Rapidement réduit à dix et même à neuf en fin de match, Reims s’est incliné sur la pelouse du Stade rennais (1-0), ce vendredi soir, et continue de s’enfoncer dans la crise. Les Bretons n’ont pas été brillants, mais ils signent un troisième succès en quatre rencontres sous Habib Beye et respirent un peu plus au classement.
Rennes 1-0 Reims
But : Kalimuendo SP (10e)
Expulsions : Kipré (5e) et Ibrahim (89e) à Reims
Le temps commence à être long pour le Stade de Reims, et la disette durera encore au moins quelques jours de plus. Sous une pluie bretonne discontinue, ce vendredi soir, les Champenois ont empiré leur série noire à douze rencontres sans victoire en championnat (dernier succès le 10 novembre), en s’inclinant sur la pelouse trempée du Stade rennais (1-0) et en terminant à neuf contre onze. On ne sait pas où la chute s’arrêtera ni si la Coupe de France la semaine prochaine face à Angers pourra offrir une respiration, mais les Rémois ont encore montré le visage d’une équipe très malade, à cause de leurs limites et aussi parce que rien n’a tourné dans le bon sens. Ils l’ont compris dans les dix premières minutes, et la partie s’est finalement jouée sur deux situations.
La première : l’expulsion de Cédric Kipré, coupable d’avoir laissé traîner ses crampons sur le haut de la jambe de Jordan James (5e) et donc renvoyé aux vestiaires après avoir à peine eu le temps de toucher le ballon. La deuxième : une mimine d’Amadou Koné dans la surface sur un tir à bout portant de Lorenz Assignon (8e). Dur a priori, mais penalty selon l’arbitre et la VAR, permettant à Arnaud Kalimuendo de le transformer en toute tranquillité sur la gauche de Yehvann Diouf pour inscrire son dixième but de la saison en Ligue 1 (1-0, 10e). À partir de là, on s’est demandé ce qui pourrait bien empêcher les Bretons d’enfoncer un peu plus les Rémois.
Tâtonnements et sifflets
Habib Beye a pu relativiser les absences (Ludovic Blas, Christopher Wooh, Anthony Rouault, Brice Samba) à la vue de ce scénario, même si Rennes n’avait pas décidé de se mettre à l’abri en supériorité numérique. Les Rouge et Noir ont multiplié les approches vers la surface rémoise, tournant souvent trop en rond et se montrant trop brouillons dans les derniers gestes pour tuer les Champenois et le suspense. Musa Al-Tamari a collectionné les mauvais choix (une frappe sauvée par un défenseur quand même), Jordan James n’a pas réglé la mire (26e, 44e), Hans Hateboer non plus (35e), et surtout Diouf a sorti le grand jeu avant la pause pour empêcher Jérémy Jacquet de s’offrir son premier but avec son club formateur d’une déviation malicieuse (44e). Une scène étonnante, tout de même : une partie du public du Roazhon Park un peu ronchon et agacé par l’ultime phase de possession avant l’entracte, au point de distribuer quelques sifflets et de faire grimacer le coach rennais.
Tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie et des possibles occasions à se mettre sous la dent. Reims l’a peut-être compris au fil du match, alors que Keito Nakamura a complètement oublié Oumar Diakité sur l’une des rares percées champenoises lors des 45 premières minutes. De retour comme titulaire le temps d’une soirée, le bientôt quadragénaire Steve Mandanda n’a pas eu d’arrêts décisifs à faire, ce qui n’a pas empêché les Rémois de faire passer une ou deux frayeurs dans la surface rennaise au cours d’une seconde période où ils ont beaucoup moins subi, la faute aussi à des locaux trop timorés, parfois suffisants, et sans idées. Les entrées de Mamadou Diakhon et John Patrick au retour des vestiaires ont fait du bien aux visiteurs, proches de revenir sur les deux tentatives de Nakamura (59e, 72e).
Les balles de break ont manqué aux Rennais, Diouf restant serein sur les têtes de Jacquet (52e) et Seko Fofana (59e). Le rythme ne s’est pas intensifié au fil des minutes, les supporters montrant de nouveaux signes d’agacement, avant de se dire que le pire n’aurait pas lieu, le jeune Hafiz Ibrahim ayant le malheur de voir rouge pour sa première chez les grands après avoir reçu un second jaune sur un duel avec Lilian Brassier (89e). 1-0, rien n’aura bougé et la fin du match aura été accueillie par… une bronca de dix secondes. Il n’empêche que ce succès étriqué permet au Stade rennais de prendre ses distances avec la zone rouge et de laisser Reims quatre points derrière. La pluie, elle, a continué de tomber.