- France – Ligue 1 – Ce qu'il faut retenir de la 33e journée
Ligue 1 : Le suspense n’est pas encore mort
Le PSG croyait pouvoir déjà valider son titre de champion ce week-end. Sauf que sa défaite à Lyon hier, combinée à la victoire de Monaco la veille, permet d'entretenir un semblant de suspense. Sinon, côté vrai suspense, c'est au niveau des tickets pour la Ligue Europa et pour le maintien que ça se passe.
Oh tiens, le championnat n’est pas tout à fait terminé
C’était un scénario imaginable, un scénario assez simple, avec un pitch en deux actes. D’abord, l’insondable Rennes se trouvant – comme parfois ça lui arrive – dans un bon soir et dominant une équipe monégasque qui sait se montrer perfectible à l’occasion. Puis le PSG qui essuie ses larmes après l’élimination à Stamford Bridge et domine un Lyon valeureux mais fatigué en cette fin de saison harassante. Ces deux cas de figure auraient donné 16 points d’écart à la formation parisienne sur son dauphin du Rocher, à 5 journées du terme. Boum, deuxième titre consécutif validé ! Au lieu de ça, le leader et son dauphin ne sont séparés aujourd’hui « que » de 10 points, après la victoire de Monaco combinée à celle de Lyon hier soir. Alors certes, ce n’est toujours qu’une question de temps avant le nouveau sacre du PSG, mais au moins ça maintient l’illusion d’un suspense.
Pour ce qui est du podium, pareil, si ce n’est pas encore mathématiquement acquis, c’est déjà quasi acté : Monaco dauphin devant Lille. Derrière, c’est déjà bien plus flou. À qui les tickets pour la Ligue Europa ? Un match à trois se confirme entre Saint-Étienne (56 points), Lyon (54) et l’OM (51). Derrière, ceux qui n’ont plus rien à jouer sont Bordeaux, Reims, Toulouse, Bastia et on peut aller jusqu’au FC Nantes. Puis viennent ceux qui n’ont pas encore complètement validé le maintien, mais c’est tout comme : Nice, Rennes, Montpellier et ETG. Enfin c’est Guingamp, 17e et bloqué à 35 points, qui permet à Sochaux (30 points) et Valenciennes (29) de croire qu’ils n’accompagneront pas Ajaccio à l’étage en dessous. Une bonne nouvelle tout de même pour l’EAG : sa différence de buts à seulement -6 lui octroie l’équivalent d’1 point de plus face aux Lionceaux (-25) et Nordistes (-19).
Vous avez raté Reims – Saint-Étienne (et vous n’auriez pas dû)
Pas de matchs fous et immanquables à noter en cette 33e journée, mais pas de purge totale non plus ni de matchs terminés sur un score vierge. Dimanche après-midi, en digestion du Paris-Roubaix, mention spéciale aux forçats de l’AS Saint-Étienne, qui ont su profiter de l’incapacité des Rémois à bien finir leurs matchs pour revenir in extremis dans la partie et gratter le point du nul (2-2). Lille l’ayant emporté, c’en est pourtant quasi fini des espoirs de qualification des Verts pour le tour préliminaire de la C1, mais l’abnégation est belle, à défaut de réussir en ce moment à maîtriser parfaitement une rencontre. Reims s’est d’abord illustré par l’intermédiaire de l’excellent Gaëtan Charbonnier et de l’increvable Franck Signorino, buteur en L1 pour la première fois depuis près de 8 ans. Mais Brandão, qui avait remplacé un Erding sorti sur blessure, a permis aux visiteurs de tout de suite recoller au score, avant le but tardif de l’égalisation signé François Clerc. Un très joli scénario à récompenser, de même que l’état d’esprit, à défaut d’avoir vu un flamboyant jeu d’acteurs.
L’analyse définitive du week-end
Marcelo Bielsa était dans les tribunes de la Mosson à regarder l’OM jouer, donc Marcelo Bielsa sera forcément l’entraîneur la saison prochaine ? À voir… Depuis la jurisprudence Jack Kachkar, il est conseillé aux supporters marseillais de se méfier des apparences et d’attendre que tout soit signé et officialisé avant d’imaginer l’avenir. Mais si effectivement ce dernier se dessine avec le technicien argentin aux manettes, il y a de quoi se prendre à retrouver enfin un peu le sourire, à espérer voir du jeu au Vélodrome et à voir débarquer de bons joueurs désireux de travailler sous les ordres d’El Loco. Patience, le dénouement est proche : Labrune aimerait une réponse cette semaine, et même logiquement d’ici demain. La polémique de la machine à café
Deux matchs de suite qu’Ibrahimović est absent, que Cavani est aligné à sa place à la pointe de l’équipe parisienne, pour un bilan de deux défaites et d’aucun but marqué. Alors quoi, l’Uruguayen est un zéro ? C’est en substance ce que disent certains sur les réseaux sociaux. Déjà considéré comme le principal responsable de l’élimination contre Chelsea, il est encore la cible de toutes les critiques après sa prestation à Gerland hier. Dur ? Oui, quand même : certes El Matador n’est pas dans la forme de sa vie, mais le brûler pour un passage à vide et deux mauvais matchs relève de l’injustice. Et c’est faire peu de cas de son CV et de son palmarès. Il lui reste une finale de Coupe de la Ligue et le money time du championnat pour effacer les doutes et faire taire les sceptiques.
