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Ligue 1 : la fiche de l’OM
La mission de Marcelo Bielsa à Marseille est simple: éviter que 2014-2015 soit la saison de la gueule de bois. En énorme difficulté la saison passée, les joueurs de l'OM surfent sur l'arrivée du coach argentin pour redresser la barre. Convaincants en phase de préparation, les Phocéens, privés d'Europe, espèrent se racheter à l'échelle nationale. Un désir à leur portée.
Le bilan de l’été
L’heure des vacances estivales arrivée, beaucoup recherchent le calme. À Marseille, on a besoin d’un peu de cohue. Un bordel généralement assuré par l’Olympique de Marseille, à coups de rumeurs folles et de présaison embrumée comme un matin anglais. Cet été a longtemps été celui du calme plat. Depuis l’officialisation de l’arrivée du « fada Bielsa » le 2 mai, tout file droit à la Commanderie, même les centres de Jérémy Morel. Inquiète de ce calme serein, la mairie de la cité phocéenne s’est chargée de mettre un peu d’ambiance. Pour jouer dans le Vélodrome flambant neuf, l’OM devra casquer. Pendant quelques jours, la menace d’un Marseille-Montpellier à la Mosson a plané. Puis la sérénité a fait sa réapparition. Pas grâce à un coach, mais à quelques millions d’euros qui se sont baladés entre les comptes de l’OM et ceux de la mairie. Un mini-tremblement de terre dans les sphères dirigeantes de l’OM qui n’a pas entraîné de secousses sportives. Stable depuis les arrivées rapides de Romain Alessandrini et de Michy Batshuayi, l’effectif marseillais bosse sérieusement depuis de longues semaines. À la clé, quatre succès en cinq matchs amicaux, quinze buts marqués et quatre encaissés. De l’OM de Bielsa, on a vu la rigueur tactique, le pressing hyperactif et les nouveaux rôles de Lemina ou Romao. Côté départ, Mathieu Valbuena a fini par rejoindre la Russie tandis que Jordan Ayew s’est en allé distiller sa science en Bretagne, à Lorient. À Marseille, on a hâte que cela commence : tout va beaucoup trop bien pour le moment.
Le portrait-robot
30% de lunettes à cordon, de jogging, de sueur et de folie de Marcelo Bielsa10% de Vélodrome tout neuf
5% d’espoir que Batshuayi fasse « une Drogba »
15% de tactiques folles. 2-3-2-3, 2-2-2-2-2, 4-1-4-1, 3-3-3-1… Bref, tout ce qui fait dix. 10% supporters d’autres clubs qui trouvent en cet OM-là une valeur refuge face à Paris et Monaco.
5% de championnat russe pour voir ce que fait Mathieu Valbuena.15% de journalistes black-listés par Bielsa après une question idiote.
10% de streaming de José Anigo qui regardera ça du Maroc.
Le coefficient de résistance aux nouveaux riches
65%. Face aux ogres monégasques et parisiens, les Marseillais ont d’abord tenté de rivaliser sur le terrain. Recruter des jeunes, « être le Borussia Dortmund français » , être malin quoi. Chiner dans les friperies quand les autres peuvent s’offrir du Tom Ford et du Smalto. L’idée est plutôt bonne sauf que sur le banc, ça ne suivait pas. Elie et José n’y sont pas arrivés et les jeunes, quoique prometteurs, ont coulé avec eux. Nouvelle solution sur la Canebière : mettre le paquet sur la touche. Bingo, Marcelo Bielsa est arrivé et même si on ne sait pas encore ce que ça donne sur le terrain – l’engouement est là. On se réabonne, on s’intéresse à l’OM, à son fonds de jeu, on a envie de l’aimer. Il sort des sentiers battus, il est excitant. Peut-être plus que l’excellent PSG qui va encore écraser la Ligue 1. Et certainement plus que l’AS Monaco qui va ramasser les miettes des hommes de Laurent Blanc. L’OM a su résister aux nouveaux riches en se mettant sur un autre créneau. Celui de l’inconnu qui attire. Le coup de poker que l’on paye « pour voir » . Avant peut-être, d’être déçu. Et alors ?
Le type à suivre
Mario Lemina. Marcelo Bielsa n’est pas trop lèche-vitrine. Il est plutôt du genre à ouvrir son frigo pour composer avec ce qu’il a. Vincent Labrune lui a proposé quelques jeunes au bon potentiel et le technicien a décidé de s’occuper de Mario Lemina. S’il loupera l’ouverture du championnat à cause d’une blessure contractée face à Bari, l’ancien Lorientais est sans aucun doute le grand gagnant de l’arrivée de l’Argentin. Homme de base du fada, peu importe le dispositif choisi, Super Mario récolte les champignons au milieu du terrain, envoie des carapaces à ses adversaires et lance ses ailiers vers la piste aux étoiles. Un rôle de récupérateur et de relanceur crucial dans la philosophie de jeu de son nouveau coach.
Qui es-tu, la recrue de l’Olympique de Marseille ?
Tu es lorientais. Tu as fait une bonne carrière, tu n’as plus de football, mais ton nom te suffit à émarger à 250 000€ mensuels. Tu as de la famille à Lorient. Tu es un Sud-Américain, Chilien de préférence, et ton nom est sexy. Tu aimes le orange et la Bretagne. Tu t’appelles Didier Drogba. Alors l’OM est fait pour toi.
Pourquoi l’OM va régaler, mais se vautrer
Sereins lors de leurs cinq matchs amicaux, les Phocéens, forts d’une bonne préparation, vont bien commencer. Jusqu’au mois de décembre, les joueurs vont digérer les efforts exigés par le système de Marcelo Bielsa avant de se transformer en équipe d’asthmatiques lors de la deuxième partie de saison. Physiquement éreintés, mais taquins avec le ballon, notamment en contre-attaque, les Marseillais vont être le plan-cul du fan de foot français cette année : du plaisir éphémère, de la nuit endiablée, mais rien à long terme. Normal quand on sait qu’il ne faut rien vraiment attendre d’une première saison de Marcelo Bielsa.
Tu sais que Marcelo Bielsa va marcher sur la Ligue 1 quand…
… il aligne Jérémy Morel dans une défense à trois.… il prend Ever Démaldé, un épicier argentin qui l’admirait, en stagiaire adjoint.
… il a dépensé 20 000 euros pour améliorer les infrastructures de l’OM en vidéo. Chaque joueur reçoit un DVD de ses performances individuelles, de ses passes réussies et loupées. … tu as bien compris que Florian Thauvin va être l’un des joueurs majeurs de la saison.
… tu aimes Gregg Popovich.
Livin’ la vida loca – Ricky Martin
L’équipe type
Mandanda (cap.) – Dja Djédjé, Nkoulou, Lucas Mendes, Morel – Lemina – Thauvin, Payet, Imbula, André Ayew – Gignac
Par Swann Borsellino
