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Ligue 1 : la fiche de Toulouse
Membre éminent du ventre mou du championnat, le TFC continue à bosser sérieusement dans son coin sans déchaîner les passions. Orphelin de Serge Aurier, le club mise une fois de plus sur la formation et un recrutement très Europe de l'Est. On n'est pas ici pour vendre du rêve, mais de la stabilité.
Le bilan de l’été
On ne change pas une équipe qui gagne. Ou plutôt une équipe qui termine 8e. Le TFC poursuit son lent et vertueux chemin vers le premier tiers du championnat. Il n’est pas question ici de frissons, d’épopées, de magouilles, de caisse noire, d’investisseurs exotiques et d’envolées. Mais bien de stabilité, de business-plan pointu et de rigueur. La DNACG s’occupe des autres. Alain Casanova est désormais l’entraîneur le plus ancien en poste en Ligue 1, avec la confiance d’un président qui tient la baraque sans faire de bruit depuis 2001 et a encore déclaré cet été : « Pour un club de milieu de tableau comme le TFC, il est important de savoir se situer. » Après tout, savoir se situer est une ambition plutôt saine. Pour les émotions, il faudra donc repasser. La présaison ? Un grand classique du genre : des amicaux contre Luzenac, Sète… Les recrues ? Même chose, un mix d’espoirs français (Tisserand, Spano) et de paris venus d’Europe de l’Est (Pešić, Grigore), auxquels il faudra ajouter le Roumain Roman, recruté il y a un an, très prometteur pendant les matchs amicaux estivaux et blessé une bonne partie de la saison, dont ce sera les vrais débuts. Le 3/5/2 de l’année passée a fait ses preuves. Il sera reconduit. Tout comme les recrues phares de l’intersaison dernière : Braithwaite, Aguilar et Spajić. Elles sont désormais la base de l’équipe, avec Didot, Ben Yedder, Yago, Akpa-Akpro et consorts. Le TFC a perdu son all-around player Serge Aurier ? Pas de panique, il en a vu d’autres : Moussa Sissoko, Étienne Capoue, André-Pierre Gignac…
Le portrait-robot
20% anti-héros20% fan des années 80
20% Twitter10% La gestion pour les Nuls
10% ville étudiante – permet de remplir le stade10% ville de rugby – explique le stade vide
9% boîte de province 1% Juventus
Le coefficient de résistance aux nouveaux riches
5%. Olivier Sadran l’a bien compris, être ami avec les puissants peut toujours être utile. Le président toulousain entretient des rapports commerciaux et amicaux privilégiés avec le PSG et Monaco. Au point de permettre au premier de contourner le fair-play financier avec le prêt d’Aurier à option d’achat obligatoire en fin de saison. Sadran espère peut-être récupérer un nouveau Rabiot ou Chantôme en prêt. Idem avec l’ASM qui a déboursé 4,5 millions d’euros pour un Rivière alors à sec et vient de prêter le jeune Marcel Tisserand au TFC. Une amitié qui se poursuit sur le terrain. La saison dernière, Toulouse, c’était un point pris sur 12 contre les deux puissances de la L1.
Le type à suivre
Comme avec bon nombre de ses recrues, quand le supporter toulousain a appris l’arrivée d’Aleksandar Pešić, il a dit « qui ça ? » , puis est allé voir si le garçon avait une page Wikipédia. Et il a découvert une carrière déjà bien chargée pour un attaquant de 22 ans. Passé par le Partizan Belgrade, le Serbe a ensuite mis les voiles pour l’OFI Crète avant « d’exploser » en… Moldavie avec le club au nom le plus cool d’Europe : le Sheriff Tiraspol. Deuxième meilleur buteur du championnat local avec le club des séparatistes russes de la Transnistrie, Pešić est ensuite revenu au pays pour inscrire 11 buts en 23 matchs avec Jagodina. En revanche, Wikipédia n’indique pas encore s’il sera le nouveau Johan Elmander ou un flop à la Pavel Fort ou Frédérico Santander.
Qui es-tu la recrue ?
Tu t’appelles Dragos, Aleksandar, Pavle, Uros ou Dusan, tu es serbe ou roumain, tu as coûté moins de deux millions d’euros. Au pays, on te prête une belle réputation. Il faut dire que tu es international et que tu viens d’un club dont le nom commence par Étoile rouge, Partizan ou Steaua. Tu as les cheveux courts, tu es costaud, tu es jeune, tu es fougueux et tu as envie de durer au TFC, ce club formateur, respecté et respectable qui t’a donné ta chance et une belle exposition médiatique dans un championnat pas trop dégueulasse. Tu termineras sans doute place Saint-Georges ou aux Carmes. Heureux, aussi, car dans la ville rose, on te laissera tranquille. Les sollicitations, c’est pour les rugbymen.
Tribune VIP
Batteur des géniaux australiens de Tame Impala, Julien Barbagallo a d’abord fait ses classes à Toulouse (Hyperclean, Le Cube). Plus TFC que Stade toulousain, il a même poussé la passion (ou le vice) à composer un hymne foutraque et décalé à son club préféré. Un club qui l’a toujours inspiré. « Généralement, j’assiste aux matchs seul, en virage. Je me place au hasard et j’observe les supporters. C’est très enrichissant et ça me donne l’inspiration pour écrire. » Au Stadium, on ne supporte pas, on s’inspire.
Les slogans
« On veut monter à Paris » « … pour le foot » .
Tu sais que le TFC va terminer 8e quand…
… Alain Casanova a prolongé…. Pantxi Sirieix aussi.
… l’ambition est de « faire un résultat en coupe » , dixit Olivier Sadran.
… Serge Aurier est parti…. comme d’habitude, il gagnera tous ses matchs sur Bein.
… comme d’habitude, il perdra tous ses matchs sur Canal+…. comme d’habitude, tu prévois une fin de saison vers mi-février, après une fessée reçue au Parc.
… rien n’a changé.
Et si Toulouse était un coureur du Tour de France
Pas une attaque, pas une échappée, ni même une chute pour marquer les esprits, Haimar Zubeldia a traversé le Tour 2014 dans l’anonymat le plus profond. Le Basque a pourtant pris la 8e place du classement général, cette place chère au TFC. Zubeldia fait l’éloge de la régularité. Jamais classé dans les cinq premiers d’une étape, il a limité la casse lors de toutes les étapes de montage. Une habitude pour ce diesel qui compte déjà cinq Top 10 dans le Tour. Après, on peut préférer la carrière aussi fulgurante que brève d’un Iban Mayo, son partenaire à ses débuts chez Euskatel. Mais quelque chose nous dit que le duo Sadran-Casanova ne partage pas cette vision romantique du cyclisme.
La chanson
Claude François – Le mal aimé
Par Antoine Mestres et Alexandre Pedro