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Désiré Doué, les chevaux enfin lâchés ?
Buteur dans la semaine à Salzbourg, Désiré Doué a enchaîné par une prestation particulièrement convaincante, dimanche soir contre Lyon. Sa première soirée de premier plan sous ses nouvelles couleurs. L'aventure dans la ville lumière serait-elle enfin pleinement lancée ?
L’histoire retiendra que c’est comme faux n°9, un poste auquel Luis Enrique l’a déjà testé à plusieurs reprises que Désiré Doué a achevé cette soirée, sa première nuit pleine d’étoiles au pied de la Tour Eiffel. Quelques dernières minutes peu concluantes, avant de voir Gonçalo Ramos prendre la relève et se trouver au bon endroit au bon moment pour clore la marque et parachever le succès parisien face à l’OL. Si le jeune natif d’Angers aurait pu lui aussi inscrire son nom au tableau d’affichage d’une frappe limpide au terme d’une action de grande classe avant qu’Achraf Hakimi ne soit signalé hors-jeu, cela n’enlève rien à la qualité de son match. Car avant de se perdre peu à peu dans l’axe, il s’était occupé de faire basculer le match en un quart d’heure chrono, à grands renforts d’accélérations ravageuses dans son couloir gauche.
La première lui a permis de servir Ousmane Dembélé sur un plateau pour l’ouverture du score, quelques minutes avant d’obtenir le penalty du break. Le début du récital, poursuivi tout au long d’un premier acte de grande facture, au fil duquel il n’a eu de cesse de faire grandement souffrir Ainsley Maitland-Niles ou Jordan Veretout, quand ce dernier avait la bonne idée de venir prêter main forte pour tenter de colmater un couloir qui prenait l’eau de toutes parts. « Je ne dirais pas que c’est mon soir. C’est surtout le soir de l’équipe, on est sur une belle dynamique et on va essayer de continuer », savourait l’homme du match au coup de sifflet final au micro de DAZN, avant de voir ses coéquipiers, Vitinha en tête, saluer son grand soir. « Comme Désiré l’a dit, on a respecté le plan. On est heureux pour lui », glissait le Portugais auprès du diffuseur de cette nouvelle démonstration de force parisienne.
💎 | Désiré Doué était à notre micro après sa belle prestation. 💫🇫🇷 #PSGOL pic.twitter.com/XYYQAajiWs
— DAZN France (@DAZN_FR) December 15, 2024
Ère Doué, jour 1
Et si cette soirée était celle dont on se souviendra comme le soir où un gamin de 19 ans, venu à Paris auréolé de grands espoirs, a pleinement lancé son aventure dans la ville lumière après quelques mois d’adaptation ? Un feu follet capable d’accumuler les différences que le public du Parc des Princes a enfin pu voir à l’œuvre, quittant l’enceinte de la porte d’Auteuil en s’imaginant déjà le voir martyriser tous les latéraux droit de l’Hexagone pendant de longues années. Malgré cela, c’est peu dire que l’ancien rennais avait globalement été à la peine jusqu’ici cette saison, régulièrement trimballé à différentes positions par son entraîneur. Comme à Reims, lorsqu’il avait débuté en pointe pour l’une de ses deux seules titularisations en Ligue 1 avant ce dimanche soir, quittant finalement ses partenaires touché à la cheville quelques jours avant les retrouvailles avec son club formateur.
Mais qu’importe les critiques ou les déceptions, Doué n’a jamais baissé la tête, continuant d’afficher cette confiance en lui qui semble inébranlable depuis ses premiers dribbles dans la ligue des talents. À l’instar de Bradley Barcola, qui a vécu un premier automne compliqué avant de trouver sa place, le jeune homme a pris son mal en patience. Et profité de la mauvaise passe de son aîné, à qui l’aile gauche est dévolue cette saison chez les Rouge et Bleu. « Il a été dans la continuité de ses quatre derniers matchs, a pour sa part réagi Luis Enrique en conférence de presse à propos de son joyau. Ce qui va nous faire progresser, c’est la capacité de tous les joueurs à améliorer leur rendement. Désiré nous apporte de plus en plus de choses, c’est un joueur très jeune. » Une manière de rappeler que l’international espoirs s’inscrit parfaitement dans cette politique vendue à corps et à cris par le club ces derniers mois de bâtir une équipe jeune, collective et prête à progresser ensemble. Ce dimanche soir, le tacticien espagnol se couchera avec un début de confirmation de ce dont il est convaincu depuis cet été : il tient là une future pièce majeure de cette machine en construction.
Par Tom Binet, au Parc des Princes