ACTU MERCATO
Liga : les joueurs en fin de contrat
La Liga squatte le toit de l’Europe du football, mais la Liga n’a toujours pas un rond. De ce paradoxe découle un nombre incalculable de joueurs en fin de contrat. Entre milieux au toucher léger et attaquants à la technique léchée, la Ligue 1 aurait bon goût de se tourner de l’autre côté des Pyrénées.
Gardiens
Les enchères commencent fort. Víctor Valdés, 535 matchs sous la liquette barcelonaise, 5 trophées Zamora, 21 titres chez les Blaugranas, ne prolongera pas l’aventure avec son club de toujours. Malgré des ligaments croisés qui font la gueule, il se murmure que Monaco aurait déjà son oui. Un joli chèque, un beau projet et quelques rayons de soleil pourraient le faire changer d’avis. Dans la famille barcelonaise toujours, on demande le fils raté. Plus que des arrêts de grande classe et une relance dorée, MC Pinto et son flow peuvent foutre le zouk à la discothèque du Why Not ou encore au PMU du village. Ancien gardien galicien toujours, Daniel Aranzubia et ses 34 printemps ne demandent qu’à finir leur carrière tranquillement. Plus sérieusement, Kameni, remplaçant du très bon Caballero, en a fini de sa planque de Málaga. Le Camerounais, valeur sûre durant son époque à l’Espanyol, est l’assurance d’un bon investissement. Normal, il ne coûte rien.
Défenseurs
Si vous avez besoin d’un gardien de musée, Joan Capdevila fera l’affaire. Ce défenseur à l’ancienne, vainqueur de l’Euro 2008 et du Mondial 2010, est plus drôle qu’un Ben Stiller et pourrait même jouer le prof. Dans un registre similaire, Antonio Amaya et sa grande carcasse devraient quitter le bateau en perdition du Betis. Au pire, il ira retrouver Pepe Mel à WBA. Pour en finir avec cette catégorie « bourrin » , Juan Francisco García, aka Juanfran, ne sera plus à Levante l’an prochain. Les attaquants de Liga ne s’en plaindront pas. Amoureux des pays en crise, le Grec de Levante Nikolaos Karabelas est un latéral gauche pas dégueu. Si l’on excepte son CSC tout en toucher face au Real Madrid. Enfin, très peu utilisé à la Real Sociedad cette saison, Daniel Estrada est un latéral droit porté vers l’offensive. Et capable d’envoyer ça :
Milieux de terrain
À l’instar du bon vin qui s’affine avec les années, Tiago (32 ans) est le Benjamin Button de l’Atlético de Madrid. Autant dire qu’il vaut mieux sauter sur l’occasion avant qu’il ne revienne à l’état de trublion des cours de récréation. Dans le cœur du jeu toujours, l’ancienne connaissance de Ligue 1 Yebda n’a pas les faveurs du coach de Grenade. Une bonne pioche tant l’ancien du MUC reste un bon tripoteur de ballon. Milieu typique de Liga, Pedro Mosquera, ancien capitaine de la Castilla, arrive au bon souvenir de son aventure avec Getafe. Il ferait du bien à de nombreux entrejeux français, et ne serait pas contre un club avec un public. À Málaga, l’offensif Eliseu s’en va rejoindre les 37 % de chômeurs andalous. À moins qu’un club à la recherche d’expérience – le bougre avait inscrit le but du 2-1 face à Dortmund l’an dernier – ne souhaite l’arrivée du technique mais vieillissant international portugais.
Attaquants
Le cas contractuel de David Villa mis à part – le Guaje peut prolonger à l’année, on imagine mal l’Atlético de Madrid s’en passer –, la bonne pioche de Liga se trouve dans l’ancienne capitale espagnole. À Valladolid, Javi Guerra facture cette saison 14 cachous. À 31 ans, l’Andalou de naissance a encore de beaux jours devant lui. Son longiligne coéquipier offensif Manucho cherche lui aussi preneur. Au rayon anciennes stars, Simão va prendre la porte de l’Espanyol. Avec un agent du nom de Mendes, on l’imagine bien devenir l’ailier de la CFA de Monaco. Joueurs techniques toujours, l’ancien Stéphanois El-Zhar, auteur d’une bonne saison du côté de Valence (5 buts, 3 passes), pourrait faire du bien à beaucoup d’animations offensives. Il parle français en plus. Tout le contraire de Ciprian Marica, international roumain aux 69 capes, qui pourrait devenir le remplaçant numérique de son comparse Mutu en Ligue 1. Enfin, le plus beau blase d’Espagne, Salva Sevilla, n’a pas réussi à sauver le Betis. Rien que pour le flocage, le FC Séville devrait se mettre sur les rangs.
Un effectif
Mieux que de simples joueurs, l’Espagne du football livre des effectifs libres. C’est le cas du Rayo Vallecano. Le club le plus à gauche d’Espagne, et aux finances les plus dans le rouge, dispose de dix joueurs en fin de contrat en juin prochain. Dans l’ordre alphabétique, Adrian, Arbilla, Galvez, José Carlos, Larrivey, Perea, Rodri, Ruben, Sebastian Fernandez et Tito devront se trouver un autre club. Parmi eux, le grand chauve Galvez est un central prometteur suivi l’an dernier par le Borussia Dortmund. Le gardien Ruben, peu académique, est un portier très rapide sur sa ligne. En acquérant un joueur du Rayo, c’est l’assurance de voir des passes et non des dégagements, des buts des deux côtés. Quitte à se rater.
Par Robin Delorme, en Espagne