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Au Paris Saint-Germain, rien de neuf
Kylian Mbappé parti, Gonçalo Ramos blessé, Randal Kolo Muani en échec, Marco Asensio en terre inconnue, Victor Osimhen jamais venu : aujourd’hui, le club de la capitale ne dispose pas de beaucoup de solution, au poste d’avant-centre.
En se déchirant sous la pression d’Étienne Youté, le 16 août dernier à la quinzième minute de HAC-PSG, la cheville de Gonçalo Ramos a donné une autre tournure à la saison du PSG, ou du moins à son premier trimestre. Victime d’une « entorse ligamentaire grave » qui a nécessité une opération quatre jours plus tard à Doha, le Portugais ne reviendra – a priori – qu’à la mi-novembre. Paris avait deux semaines pour lui trouver un remplaçant avant la clôture du mercato, mais n’a pas voulu (ou pas pu ?) enrôler un nouvel attaquant axial. Ademola Lookman a été évoqué, Julián Álvarez a filé à l’Atlético, Victor Osimhen a été fantasmé tout l’été, un panic buy mystère à 23h47 ce vendredi aurait pu tout changer, mais personne n’est finalement arrivé à Poissy.
L’Asensio social
À ce poste, la saison dernière, Paris utilisait surtout… Kylian Mbappé (43 titularisations, dont 26 en pointe), devant Ramos (21 titularisations, toutes en numéro 9) et Randal Kolo Muani (21 titularisations, dont 12 dans l’axe). Le premier est parti – on en a peu parlé, mais il a signé au Real Madrid – et le dernier continue de broyer du noir, digérant avec difficulté, depuis un an, sa signature à Paname contre près de 90 millions, et ce malgré un Euro durant lequel il s’est démarqué. Du coup, la semaine passée, on a innové, avec un Marco Asensio qui a fêté la onzième titularisation de sa carrière au poste d’avant-centre, pendant que RKM installait son postérieur sur le banc avant une entrée à l’heure de jeu. Et l’Espagnol s’en est très bien sorti, dans ce rôle de (faux) 9, inscrivant notamment le but du break – sur un ballon glissé par João Neves – pour participer au festival parisien (6-0).
🤩| Le bonbon de Joâo Neves pour @marcoasensio10 🍬😋 #PSGMHSC pic.twitter.com/fK7Eoybs3F
— DAZN France (@DAZN_FR) August 23, 2024
Zlatan Ibrahimović (2012-2016), Edinson Cavani (2013-2020) puis Kyks (2017-2024) : depuis 2012 (un an après l’arrivée de Qatar Sports Investments aux commandes), le club francilien a toujours compté dans ses rangs au moins un buteur de premier plan plantant sa trentaine – voire, souvent, quarantaine – de buts par saison. Actuellement, c’est loin d’être le cas : à eux deux, Ramos et Kolo Muani n’ont planté que 26 fois, lors du dernier exercice. Mais dans le football de Luis Enrique, cela n’a pas forcément d’importance : « Si quelqu’un marque 40 buts, on ne lui fermera pas la porte. Mais si je m’appuie sur mon expérience, il vaut mieux qu’il y en ait quatre qui marquent 12 buts, car cela fera 48 buts et c’est mieux que 40 », s’amusait-il avant le déplacement en Normandie, au moment de commenter la perte de Mbappé. Depuis, celui censé prendre le relais au classement des buteurs parisiens l’a également abandonné.
« Lorsque tu joues avec un numéro 9 qui apporte plus de liant, comme un joueur du profil de Marco Asensio, cela t’offre d’autres avantages, a aussi déclaré le tacticien, quelques jours plus tard. Je pense que nous nous adaptons parfaitement aux deux types de joueurs, qu’il s’agisse d’un pur finisseur comme Gonçalo Ramos, ou d’un numéro 9 plus polyvalent comme l’étaient Lee Kang-in (sur quelques bouts de match) ou Marco Asensio la saison dernière. J’aime avoir beaucoup de joueurs capables de changer de position à tout moment, et de bien jouer dans plusieurs rôles. » Ainsi, Enrique imagine également Bradley Barcola (8 titularisations dans ce rôle chez les pros) occuper ce poste à l’avenir. L’ancien Lyonnais (3 réalisations) fait d’ailleurs partie de ceux qui ont le plus chiffré, sur les deux premiers matchs de la saison, avec Ousmane Dembélé (1 but, 2 passes dé) ou le nouveau chouchou João Neves (4 assists). Pour le moment, c’est par eux que passe le salut du PSG. Dans tous les cas, le buteur providentiel du PSG dans les prochaines semaines ne sera pas Hugo Ekitike, définitivement cédé à Francfort. Ni Ilyes Housni (19 ans) qui, après avoir été envoyé au Qatar en 2023-2024, jouera cette saison au Havre. Là où tout a basculé.
Par Jérémie Baron