement s’y complaire. Il ne devrait pas y avoir non plus d’effet Diacre à Clermont, ni d’effet Mamadou Niang à Arles-Avignon. Créteil, malgré l’apport de Piquionne, aura également du mal à jouer les premiers rôles. Au final, on distingue cinq bonnes surprises potentielles après ces 8 journées. La première se nomme Orléans, champion de National, auteur d’un début de saison tonitruant, mais qui semble actuellement dans le dur. Nîmes a des arguments à faire valoir, de même que Le Havre, malgré un rachat chaotique. On remarque aussi l’émergence de Laval depuis deux journées et autant de victoires. Mais la plus grosse surprise, c’est la 5e place du Gazélec Ajaccio, emmené par une bande de vieux briscards : Bréchet, Ducourtioux, Pujol. Opposé à Nîmes vendredi à domicile, le Gazélec peut se hisser sur le podium en cas de victoire.
Par Régis Delanoë