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Les mauvaises recettes de Montpellier
Démoli par l’OM ce dimanche (0-5), dernier de Ligue 1, un entraîneur viré en direct... Montpellier est parti pour vivre une saison galère. Et absolument tous les signaux indiquaient que cette catastrophe allait arriver.
S’il y a bien un club qui ne veut pas affronter la difficile épreuve du lundi matin, c’est Montpellier. Atomisé par l’OM ce dimanche à la Mosson (0-5), le MHSC a confirmé son début de saison catastrophique et pointe à la dernière place du classement. Cette déconvenue, symbole de la dynamique actuelle de la formation héraultaise, a même poussé Laurent Nicollin à se séparer de son entraîneur, Michel Der Zakarian, qui a tristement fêté son 200e match à la tête de la Paillade en Ligue 1. « Ce n’est pas la solution magique, mais c’est la facilité pour rebooster tout le monde, pour prendre conscience qu’on y va tout droit si on ne fait rien. On pouvait encore attendre un, deux, trois matchs. J’avais prévu d’attendre Toulouse, mais là, vu le résultat de ce soir, vu le peu d’envie, je me suis dit qu’il fallait stopper », s’est justifié dans la foulée le président montpelliérain au micro de DAZN. Désolé de faire subir ça à son pote Michel, il a même pointé du doigt l’effectif comme principal responsable de l’éviction du coach : « Je suis allé voir les joueurs pour leur dire que grâce à leur grand travail, ils avaient fait sauter un entraîneur. »
La Paillade patine
S’il avouait ne pas encore avoir de piste pour remplacer MDZ, Nicollin sait déjà qu’il faudra trouver quelqu’un « qui va bien vouloir mettre les mains dans le cambouis et récupérer une équipe en difficulté ». Le boss n’est pas dupe et a bien compris que l’éternel objectif de la 12e place n’était plus à l’ordre du jour. Cette saison, la survie du MHSC en Ligue 1 est clairement menacée. Pour expliquer cette dégringolade, on peut se pencher sur le mercato estival. Ou plutôt sur le non-mercato estival de Montpellier, qui n’a recruté que Birama Touré, libre, et auteur d’une prestation cataclysmique contre l’OM. Le président a passé l’été à se plaindre de la tragicomédie de l’attribution des droits télé et à marteler que son club devait vendre pour recruter. À part le départ de Maxime Estève à Burnley pour la coquette somme de 12 millions d’euros, la Paillade n’a finalement cédé personne.
Pourtant, l’effectif s’était transformé en un loft géant, où tout le monde était sur la liste des transferts. Malgré les soldes, personne ne s’est précipité sur le stand montpelliérain, et Joris Chotard, Mousa Tamari, Wahbi Khazri, Jordan Ferri, Arnaud Nordin sont toujours au club. Obligé de repartir avec les mêmes pour une saison de plus, Nicollin avait vendu cela comme une force mi-août : « L’avantage qu’on a, c’est qu’on a déjà un groupe, une équipe, un staff qui sont bien huilés. » Force est de constater que non et que ce groupe est complètement amorphe, en plus d’être assez pauvre en talent. La défense, qui a déjà encaissé 26 buts en 8 journées (soit plus de trois pions par match), est d’une faiblesse sans nom. Il faut remonter à la saison 1969-1970 du Stade rennais pour retrouver la trace d’une défense plus perméable lors de ses 8 premiers week-ends (28).
🚫 | L'exploit de Geronimo Rulli et le raté d'Akor Adams ! 🔥🧤#MHSCOM pic.twitter.com/fWknIC28eZ
— DAZN France (@DAZN_FR) October 20, 2024
Le problème, c’est que l’autre côté du terrain n’est guère plus rose, à l’image d’Akor Adams dimanche soir, qui a montré une formidable capacité à être hors jeu de la première à la dernière minute et qui a malheureusement rendu une des pires copies pour un numéro 9 en Ligue 1. Son doublé contre Auxerre il y a un mois lors de la seule victoire du MHSC (3-2) n’a donc été qu’un accident. Difficile d’être surpris de son inefficacité (pour être poli) quand on se souvient de sa deuxième partie de saison dernière. Der Zakarian, pas exempt de tout reproche non plus, a donc été un premier fusible activé par Nicollin. Le premier et sûrement le dernier car son club n’aura pas la manne financière pour imiter l’OL en janvier et se refaire une beauté. Grand soutien de Vincent Labrune, le président héraultais récolte là le fruit de sa relation avec le principal fautif de la crise du foot français. Victime de la baisse des droits télé, il n’y a plus un rond dans la caisse, et le passage devant la DNCG s’annonce déjà aussi décisif pour le maintien que l’enchaînement des matchs contre Toulouse (15e), Le Havre (16e), Brest (11e), puis Saint-Étienne (14e).
Par Léo Tourbe