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- 37e journée
Ligue 1 : Et s’ils étaient entrés comme Giggs…
Cette semaine, l'image de Ryan Giggs se faisant entrer en jeu face à Hull City a fait le tour de la planète. Pour justifier son choix, le coach gallois a expliqué avoir voulu stabiliser les lignes. Si jamais la situation venait à faire des émules dans l'Hexagone, comment les 20 coachs de Ligue 1 auraient-ils réagi face aux micros ? Éléments de réponse dans notre salle de presse.
Laurent Blanc (PSG)
« Je le dis et je le répète, je pense que, bon, Thiago n’est plus aussi concerné par le groupe qu’il y a quelques semaines. J’en ai discuté dans le vestiaire à la mi-temps et bon, pour le bien de l’équipe, il fallait que j’entre à côté d’Alex, le divin chauve. Qui plus est, et je le dis bien entendu sans prétention aucune, mon but du tibia dans les arrêts de jeu a été, en tout cas je le crois, décisif dans cette victoire 1-0. »
Claudio Ranieri (Monaco)
« À un moment du metch, yé pense che les deux équipes étaient bien ène place et che la solution, c’étaient les côtés. Et Andrea, qu’il était fatigué, a demandé à sortir. Fabinho il est blessé, et bon, yé suis pas plou vieux ché Andrea, Jérémy ou Éric. Même si yé fait les deux passes décisives, les dirigeants du cleb, ils ont décidé de me faire partir après le metch. Je respecte la décision che ils ont prise parce qu’ils ont leur raison. »
René Girard (Lille)
« L’important, c’était la première des choses, c’était de conserver le point du match nul. Après ce que je constate, c’est que les garçons m’ont bien accueilli sur le terrain, que j’ai pu donner mes consignes sans perdre ma voix et que j’ai solidifié le bloc face à une équipe qui cherchait à ne pas perdre. »
Christophe Galtier (Saint-Étienne)
« Voilà, c’est ce qui nous sépare des grandes équipes comme Lille ou Lyon. Défendre, assumer nos ambitions, conserver notre système de jeu, montrer qu’on a des valeurs, ce que j’ai voulu faire en découpant Gakpé. Mais ce soir, on a vu que Nantes est une équipe qui peut jouer la Ligue des champions, pas nous apparemment. »
Rémi Garde (Lyon)
« Écoutez, j’ai déjà utilisé tout l’effectif de CFA cette année. Alors quand Yo, qui avait montré de belles choses à l’entraînement, s’est fracturé le coude droit après 4 minutes de jeu, il ne restait plus que moi et Joel sur le banc. Il accroche très bien les écharpes, mais dans le contexte du match, mon entrée était plus justifiée. »
José Anigo (OM)
« Avec l’arrivée de Bielsa, il faut que je pense à ma reconversion. J’avais dit que je prendrais de la distance avec l’OM, mais j’aime ce club, j’ai envie de lui rendre service. Je sais que je ne fais pas l’unanimité, que les gens essaient de faire de moi une mauvaise personne, mais j’ai voulu montrer sur le terrain que j’avais les qualités pour exercer au seul poste que j’ai pas encore occupé à l’OM ces dernières années. »
Francis Gillot (Bordeaux)
« Écoutez… Vous avez vu l’équipe que j’ai alignée ce soir ? Maurice Belay, Faubert, Henrique, Orban. Vous croyez vraiment que c’est une équipe de tocards ? Alors après, si je me fais pas entrer pour faire souffler mes joueurs, vous me dites : « Pourquoi vous faites pas tourner ? » Je gère le groupe, c’est moi le coach, donc laissez moi prendre mes décisions pour jouer la première partie de tableau. Bonsoir. »
Hubert Fournier (Reims)
« Les garçons ont montré du cœur ce soir, euuuhhhh, contre une équipe qui était bien en place, euuuhhh. Après, je suis entré sur le terrain car M. Chapron nous a dit à la mi-temps « On va bien vous enculer », euuuh, donc j’ai préféré protéger mes joueurs et prendre un rouge à leur place avant qu’ils ne lui fassent un trou dans le crâne. Mais je suis heureux du résultat. »
Christian Gourcuff (Lorient)
« Ça fait des années que l’on me reproche de bien faire jouer les jeunes, mais de ne jamais rien gagner. J’en ai ras la casquette, alors au lieu de faire entrer un attaquant prometteur de 13 ans sur le terrain, j’ai voulu faire chier en enfilant les crampons. Voilà, maintenant, je me casse en Algérie. »
Alain Casanova (Toulouse)
« Wissam était beaucoup trop efficace devant les les les les buts. Pour satisfaire à nos objectifs de milieu de tableau, il était nécessaire de de de de de mettre fin à cette série qui nous aurait rapprochés des places européennes. Nous avions besoin d’une défaite après ces deux victoires consécutives et j’ai estimé que que que que me faire entrer au poste d’attaquant était la la la la la meilleure solution. »
