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- 14e journée
Ligue 1, serrez-vous devant !
Cinq équipes en deux points, bienvenue en Ligue 1, le championnat le plus serré d'Europe. L'ancien leader lyonnais s'est fait scalper à Toulouse (0-3) pendant que le PSG reprenait son bien... pour 72 heures. Bah oui, peu importe le résultat d'OM-OL de mercredi, le maillot jaune changera d'épaules. Encore.
Blaise Matuidi, c’est qui le patron ?
« Il fait toujours son travail. Il court beaucoup, il récupère des ballons et il est toujours là pour aider l’équipe. Aujourd’hui, il a marqué et il a ouvert des espaces pour les attaquants. C’est le type de joueur qui fait toujours tout bien. Il est très important pour l’équipe même s’il n’a pas toujours le crédit qu’il devrait avoir. » Les caresses amicales de Zlatan Ibrahimović sont rares. Très rares. Surtout quand elles sont destinées à d’autres joueurs. Et non, vous ne rêvez pas, le Z a tenu publiquement à dire tout le bien qu’il pensait de Blaise Matuidi. Oui, Matuidi. Impensable il y a encore six mois, cette folie est bien réelle aujourd’hui. En même temps, comment ne pas abonder dans le sens du Suédois après le match du milieu de terrain contre Troyes. Nous sommes en novembre et le numéro 14 a déjà marqué trois fois cette saison (deux en Ligue 1, un en Ligue des champions). Avec son gratteur en chef, le PSG s’est remis dans le sens de la marche en championnat en reprenant la place de leader jusqu’à mercredi (OM-OL en retard). D’aucuns se demandent ce que Carlo Ancelotti a bien pu apporter au PSG en dix mois. La réponse est simple. Claire. Nette. Limpide. Blaise Matuidi. Un mec devenu intouchable au PSG et en équipe de France.
Super Dario boss
De Dario Cvitanich, on a surtout envie d’évoquer sa femme (Cecilia Bonelli, un cœur). Pourtant il faut se rendre à l’évidence, l’Argentin recruté par l’OGC Nice pour une misère (400 000 euros) est une bonne pioche. Avec six buts dont celui de la victoire à Bonal samedi – une terre où les Niçois n’avaient plus gagné depuis 1994 – l’avant-centre du Gym confirme son statut de renard des surfaces. Avec sa roublardise, le numéro 12 azuréen a ce quelque chose en plus. Jamais depuis le départ de Lilian Laslandes, le Gym n’avait compté dans ses rangs un mec capable d’être aussi fort dans la surface de réparation. C’est justement ce qu’il manquait au groupe de Claude Puel pour devenir une équipe chiante à jouer. Mine de rien, les Niçois pointent à la dixième place à sept points de la première. Pas mal pour une équipe privée de Kevin Anin depuis le début de saison et sans vraiment de banc de touche. La patte Puel sans doute. Et le vice de Cvitanich.
Rennes d’un soir
Il n’y a que Rennes capable de passer par toutes les émotions en moins d’une semaine. Héroïques au Parc des Princes la semaine dernière (victoire à neuf contre onze), les Rennais ont été proches du ridicule contre Évian Thonon Gaillard à la maison. Logiquement battus (0-1), les ouailles de Frédéric Antonetti demeurent insaisissables. Que vaut réellement cette équipe ? Personne ne le sait vraiment. On attendait avec impatience la sortie médiatique de Frédéric Antonetti, pas le dernier à pousser des gueulantes en toutes circonstances. On a été servi : « On a raté complètement notre match, donc c’est compliqué de faire quelque chose de bien. Ce qu’on aurait pu espérer de mieux est un 0-0, qui aurait été logique. On fait une erreur, on prend un but. Mais on a tellement été inexistants dans tous les compartiments du jeu… Techniquement, tactiquement, dans l’investissement on n’y était pas. Même quand on était dans le dur (en début de saison, ndlr), on a fait mieux que ça, c’est le pire match depuis le début de saison. Une décompression après la victoire à Paris ? Je ne sais pas. S’il y en a une, elle n’est pas logique. Il y a peut-être une décompression après deux mois pour revenir au classement, comme Marseille l’an dernier. Il n’y avait rien, donc on ne peut faire que mieux. On n’a pas été combatifs, pas agressifs, on n’a fait aucun pressing… 0/10 dans tous les compartiments du jeu. Je n’ai pas d’explication. On discutera tranquillement avec les joueurs pour voir ce qui s’est passé. On a manqué de spontanéité, de fraîcheur, on a tout raté. » Bon, on a compris que l’entraîneur rennais n’avait pas trop aimé la prestation des siens. Étonnant.
Saint-Étienne, merci tout va bien
Une passade. C’est ce que tout le monde pensait des Verts après leur succès au Parc des Princes. Cette folie ne durera pas. Ils n’ont pas les épaules pour. Pas avec des mecs comme Brandão ou Brison en tout cas. Et force est de constater que Saint-Étienne tient la route. Collectivement, les Stéphanois n’ont pas d’équivalent en France. C’est rapide, cohérent, efficace et robuste. Contre Valenciennes, autre belle surprise de la saison dans le jeu, les Verts ont parfaitement géré leur match et attendu la seconde période pour planter une banderille par Romain Hamouma. À quelques encablures de recevoir son voisin lyonnais, Sainté se prend à rêver de plein de choses : d’Europe, de titre, de Ligue des champions. On n’a même pas envie de les empêcher. On commence même à se dire que Brandão n’est pas si pataud que ça. C’est fou…
Jordan Ayew, double-face
En 25 minutes, Jordan Ayew a montré sa palette. Et pas besoin de 3D. Tout d’abord, son dark side : alors que Florent Balmont se fait enfumer par le duo Valbuena-Duhamel, Jordan vient faire la police. Il tire l’oreille de Lucas Digne, le choppe à la gorge, sort ses gros yeux et veut coller une golden à un Lillois. Peu importe lequel. On n’a qu’une envie à ce moment-là, que Chedjou lui pète les dents. Retour des vestiaires, le petit Ayew est calmé et claque une tête sur un caviar de Valbuena pour le seul but du match. Un but d’attaquant. Plein de sang froid et d’intelligence. Tout l’inverse de ce qu’il avait montré avant. Difficile de savoir lequel des deux mecs est le vrai Jordan. À la limite, on s’en fout. Le petit frère de Dédé est en train de s’installer à la tête de l’attaque de l’OM. On ne parle plus de la blessure de Gignac et encore moins de la disparition de Loïc Rémy. Comme quoi, ça a du bon, la folie.
Par Mathieu Faure