- Ligue 1
- J32
- Reims-OM (1-0)
C’est l’OM qui paye sa tournée
Défait à Reims ce mercredi (1-0), l’OM a quasiment dit adieu à l’Europe. Passé de l’une des meilleures à la pire équipe de Ligue 1 à l’extérieur en un an, Marseille a régalé ses adversaires cette saison.
Cette saison, l’Olympique de Marseille est une équipe qui a le cœur sur la main. Battus à Reims ce mercredi (1-0), les Phocéens ont confirmé leur volonté d’offrir des cadeaux lorsqu’ils se déplacent aux quatre coins de la France. Après seize rencontres disputées à l’extérieur en Ligue 1, l’OM dénombre onze points hors du Vélodrome… « Dans ce stade, on est des tigres, à l’extérieur, on est des chats », résumait Jean-Louis Gasset. Le pire total du championnat avec Clermont. Il n’y a justement que les Clermontois et les Lorientais, les deux cancres qui devraient évoluer en Ligue 2 dans trois mois, qui n’ont pas su prendre le moindre point lors de la réception des Marseillais. Cette difficulté à gagner loin de la Canebière va probablement coûter la qualification européenne, tandis que l’Olympique lyonnais et le RC Lens, qui n’ont plus besoin que d’un nul pour se hisser en Coupe d’Europe, les remercient de leur avoir mâché le travail avant la dernière journée, dimanche.
Les Phocéens fossoyés
Si cette fragilité à l’extérieur est une bénédiction pour ses concurrents, pour l’OM c’est un véritable « calvaire », comme l’a défini Gasset après le revers, au micro de Prime Vidéo. Complètement sonné par la désillusion, le technicien n’avait plus les mots pour expliquer cette faiblesse, tout en se cachant derrière l’intemporelle excuse « les autres font le match de leur vie contre nous ». « Ça fait trois mois que je parle, que j’essaie de comprendre, comprendre pourquoi il y a trois jours au Vélodrome on a fait le match qu’on voulait parce que nos supporters le méritaient, mais on leur fait passer un calvaire à l’extérieur… Franchement je ne comprends pas », s’était-il ému. Lorsqu’il s’est assis sur le banc de l’OM, après une défaite à Brest fin février (1-0, 22e journée), son équipe pointait à la 9e place. Depuis, il n’a pris que quatre points en cinq matchs à l’extérieur, et si les choses tournent mal au Havre dimanche, il pourrait bien laisser Marseille exactement là où il l’a trouvé.
Cette maladie est d’autant plus regrettable pour les Phocéens qu’ils sont la meilleure équipe de la saison à domicile, ex aequo avec le LOSC (36 points). Mais aussi que ces dernières années, et notamment l’an passé sous les ordres d’Igor Tudor, les Marseillais étaient justement intraitables à l’extérieur, et n’étaient devancés que par le PSG dans l’exercice (39 points). Ce changement complet d’état d’esprit à domicile comme à l’extérieur symbolise l’extrême instabilité de l’effectif, chamboulé chaque été, et qui le sera probablement encore lors du prochain mercato. Il est impossible de tisser un lien entre chaque saison et les années se succèdent sans jamais laisser un quelconque héritage, sportif ou mental. Peut-être que dans un an, l’OM, avec un groupe renouvelé à 80%, sera invaincu loin de chez lui, mais sera totalement prenable au Vélodrome. Et ce ne serait même pas surprenant.
Le deuxième plus gros budget du championnat devrait donc louper le train européen alors qu’il a dépensé allègrement l’été dernier (40 millions entre Iliman Ndiaye, Ismaïla Sarr, Geoffrey Kondogbia et Amir Murillo) et a recruté cet hiver (Quentin Merlin, Faris Moumbagna, Ulisses Garcia pour un peu plus de 20 millions). « On a eu l’impression que ce sont eux (les Rémois) qui jouaient pour l’Europe, et nous pour rien », résumait parfaitement Pau López, toujours à Prime Video. Si on peut débattre du fait que l’OM ait sous-performé par rapport à la qualité footballistique de son effectif, il est indéniable que ce groupe n’avait pas les qualités mentales pour aller chercher beaucoup plus haut. Comme l’a admis le portier phocéen, chaque fois que l’OM a eu l’occasion de faire quelque chose cette saison, il l’a raté.
Par Léo Tourbe