Michel Der Zakarian (Nantes)
« On jouait contre une équipe de vicieux, de malicieux, de tricheurs. Quand je vois Clément qui laisse traîner le pied et qui prend pas un carton… Voilà, après, c’est Saint-Étienne. La semaine dernière, Papi a écouté mes conseils et ne s’est pas laissé faire et bon, voilà aujourd’hui, il fallait que je chausse les crampons pour montrer comment on taclait à l’époque pour se faire respecter sur le terrain. »
Frédéric Hantz (Bastia)
« Y a eu deux mi-temps, enfin je veux dire, y a eu deux matchs pour nous. À partir du moment où je remplace Boudebouz pour resserrer les lignes, on peut dire que le bloc équipe est remonté d’un cran et que c’était plus intéressant. Mais ce qui est intéressant, même si la défaite pèse sur le groupe, c’est que l’on a montré des choses intéressantes qui nous servirons pour les prochaines échéances à venir. »
Philippe Montanier (Rennes)
« Comment vous expliquez que j’amène la Real Sociedad en Ligue des champions et que je n’arrive pas à placer Rennes dans la première partie de tableau ? C’est simple, mon effectif est nul. Le seul qui marque, c’est Romain. Alors au lieu de voir Kana-Biyik lui balancer des ballons à 8 mètres du pied, j’ai préféré entrer pour montrer comment on fait une transversale. Résultat : 5-1, quintuplé de reprises de volée d’Alessandrini. »
Rolland Courbis (Montpellier)
« Sincèrement, savoir si j’ai bien fait de sortir Hilton pour entrer sur le terrain, c’est une question à laquelle vous apporterez des répoNses vous mêmes. Maintenant, je peNse que ce match était moyen, que l’équipe a été moyenne et que moi, j’ai été moyen. Si vous êtes ici pour me demaNder si je suis juste quelqu’un qui gueule sur les minots et qui ne pense pas à la tactique, je me casse et on n’en parle plus. »
Claude Puel (Nice)
« C’était un match équilibré, entre deux équipes qui voulaient la victoire. L’objectif de cette fin de saison, c’est le maintien et, prenant cela en considération, j’ai fait certains choix. Nice est un club familial et j’ai donc choisi de rejoindre Grégoire et Paulin pour respecter les valeurs de l’équipe. »
Jocelyn Gourvennec (Guingamp)
« Je crois que c’est clair, nous avons fait le match qu’il fallait, en développant un jeu léché auquel j’ai grandement contribué au milieu de terrain avec mon expérience nantaise. J’ai l’habitude de ça, c’est mon métier de faire des choix payants, même celui peu évident de faire jouer Steven Langil. Maintenant, nous pouvons nous concentrer sur la saison prochaine, avec toujours l’objectif du maintien en tête. »
Pascal Dupraz (Évian TG)
« On est menés, comme d’habitude quand on joue comme des bouseux. Quand j’ai vu Moudou, ce putain de dribbleur mécréant, s’écrouler après un passement de jambe, j’ai décidé qu’il fallait mettre un peu de couilles sur le terrain. Et nous, les Savoyards, on en a des grosses. »
Hervé Renard (Sochaux)
« Je vous le dis, Sochaux n’est pas mort. Tout le monde y croit ici. Les sponsors surtout qui, en prévision de la saison prochaine, ont souhaité que j’entre sur le terrain avec ma chemise blanche pour faire de la pub pour l’ouverture de la boutique Delaveine à côté du Cora de Montbéliard. D’ailleurs avec Sunzu et Sinkala, on ira l’inaugurer au soir du dernier match. Mickaël Isabey et Teddy Richert nous attendront là-bas. »
Ariel Jacobs (Valenciennes)
« Je pense que le constat est simple : on m’a refilé une équipe aux capacités limitées et au fonds de jeu inexistant. Quand je remplace Anthony le Tallec, c’est poureffiterque le poissard sévisse de nouveau. Le garçon a quand même 5 relégations dans sa carrière. Alors je veux bien que le public soit sympa et souriant, mais si Raymond ne veut plus que j’entre, qu’il m’achète des joueurs, car là, on a le niveau de la Provinciale de Schaerbeek. »
Christian Braconni (Ajaccio)
« Voilà, on termine la saison comme on l’a vécue, par une défaite(soupirs). Je pense que les moqueries bastiaises de mauvais goût ont fait mal à l’effectif(soupirs). Aujourd’hui, si je suis entré en jeu, c’est que(soupirs)Memo m’a filé du Xanax en poudre et que ça n’en était pas(soupirs). Je tiens à m’excuser auprès des supporters, mais la saison a été longue, très longue. »
par Raphael Gaftarnik