- Ligue 1
- J7
- Saint-Étienne-Auxerre (3-1)
Le Zuriko Vert, riche en fibres et en vitamines
Auteur d’un triplé face à l’AJ Auxerre, Zuriko Davitashvili a lancé sa saison et peut-être celle de l’AS Saint-Étienne, samedi. Du haut de ses 23 balais, le Géorgien s’affirme déjà comme l’un des patrons dans le Forez, pour son huitième exercice professionnel.
Le 13 septembre, pour son premier match avec l’AS Saint-Étienne devant l’un des deux kops de Geoffroy-Guichard, Zuriko Davitashvili était resté bouche bée, après la victoire des siens face à Lille. « L’atmosphère était folle, lâchait le Géorgien, auteur de la passe décisive sur l’unique but de la soirée. Je suis très heureux, je peux faire mieux donc je dois progresser dans le dribble, dans les passes, mais je serai encore meilleur aux prochains matchs. » Trois semaines plus tard, dans un Chaudron qui avait (enfin) retrouvé ses deux virages pleins, Davitashvili a tenu promesse en inscrivant un triplé face à l’AJ Auxerre (3-1), pour lancer son aventure chez les Verts.
Un copain de classe nommé Kvaratskhelia
« Un après-midi incroyable », dixit le héros du jour, avec trois buts aussi délicieux les uns que les autres, ses trois premiers en Ligue 1 : une mine en lucarne – après un petit slalom dans la surface – d’abord, une frappe glissée dans un trou de souris – après avoir fait danser trois Bourguignons – ensuite, et enfin un petit piqué plein de sang-froid au point de penalty pour parachever son récital. « J’espère que ce sera le début de quelque chose pour moi et l’équipe », débriefait-il. Auteur de deux passes décisives cette saison, et désormais de trois buts, le technicien d’1,75 m se place ainsi au premier rang des artificiers du Forez, du haut de ses 23 ans. De quoi justifier le chèque de six millions d’euros signés par les Verts en juillet, pour arracher aux Girondins de Bordeaux l’international géorgien (39 sélections pour 6 buts et 3 passes dé, depuis 2019), élément important de l’épopée des hommes de Willy Sagnol jusqu’en huitièmes de finale de l’Euro (une titularisation, trois entrées en jeu), quelques jours plus tôt.
[📺 LIVE] 🇫🇷 #Ligue1McDonalds #ASSEAJA 🔥 Saint-Etienne prend les devants !!! 🤩 Zuriko Davitashvili nettoie la lucarne sur une enroulée magistrale ! pic.twitter.com/BMNMpfS1hb
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) October 5, 2024
« C’est un plaisir de rejoindre ce club historique ! Je suis très heureux d’être ici et j’ai hâte de jouer au stade Geoffroy-Guichard devant d’incroyables supporters. C’est un superbe challenge pour moi », déclarait alors l’ailier – désormais stéphanois jusque 2028 – après deux belles saisons dans le marasme bordelais (14 buts et 12 passes décisives en 71 apparitions). « Zuriko va nous apporter une touche technique, mais aussi son expérience, notamment internationale, malgré son jeune âge. C’est un joueur en capacité d’être très bon passeur, mais également finisseur. Il a cette capacité à se projeter vers l’avant, une vraie qualité de jeu intéressante qui nous permettra aussi de conserver le ballon lorsque ce sera nécessaire », prédisait Olivier Dall’Oglio.
Dans son pays caucasien mordu de rugby, de judo et de lutte, Zuriko Davitashvili a lui vite choisi le ballon rond, dès ses cinq ans. Repéré par le Dinamo Tbilisi à douze piges, il y a fait ses classes aux côtés de Khvicha Kvaratskhelia, avant d’être lancé en professionnel à 16 ans seulement. Après six matchs avec le club aux 19 titres de champion de Géorgie, le jeune ailier part grappiller du temps de jeu au Lokomotivi Tbilisi, avant de filer en Russie au Rubin Kazan, où il retrouve (encore) Khvicha, les deux hommes partageant d’ailleurs le même agent. Une campagne russe qui passera également par le Rotor Volgograd puis l’Arsenal Tula, avant son retour au pays en 2022, au Dinamo Batumi – alors champion en titre. C’est là que les Girondins de Bordeaux mettent leur grappin sur ce tricoteur, avaleur d’espaces, au pied droit assassin.
<iframe loading="lazy" title="Ligue 1 - Le TRIPLÉ MAGIQUE de Davitashvili" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/82Sj9DTi2SQ?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>
David Guion, qui l’a eu plus d’une saison sous ses ordres, le présentait en ces termes pour le site Poteaux carrés, cet été : « C’est un garçon très agréable, qui a toujours la banane. C’est un joueur très bien intégré dans la vie collective. Il est intelligent, il pige vite, il est malin, un peu chambreur. » Mais surtout un joueur qui, sur le pré, « ne se cache jamais ! Même quand l’équipe sera en difficulté, même quand elle ne sera pas bien dans un match, il se montrera. Zuriko a du caractère, il montrera qu’il veut le ballon. Et ça, c’est très intéressant pour un coach. Lui, il prend ses responsabilités : on peut lui donner le ballon, il ne va pas se planquer. C’est appréciable qu’un jeune joueur comme lui ait cette qualité-là. »
Se cacher sera désormais plus difficile pour Zuriko Davitashvili, après un Championnat d’Europe réussi avec la Géorgie, et son premier triplé en Ligue 1. « On a vu des choses de sa part dans les matchs amicaux que l’on n’avait plus vu après, commentait Dall’Oglio, samedi, après le récital de son joueur. Son début de saison a été moyen. Ce match sera peut-être un déclic. Il possède une marge de progression assez énorme, notamment dans la dernière passe et le bon timing. » Comprendre : ce n’est que le début.
Il ne parle pas encore français, n'est pas très à l'aise en anglais. C'est donc en russe que Zuriko Davitashvili s'est livré à @sofoot sur son transfert aux @girondins, sa passion pour la balle orange et son amitié avec Kvaratskhelia. 🤝 @bessiere_loic.https://t.co/IZ4M7c2Q9H
— Raphaël Brosse (@RaphBrosse) May 11, 2023
Par Adrien Hémard Dohain
Propos de Zuriko Davitashvili et Olivier Dall’Oglio après Saint-Étienne-Auxerre via L’Équipe