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Ligue 1 : la fiche du FC Nantes
Pour sa deuxième saison consécutive en Ligue 1, ce qui n'était plus arrivé depuis 2007, le FC Nantes est contraint d'avancer sans recrue, sans son buteur serbe Djordjevic et toujours sans actionnariat populaire. Mais il reste quelques certitudes. Les joueurs se connaissent parfaitement, la Beaujoire aura une tribune pleine à tous les matchs et l'objectif de la saison est simple : le maintien, rien de plus, rien de moins.
Le bilan de l’été
Après une phase retour quelque peu effrayante qui s’est finalement terminée sans catastrophe, le FC Nantes a retrouvé le grand calme, à défaut de la sérénité. Les partants étaient déjà connus : Djordjevic (vers la Lazio) et Trebel (pour le Standard de Liège), tous deux en fin de contrat, ou un Nicolita non conservé. Un encéphalogramme plat autant dans l’activité autour du club que sur le front de l’attaque qui ne prédestine pas les Canaris à être inexistantS l’année prochaine. Nantes n’est qu’une belle endormie à l’heure actuelle : derrière, c’est assez solide si Djilobodji ne met pas les voiles ; devant, il reste beaucoup de boulot. Il faut dire qu’avec les blessures et méformes d’Aristeguieta et Shechter, le jeune Bammou a été extirpé de l’équipe réserve pour jouer le premier rôle. Avec succès, certes – un but pour chacun des trois premiers matchs amicaux contre Meyrin, Angers et Brest – mais depuis trois matchs, le FCN ne marque plus. Plus du tout. Veigneau l’a avoué après le 0-0 à Bergame : « On tente notre chance, mais on manque de volonté parfois. » La Ligue 1 sera peut-être un peu plus bandante pour eux.
Le portrait-robot
15% de nostalgie
15% de fierté en regardant la Tribune Loire
5% d’hésitation sur le jugement du règne de Waldemar Kita25% de « ne-pas-pouvoir-recruter-va-permettre-au-club-de-construire-dans-la-durée-et-de-valoriser-son-centre-de-formation »
10% de gueulantes de Der Zakarian20% de haine envers la FIFA et les Émirats arabes unis
5% de « tout-ça-pour-Ismaël-Bangoura… » 5% Jean-Marc Ayrault
Le coefficient de résistance aux nouveaux riches : 1%
La saison dernière, le FC Nantes a perdu ses trois matchs contre le PSG et ses deux contre l’AS Monaco. Surtout, après une phase aller inespérée finie dans la première moitié de tableau en championnat, un déplacement au Parc des Princes au cœur du mois de janvier a fait chavirer les Canaris dans le doute et la peur de la relégation. Le score : 5-0, cinq buts inscrits en un tout petit peu plus d’une heure par des Parisiens qui n’auront pas sué de la soirée.
Le type à suivre : Papy Djilobodji
Quand il est arrivé à Nantes, le Sénégalais qui jouait en CFA avec Sénart-Moissy laissait perplexe. Djilobodji était loin du prototype apte au « jeu à la Nantaise » , ou ne le montrait pas. Plutôt un monstre physique qui envoie des coups dans les adversaires pour s’imposer, au lieu de faire montre de ses qualités footballistiques. Puis la révélation lui est venue, au retour de Der Zakarian à la tête de l’équipe. Les longues ouvertures du pied droit ou du pied gauche ? Facile, tout compte fait. Gagner ses duels sans arracher le bras de l’adversaire ? Tout à fait faisable. Dégoûter son vis-à-vis 90 minutes ? La routine. En six mois, Papy a marqué son territoire en Ligue 1. C’est alors que les choses sont devenues plus difficiles et les pantoufles de retour. Pire : contre Toulouse, pour son come-back de blessure, J.Lo chope une expulsion idiote – qui lui coûte le premier match contre Lens. Une saison mi-figue mi-raisin qui lui donne une raison suffisante pour prolonger son bail : cette fois-ci, J.Lo va faire de la Ligue 1 sa petite chose.
Qui es-tu la recrue du FC Nantes ?
Tu étais au centre de formation, tu as fait tes dents sous les ordres de Samuel Fénillat et tu as montré que tu avais assez de potentiel pour apporter quelque chose à l’équipe première, en manque de sang frais après la fameuse interdiction de recrutement par la FIFA. Bref, le maillot jaune et vert n’est pas une découverte pour toi, mais pour les autres, tu seras le petit nouveau. Tu as été Bammou, Nkoudou, Djidji… Tu es au club depuis 13 ans, tu en as 19, tu es Valentin Rongier.
Tu sais qu’ils vont se sauver à la dernière journée par 1-0 parce que…
– L’interdiction de recrutement empêchera le père Kita d’acheter des noms ronflants prompts à pourrir le vestiaire.
– Même sans le légendaire Fabrice Pancrate, il reste Johann Audel et Lucas Deaux pour assurer l’ambiance.- Schechter a tout pour devenir le nouveau Mamadou Diallo et marquer (enfin) le but du maintien.
– Ils commencent et terminent leur saison contre un club encore plus dans la merde qu’eux.- Ils possèdent dans leurs rangs Alejandro Bedoya, un mec qui a profité de l’intersaison pour aller faire un stage de préparation mentale avec Jürgen Klinsmann au Brésil.
– They believe that they will win.
Et si le FC Nantes était… un journal
Ce serait sans doute Nice-Matin. Voyant leur histoire s’envoler et la gouvernance s’étioler, les joueurs/journalistes et les spectateurs/lecteurs sont passés par tous les états avant que certains d’entre eux ne lancent une initiative d’actionnariat populaire. Cela se nomme « À la Nantaise » pour le FCN, « Nous sommes Nice-Matin » pour Nice-Matin, et pour l’instant ça n’a abouti dans aucun des deux cas, mais l’intention est là.
La tribune VIP/Le supporter… : Elmer Food Beat
Oublions François Bégaudeau, Dominique A et Pascal Praud. Les plus grands supporters des Canaris sont de loin les auteurs des mythiques Le plastique, c’est fantastique et Daniela. En 1993, le groupe de rock le plus obsédé sexuellement de France avait même quitté ses thèmes de prédilection le temps d’un hymne à son équipe de cœur, allant même jusqu’à donner ce conseil aux jeunes joueurs : « On n’est pas un tocard quand on sort de la Jonelière / Mais les gonzesses, c’est pour plus tard, il y a bien trop à faire / Un gourdin dans le bénard, on va moins vite sur le terrain / Mais quand tu s’ras une star, elles seront toutes sur ton chemin. » Amen.
L’équipe type probable
Riou – Cissokho, Hansen, Djilobodji, Veigneau – Gakpé, Veretout, Deaux, Bedoya, Audel – Schechter
La chanson
Les Poppys – Non, non, rien n’a changé
Par Thomas Pitrel et Côme Tessier