- France
- Ligue 1
- Présentation
- Bastia
Ligue 1 : La fiche de Bastia
Pour sa deuxième saison dans l'élite après sept ans d'enfer, le Sporting a terminé dixième. Pas si mal pour l'un des plus petits budgets de Ligue 1. Seulement voilà, de mémoire de supporter, il s'agissait là de la saison la plus insipide depuis des lustres. Pas de gros coups, pas de parcours en Coupe, pas d'envie, pas de rêve. Une tendance que Claude Makelele a bien intérêt à inverser.
Le bilan de l’été
Après quatre ans de mariage, avec des bas, mais surtout des hauts, l’histoire d’amour entre Frédéric Hantz et le Sporting s’est achevée, comme dans une chanson de Benjamin Biolay. Exit également quelques cadres de l’icône locale : Féthi Harek et Toifilou Maoulida partis pour Nîmes, Wahbi Khazri à Bordeaux. Loin du bon copain de l’Aveyron, le nouveau mec du SCB est plus clinquant, mais totalement inexpérimenté. Certains fans voient en la nomination de Claude Makelele un choix trop « bling bling » . D’autres se passent sa fameuse vidéo « Brésil, bats les couilles » au sujet du France – Brésil 2006. Niveau recrutement, les supporters turchini qui en avaient marre des grands noms sont servis. Pas de Krasić ou de Cissé, les nouvelles stars bastiaises s’appellent Alphonse Areola, Floyd Ayité, venu de Reims pallier le départ du Wahb’ et, coup surprise, l’ancien capitaine d’Anderlecht Guillaume Gillet. Le reste ressemble plus à une partie de Football Manager improbable : Mathieu Peybernes en provenance de Sochaux ; Christophe Maboulou de Châteauroux ; un certain Brésilien nommé Apodi, qui a évolué au Mexique et au Japon ; un Géorgien né en 1995 qui répond au doux nom de Kikabidize et Gadji Tallo, from Ajaccio. Sexy. Brandão et Civelli attendent, eux, que le Djib’ casse son contrat d’escroc pour rejoindre la Corse.
Le portrait-robot
– 25 % Anaconda- 25% nationalisme à visage humain (Dépôt des armes + Gilles Simeoni + Costa Concordia)
– 10 % Limoncellu- 10 % myrte
– 10% Pietra- 10% maillot treillis (Salvemu i castagni)
– 10% fantôme de Frédéric Hantz.
Le coefficient de résistance aux nouveaux riches
37,6%. On appelle ça le statut de résident. Une motion votée à l’Assemblée de Corse visant à limiter le nombre de résidences secondaires et ainsi freiner la spéculation immobilière. Dans l’idée, il faudrait par exemple résider quatre ans en Corse pour pouvoir devenir propriétaire. Un système qui exclurait Frédéric Hantz, qui trouve pourtant l’idée logique. Adieu ainsi les Russes et Qataris en lunettes Gucci, adieu tous les Christian Clavier de cette planète. Seul léger problème, une telle mesure serait contraire à la Constitution française. Et on voit mal Paris changer la loi pour faire plaisir aux Corses. Des règles de même type existent pourtant en Autriche et en Wallonie.
Le type à suivre : Adama Ba
Débarqué de Brest, le jeune Mauritanien fut l’une des (rares) satisfactions du dernier mercato estival. Plus rapide que Krasić, plus précis que Cissé. Un temps barré par tous ces noms ronflants et par Khazri, Adama Ba pourrait définitivement prendre son envol cette saison. Si le natif de Sélibaly joue habituellement sur l’aile gauche, certains le voient carrément finir sur le front de l’attaque. Une solution pour que le speaker et le public de Furiani scande le plus souvent possible le jouissif : « Adama BABAAAAAH ! »
Qui es-tu la recrue du SC Bastia ?
Tu es un inconnu ou presque. Tu n’as jamais vraiment fait rêver grand monde. Tu la joues profil bas, et tu es censé mettre des coups, et te battre. Les dribbles, c’est pour les riches et les Français. Tu es surtout gratuit, prêté ou vraiment pas cher. Comme une capote, sauf que tu dures plus longtemps.
Le supporter du club : Gilles Simeoni
Depuis 1968, la ville de Bastia était tenue par le clan Zuccarelli. Des membres du PRG peu souriants et qui n’ont jamais vraiment soutenu le Sporting. « Mais il est très bien, ce stade » , disait le dernier maire en date, Émile, devant les infiltrations et murs craquelés de Furiani. Le nouveau maire, Gilles Simeoni, avocat nationaliste et fils d’un militant de longue date, est en revanche, lui, abonné au stade. Il est aussi fan de Sid Vicious et jouait plus jeune dans un groupe punk répondant au doux nom de Punk Ravage.
Tu sais qu’ils vont être européens parce que…
– Les grandes périodes du nationalisme correspondent à celles du Sporting. C’est Frédéric Hantz qui le dit dans le journal nationaliste U Ribombu. Avec un maire de cette mouvance désormais en place, Bastia finira quatrième.
– Avec Claude, Bastia va enfin battre le PSG. Et d’autres gros, peut-être.
– Romaric a arrêté le Fanta et les côtes plates. Résultat : vingt-cinq kilos et des transversales en pagaille.
– Ce serait l’occasion d’affronter des clubs italiens, ce qui devrait être le cas toute l’année.
La mesure très dangereuse de la saison
Dans un souci de faire de Furiani un stade « à l’Anglaise » , les grillages de la bouillante tribune Est ont été retirés. Comme pour les autres tribunes les saisons passées. Mais la population de la Tribuna Petrignani n’est pas vraiment composée de gentilles familles comme en Ouest, des pseudo-notables de la Nord ou des anciens acharnés de la Sud. Non, en Est, on trouve les vrais méchants, les énervés, les seuls qui font encore trembler. Les seuls qui n’ont jamais abandonné le club, aussi. Dès lors on ne sait pas vraiment quelle sera la réaction des gars de Bastia 1905, si Mathieu Valbuena s’adonne à un concours de roulade à quelques mètres d’eux. Aux supporters de se responsabiliser et de rentrer une bonne fois pour toute dans le très lisse XXIe siècle. Quelle déprime. Fort heureusement, l’ACA n’est plus en Ligue 1…
L’équipe type probable
Areola – Diakité, Squillaci, Romaric, Palmieri – Cahuzac, Gillet – Ayité, Boudebouz, Ba – Tallo
La chanson
Rino Gaetano – Ma il cielo è sempre più blu
Par Thomas Andreï