Le top 5
1. Vincent Aboubakar (Lorient). Grâce à son but permettant la victoire sur le fil des Bretons à Nice, il réussit à faire sourire Christian Gourcuff. Et à pleines dents en plus. L’exploit du week-end, incontestablement.2. Jordan Ayew (Sochaux). Un but, une passe décisive et une nouvelle prestation XXL du Sochalien, qui va revenir à l’OM cet été plus mature qu’il ne l’a jamais été. Faut dire que de ce point de vue, il partait de loin. Un prêt gagnant, en tout cas.3. Anthony Lopes (Lyon). Les supporters lyonnais peuvent être fiers de la bravoure de leurs jeunes à l’état d’esprit irréprochable. Et quand en plus le gardien a les mains chaudes, alors aucune équipe ne peut leur résister, pas même le PSG.4. Mathieu Valbuena (Marseille). Ça alors, Petit Vélo a enfin livré un match plein, ponctué d’un but, le premier depuis plus de deux mois. Deschamps a dû apprécier, Bielsa pareillement.5. Emmanuel Rivière (Monaco). Bousculé par la concurrence depuis quelques semaines (malgré l’absence de Falcao), Manu le costaud a profité d’être enfin titulaire samedi à Rennes pour marquer un joli but, le seul du match. Il veut jouer la C1 avec l’ASM la saison prochaine, oh que oui.
Le geste
Un ballon gratté malicieusement – et avec la complicité de Gonalons – aux abords de la surface parisienne, un ballon de récupération à vite exploiter, une belle frappe pleine d’opportunisme, un gardien avancé et pas assez attentif et hop, ça fait but pour Jordan Ferri, encore un, et encore une fois depuis l’extérieur de la surface. Oui, ça fout un coup de vieux, mais le football appartient désormais à des garçons prénommés Jordan.
Ils l’ont dit
– Hervé Renard : « On part de loin, mais je reste persuadé qu’il peut se passer quelque chose de positif d’ici la fin de saison. » Relégable depuis la 3e journée, Sochaux peut encore se sauver et fait tout pour. L’effet diesel de Peugeot a décidément de quoi surprendre. – Pascal Dupraz : « Comptez sur nous pour ne pas prendre de photos au Parc des Princes. Si les joueurs de l’ETG veulent se faire prendre en photo, nous irons dans la semaine au pied du Mont Blanc qui est, comme chacun sait, le toit de l’Europe, mais aussi une des merveilles du monde. » Pas question d’offrir le titre au PSG lors du prochain match pour Pascal Brutal, gourmette au poignet et Adidas Torsion aux pieds. – Francis Gillot : « En l’emportant ici, on avait l’occasion de rester encore en course pour l’Europe. Malheureusement, on a enterré, ce soir, nos dernières illusions. » Tirelipimpon, c’est toujours la méga teuf à Bordeaux cette saison. – André-Pierre Gignac : « Il faut qu’ils sachent que l’on est très fiers de porter ce maillot. S’il y a de temps en temps des contre-performances, nous ne faisons pas exprès. » APG avait un message à adresser aux supporters olympiens.
Le tweet
Jean-Michel Sérénité, pas le plus drôle des sketchs de Kad & O, mais il est tout de même sacrément apprécié du côté de Lyon.
Formidable état d’esprit collectif , un coach de haut niveau une institution sereine et des joueurs formidables 1 public aux anges Merci OL
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) April 13, 2014
La stat
28. Plus de 28 mois que le PSG n’avait pas subi deux défaites d’affilée, toutes compétitions confondues. La dernière fois, c’était en novembre 2011, avec même une très vilaine série de trois revers contre Nancy, Marseille et Salzbourg en Coupe d’Europe. L’époque de Ceará, Biševac, Lugano, Bodmer, Nene et Gameiro. Une éternité.
Par Régis Delanoë