Ligue 1 : la fiche de Lens

Le bilan de l’été

Économie de moyens oblige, le RC Lens s’est contenté d’une petite tournée régionale en guise de pré-saison : Charleroi, Boulogne, Mons, la Louvière. Un bilan très mitigé, confirmé par les deux défaites concédées face à des formations de Ligue 1 (Caen, Saint-Étienne). À l’intersaison, Lens a perdu Areola, élu gardien de Ligue 2 l’année dernière, ainsi que Salli, meilleur passeur du club, qui sont retournés respectivement au PSG et à Monaco. Des départs non compensés par un club nordiste pendu à la décision de la DNCG d’évoluer en Ligue 1 ou non. À moins d’une semaine de la reprise, et alors que la DNCG veut encadrer la masse salariale du club pour la saison à venir, Lens est loin d’être prêt. Kombouaré s’en remettra donc à ce qu’il sait faire le mieux : une mission commando. En attendant, le Kanak a réclamé des renforts nécessaires à Mammadov. Souley Diawara, Landry N’Guemo, Anthony Delort, ainsi que Majeed Waris seraient pistés, mais doivent signer avant le 5 août. Le maintien n’est donc pas impossible. Mais sera très compliqué.

Le portrait-robot

10% d’or, ce métal qui orne le crâne de coach Kombouaré.10% de sang, ingrédient fondamental de la couperose de Gervais Martel.
10% de feu, dont est composée la terre d’Azerbaïdjan, d’après le logo sur le maillot du club.12,80% soit le prix aller-retour du billet SNCF à raquer pour aller voir jouer Lens au Stade de la Licorne à Amiens.
57% soit le nombre d’années passées par le RC Lens en Ligue 1.0,20% de résidus de houille.

Le coefficient de résistance aux nouveaux riches

15%. « Lens sera le meilleur club du monde. » Rien que ça. Et c’est Hafiz Mammadov, propriétaire des Sang et Or, qui l’annonce. En attendant de meilleurs lendemains, le club lensois a un effectif taillé pour la Ligue 2 et ne risque pas de faire long feu face aux forces de frappe parisienne et monégasque. Mais parce qu’il ne faut pas trop faire chier Antoine Kombouaré et qu’Alphonse Areola a été prêté à Bastia cette année, attention cependant au hold-up nordiste au Parc des Princes. La possible belle histoire de la saison 2014-2015.

Le type à suivre : Yoann Touzghar

Oublié des centres de formation, l’attaquant lensois évoluait, il y a encore cinq ans (à 22 ans), en DH avec le RC Grasse. Après deux ans passés à Amiens en National, le natif d’Avignon signe au RC Lens, plante 27 buts en 60 matchs et termine meilleur buteur du club l’année dernière tout en donnant l’image d’un mec qui s’arrache à chaque minute. Pas dégueu. On se plaît à lui imaginer un destin à la Steeve Savidan, lui aussi révélé dans le Nord et dont la fougue est devenue légendaire. C’est écrit : le 8 octobre 2015, Touzghar claque un ciseau face à l’Arménie en amical avec la France.

Qui est-tu, la recrue du RC Lens ?

Pour toi, le football, c’est avant tout un amour du maillot et des supporters, ainsi qu’un combat de tous les instants sur le terrain. Tu es un joueur limité, mais volontaire. Comme quand tes professeurs l’écrivaient sur ton bulletin trimestriel : « Veut bien faire, mais trop de lacunes. » À tel point qu’il faudrait inventer une Ligue 1 et demie rien que pour toi. Jouer à l’étranger ? En Belgique ? C’est pas l’étranger, si ? D’ailleurs, tu ne vois aucun mal à ce qu’une marque de bière sponsorise un championnat. Bien au contraire.

Le supporter du club : Daniel Percheron

Président du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, le socialiste est l’une des rares personnes connues à supporter – vraiment – le RC Lens. Fan de la première heure, Percheron a vu son premier match des Sang et Or en… 1949. Une passion qu’il doit à son père mais aussi à Maryan Wizniewski, le plus grand buteur de l’histoire du club, qui habitait à deux pas de chez lui. Et malgré les descentes et autres périodes de trouble, le politicien n’a jamais abandonné son équipe. Ce dernier s’est même autorisé une petite intervention médiatique alors que le LOSC ne voulait pas prêter son stade au RC Lens pendant la rénovation de Bollaert. Un vrai fan, donc. Pas vrai, Jean-Luc Reichmann ?

Le slogan

« Gervais ? Il est odieux… Mais c’est divin. »

Tu sais que Lens est une institution du football français quand…

– En Ligue 2, ton nombre d’abonnés dépasse celui de la majorité des équipes de Ligue 1 (un peu moins de 15 000 abonnés sur la saison 2013-2014).- Ton président est en place depuis vingt-cinq ans.
– Ton joueur le plus capé, Éric Sikora, a touché du doigt les 600 matchs en club en 2004. Ouais, au XXIe siècle. Un homme qui habite toujours la maison Sang et Or.- La capitale du football dans le Nord est à Bollaert, pas à Grimonprez-Jooris. Encore moins au stade Pierre-Mauroy.
– D’ailleurs, il y a presque autant de place dans le stade (35 000 avant rénovation) que d’habitants (36 257).

Et si le RC Lens était… un personnage de série

Il serait Jarl Borg de la série Vikings. La DNCG, qui campe le rôle de King Horik, ne cesse de faire la girouette concernant le sort de son rival de Götaland-Pas-de-Calais. Viendra, viendra pas envahir les campagnes anglaises ? Montera, montera pas en première division ? Au milieu de tout ça, la Ligue 1 – AKA Ragnar Lodbrok – commence à en avoir légèrement plein le cul, mais doit s’incliner devant son seigneur versatile. Une histoire qui se terminera soit dans le sang soit dans l’or, bien évidemment. No spoiler.

C’est écrit… Mamadou Sakho va signer au mercato d’hiver

Relégué sur le banc des Reds par Dejan Lovren, Mamadou Sakho déverse son spleen dans la presse : il veut rentrer en France. De toute façon, l’anglais, c’est chaud. Ni une ni deux, Hafiz Mammadov met un gros paquet de pognon sur la table. Gervais n’en croit pas ses yeux, puis réactive ses contacts de l’époque Smicer-Diouf et obtient le transfert de Mamad’ pour 30 millions d’euros. Kombouaré est tout heureux de retrouver son ancien capitaine au PSG et lui confie les rênes de la défense. Pendant toute la seconde partie de saison, Mamad’ marche sur l’eau et sauve Lens de la noyade. Résultat : depuis la signature de Kirikou, le propriétaire du RC Lens se pavane en présidentielles avec un maillot floqué Mammadov Sakho. Azéri de me voir si beau en ce miroir.

La chanson de la saison

Gold – Un peu plus près des étoiles

Avoue, tu t’attendais à voir Les Corons, hein ?