- France – Ligue 2 – 30e journée
Ligue 2 : la course à la montée
A 9 journées de la fin de la saison, la moitié des équipes de Ligue 2 peuvent encore rêver à la montée en élite… Du leader Monaco, qui y est presque, au 10e Lens, qui se dit que sur un énorme malentendu, ça peut encore se jouer, tour d’horizon des prétendants au podium.
Monaco seul échappé
L’ASM a beau rester sur deux matchs nuls décevants à Châteauroux (1-1) et à domicile face à Angers (2-2), il n’y a aucune inquiétude à avoir sur le Rocher. L’équipe très internationale du père Ranieri possède encore une confortable avance de 7 points sur le 4e du classement. Actuelle meilleure attaque de L2 et invaincue en 2013, elle ne semble pas vraiment souffrir du manque de réussite de son buteur Ibrahima Touré, ses coéquipiers se chargeant de compenser le problème : Valère Germain, Nabil Dirar, Emmanuel Rivière… Les recours sont nombreux et de qualité dans cette formation qui, en l’état, ne jurerait certainement pas à l’étage au-dessus. Mais nul doute qu’en coulisses, on prépare déjà la saison prochaine en élite avec beaucoup d’ambition et de fric à claquer. Ce n’est pas la récente polémique sur les avantages fiscaux du club de la Principauté qui devrait arrêter le richissime président Dmitry Rybolovlev.
Nantes en chasse-patate
Remonté sur le podium au soir de la 11e journée, fin octobre, après en avoir brièvement été chassé, le FC Nantes y est toujours depuis, à une deuxième place qui semble si bien lui convenir : derrière une AS Monaco inaccessible, devant la meute de prétendants. En langage cycliste, on parle de « chasse-patate » . Méfiance quand même, car le matelas de points a récemment diminué, la faute à une récente moche défaite concédée sur la pelouse de Dijon. C’est d’ailleurs un peu la marque de fabrique des Canaris depuis le début de saison : une série de trois ou quatre bons matchs puis soudain, une défaite, juste histoire de rappeler aux supporters que la montée n’est pas encore complètement acquise.
Caen et Guingamp les poursuivants
Un coup, c’est Guingamp qui est sur la troisième match du podium, un coup, c’est Caen. Les voisins bretons et normands se livrent un joli duel depuis le début de l’année 2013. L’EAG a pour lui un meilleur calendrier que son adversaire d’ici la fin de saison, un parcours de costaud au Roudourou et l’un des meilleurs buteurs du championnat, Mustapha Yatabaré. Son principal problème : reste sur trois défaites de suite à l’extérieur, face pourtant à des formations de bas/milieu de tableau. Du côté du SMC, on s’appuie sur la défense la plus hermétique de L2, une expérience des courses à la montée et un gros mental : une semaine après avoir concédé une cruelle défaite dans les arrêts de jeu à Guingamp, la bande à Patrice Garande a été chercher une précieuse victoire 1-0 dans les mêmes circonstances, lors de son match en retard disputé face à Istres dimanche dernier à d’Ornano. Ou comment très vite sécher ses larmes et rebondir pour préparer une fin de saison copieuse, avec notamment des rencontres face à Angers, Dijon, Monaco et Nantes.
Angers, Nîmes et Dijon sucent les roues
Increvable SCO d’Angers… Sortie miraculeusement victorieuse de son match face à Lens le 11 février (3-2 avec les 2e et 3e buts inscrits dans le temps additionnel à 10 contre 11), l’équipe du Maine-et-Loire a refait une fin de partie à la Marc Raquil face à Dijon lors de sa dernière sortie à Jean-Bouin : deux buts inscrits dans les derniers instants pour arracher un nul inespéré 3-3. Niveau individualités, le SCO a la chance d’avoir deux hommes forts dans ses rangs : le meilleur buteur de L2 Claudio Keserü et le meilleur passeur Alharbi El Jadeyaoui. Les Nîmois aussi sont portés par les performances de deux joueurs cadres sur le plan offensif : le revenant Vincent Gragnic et la révélation Nicolas Benezet. Il n’empêche, ça reste une surprise de voir les Crocodiles rester au contact des équipes de tête à ce moment de la saison. Au moins, l’entraîneur Victor Zvunka a l’honnêteté de ne pas faire son Guy Roux, affirmant haut et fort que la montée est clairement l’objectif de fin de saison de son équipe. Nîmes ne serait pas le premier promu à réussir la passe de deux montées consécutives : Bastia, l’ETG et Arles l’ont fait dans un passé récent. Enfin, dans cette catégorie des équipes qui restent au contact mais à bonne distance, il y a Dijon, qui a repris un bon petit rythme de L2 après son expérience en élite la saison dernière. La récente victoire acquise face à Nantes (3-1) permet de se rassurer face à un « gros » et de mettre fin à une série de quatre matchs sans victoire. Reste que la défense dijonnaise est loin d’être la plus irréprochable des prétendants à la montée…
Le Havre, Auxerre et Lens font l’élastique
Depuis le début de saison, ces trois-là n’ont jamais vraiment semblé avoir le niveau pour valider leurs ambitions de podium. Mais avec respectivement 8, 11 et 11 points de retard sur l’actuel 3e Caen à neuf journées de la fin, on ne peut pas encore complètement écarter Le Havre, Auxerre et Lens de la course à la promotion en élite. Après tout, il reste encore 27 points à aller chercher… Théoriquement, le coup est donc possible, même s’il faudrait quand même une sacrée combinaison gagnante : un parcours sans faute ET un gros coup de mou des équipes mieux classées. Rien que concernant la première condition, ça paraît très mal barré, vu l’incapacité du HAC, de l’AJA et du RCL à enchaîner les rencontres sans connaître une petite désillusion de temps en temps.
Par Régis Delanoë