- Ligue 1
- J19
- PSG-Brest (2-2)
Incroyable mais Brest
Troisième de Ligue 1, Brest a fait le match qu'on attendait de lui au Parc des Princes : plein d'envie et de détermination. Avant d'être récompensé d'un point, preuve que les Bretons méritent ce qui leur arrive.
Le parcage brestois, coin le plus bruyant d’un Parc des Princes une nouvelle fois privé d’une partie de ses ultras, avait de quoi célébrer au coup de sifflet final. Non, Brest n’est pas parvenu à s’imposer au pied de la tour Eiffel, mais ce premier point pris par le club breton face au PSG depuis avril 2011, soit avant l’arrivée de QSI (14 défaites consécutives depuis), a forcément une saveur particulière. En premier lieu car aussi bien le résultat que le scénario de la rencontre confirment que les Ty Zef vivent une saison à part et méritent leur place au classement.
Ne jamais rien lâcher, toujours pousser
Personne ne donnait pourtant cher de leur peau à la pause, quand après un premier acte loin d’être indigent, Marco Asensio et Randal Kolo Muani avaient mis Paris sur les bons rails. Mais c’était compter sans la persévérance qui caractérise la bande d’Éric Roy, bien décidée à arracher l’un de ses premiers résultats contre un gros poisson (à l’exception d’un nul vierge à Nice, Brest n’avait pris aucun point face au top 5 du championnat cette saison). « Le message que je leur ai fait passer à la mi-temps était un peu dur. On voulait être acteurs de ce match, analysait en conférence de presse un entraîneur inspiré dans son coaching. On y a toujours cru. Le troisième but était le plus important, et le fait de l’avoir marqué a donné du courage à l’équipe. Je suis vraiment fier d’entraîner cette équipe-là. »
Une détermination décuplée après les récentes désillusions face à Kylian Mbappé et consorts depuis un an et demi : trois défaites d’un but avec pêle-mêle un penalty raté d’Islam Slimani l’an dernier ici même au Parc des Princes ou des buts de dernière minute de l’attaquant français lors des deux derniers affrontements à Francis-Le Blé. Sans oublier le chambrage polémique de ce dernier, fin octobre. Cette fois, Brest tient donc sa revanche et avec la manière, à commencer par cette Madjer pleine de classe signée Mathias Pereira Lage sur le but de l’égalisation. Que l’on ne s’y trompe pas, cette équipe n’a rien usurpé en se glissant sur le podium à un peu plus de la mi-parcours et serait un représentant tout à fait légitime du football tricolore sur la scène européenne l’an prochain.
Les pieds sur terre, mais la tête dans les étoiles
Les Brestois, du président Denis Le-Saint aux joueurs, en passant par Éric Roy, ne peuvent plus vraiment se cacher derrière le simple objectif du maintien. À l’heure où les gros poissons autoproclamés de Ligue 1 se sont tous fait désosser par les Rouge et Bleu – à l’exception de Nice –, cette belle équipe brestoise reste pour l’heure celle qui aura offert le plus de résistance, avec notamment quatre buts inscrits en deux confrontations. Et deux matchs parmi les plus passionnants d’une saison qui manque cruellement de sommets. « On a totalement perdu le contrôle de la partie lors de la seconde mi-temps », ne pouvait que constater Luis Enrique en conférence de presse, trois mois après avoir vu les siens perdre déjà le fil après la pause dans le Finistère.
« Ce nul dit beaucoup de choses, ça montre les qualités mentales de ce groupe. 2-0 à la mi-temps, ça peut tourner au vinaigre, mais ils y ont toujours cru. On ne renie pas notre envie de jouer, donc félicitations aux garçons », déroulait pour sa part le technicien à la casquette de pirate. Sans se projeter. « On a tendance à regarder objectif après objectif. On ne regarde pas plus loin que sur quatre matchs. Finir dans les trois premiers, c’est tellement loin et peu réalisable au départ quand on commence la saison. Il faut garder les pieds sur terre, profiter et ne pas dévaloriser ce que l’on fait et s’appuyer sur les bonnes choses que l’on peut faire. » On en reparle dans quatre matchs après des chocs avec Nice, le PSG à nouveau en coupe et Marseille ?
Par Tom Binet, au Parc des Princes
Propos recueillis par TM