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Liga : le retour des historiques

Pablo Garcia-Fons
Liga : le retour des historiques

Cette année, le Real Valladolid, le Celta Vigo et le Deportivo la Corogne sont promus en première division. Le retour d'une bonne tranche de l'histoire de la Liga, puisque ces clubs cumulent à eux trois 127 années dans l'élite du foot espagnol. Pas de tiki-taka, de Ronaldo ou de Messi au programme, mais de la sueur, du sang et des larmes avec deux objectifs : résister dans ce monde de gros bras et ne pas sombrer sous le poids de la dette.

Real Valladolid

Le Real Valladolid restera surtout dans l’Histoire pour avoir accueilli les deux touffes les plus célèbres de toute la Colombie : Carlos Valderrama et René Higuita. À part ça, le club a vu Fernando Hierro et Gabriel Heinze se faire leurs premiers crampons et Cuauhtémoc Blanco un ou deux « coups du crapaud » . Sinon, « la Pucelle » a toutes les caractéristiques d’une équipe « ventre mou » de Liga : palmarès quasiment vierge, mis à part une anecdotique Coupe de la Ligue en 1984 (une compète créée en 1983 et supprimée en 1986), trois participations à l’UEFA et une belle tendance à faire l’ascenseur entre la première et la seconde division. Les Blanc et Violet remontent cette saison après deux années en Adelante. Une bouffée d’oxygène pour un club passé proche de la fin cette saison à cause de ses soucis financiers.

Mis sous tutelle par le ministère des Finances, Valladolid n’a pas pu payer ses employés et ses joueurs pendant plusieurs mois. Aux dernières nouvelles, sa dette s’élevait à 73 millions d’euros. Coquette somme. Les droits télé de la Liga devraient donner un peu d’air et permettre à l’équipe de la ville de naissance de Zapatero (un signe ?) de desserrer un peu la corde autour de son cou. Dans ces conditions, le Real doit sa montée à la qualité de coach de Miroslav Đukić. Le Serbe, pas vraiment en veine jusqu’alors comme entraîneur, a fourni un travail épatant en permettant à l’équipe de pratiquer, de l’avis général, le plus beau football de seconde division. Depuis l’accession à l’élite obtenue après des play-offs maîtrisés contre Cordoue et Alcorcón, le kif populaire autour de sa personne ne faiblit pas. « Nous sommes Valladolid et nous sommes de retour » , avait déclaré le filou. Forcément, ça marche.

Vu que le club n’a pas un rond, la case « arrivées » de la page des transferts risque d’être bien terne. Côté départs en revanche, le club devra faire sans Sisi, l’un des meilleurs joueurs la saison dernière, qui retourne à Osasuna. Pour se maintenir, l’équipe pourra cependant compter sur l’imperméabilité de sa défense, meilleure de la Liga Adelante la saison dernière. La colonne vertébrale de l’équipe est expérimentée et solide avec Jaime dans les bois, Jesús Rueda Ambrosio en défense centrale, Óscar à l’animation et Javi Guerra pour planter. Ça devrait jouer dans les pieds et être plutôt agréable à voir, mais ça risque d’être juste pour éviter le coup de l’ascenseur, surtout si le club est sportivement sanctionné pour sa dette.

Celta Vigo

Il est loin, très loin le début des années 2000 pour le Celta Vigo, le temps où l’équipe comptait dans ses rangs des joueurs comme Aleksandr Mostovoï, Valeri Karpin, José Manuel Pinto ou Claude Makélélé, l’époque où le club se distinguait sur la scène européenne, en UEFA ou en Ligue des champions, l’âge où le Celta était même élu meilleure équipe du mois de février 2001 par l’IFFHS. Paradoxalement, l’année (2003) où les Celtistas réussissent leur meilleur parcours en C1 — un huitième de finale perdu contre Arsenal — est également l’année où ils s’embourbent en championnat et connaissent les affres de la relégation. La douzième meilleure équipe de l’histoire du football espagnol joue ensuite au yo-yo quelque temps avant de descendre durablement à l’été 2008.

Après plusieurs années de galères, le retour de l’équipe sponsorisée par Citroën en Liga est logique. Le club a d’abord terminé sixième de la compétition en 2010-2011, se faisant éliminer lors des play-offs par Grenade. Les « Celestes » ont poursuivi leur progression cette saison grâce au bon taf de Paco Herrera, l’adjoint de Rafa Benítez pendant sa période à Liverpool, et à la qualité de leur centre de formation. Iago Aspas, enfant chéri du stade Balaídos, auteur de 23 buts la saison dernière pourrait bien exploser au plus haut niveau en Liga. Il faut dire que le gamin a su se faire aimer. Lors de la dernière journée de l’exercice 2008-2009, Vigo touche le fond, perd 1-0 contre Alavés à la mi-temps et se dirige tout droit vers la troisième division. Aspas, 21 ans, formé à la Cantera, entre alors sur le terrain. Badaboum, le môme plante un doublé et sauve le club du bagne de la Segunda B.

Cette saison, le Celta va souffrir de la perte de Fabián Orellana et de Oier Sanjurjo, prêtés l’an dernier, qui retournent respectivement à Grenade et à Osasuna. Sur le marché des transferts, le club a pour le moment bétonné sa défense en recrutant Gustavo Cabral (ex-Levante et River Plate), Samuel Llorca (ex-Hercules) et surtout la doublure d’Andrés Palop à Séville, Javi Varas. Solidité derrière, jeunesse et insouciance devant, le cocktail classique de la réussite. Le tout sera animé par un jeu plutôt léché à la sauce barcelonaise (toutes proportions gardées). Quelle que soit la vérité du terrain, avec 20 000 abonnés derrière eux, record battu, les joueurs du Celta pourront compter sur le douzième homme de Balaídos.

Deportivo La Corogne

Comme le Celta Vigo, le Deportivo a connu sa période faste de la fin des nineties au début du nouveau millénaire : huit fois sur le podium de la Liga entre 1994 et 2004. La Corogne chope d’abord l’accent brésilien en faisant débarquer des joueurs comme Bebéto, Rivaldo, puis Djalminha. L’équipe touche véritablement les cieux en l’an 2000. Emmenés par l’infernal trio Roy Makaay – Diego Tristán – Juan Carlos Valerón, ils arrachent le premier championnat du millénaire au Barça et participent à la C1 cinq années de suite avec comme meilleur résultat une demi-finale perdue contre le FC Porto l’année de son sacre. Après une décennie au paradis, le club connaît une longue descente, progressive, logique et inexorable, jusqu’à l’enfer de la Liga Andelante, à l’été 2011.

Pour ne pas tomber en dépression, le Super Depor continue à s’imaginer qu’il joue en première division, tapant à fond dans sa cagnotte pour payer le salaire de ses joueurs. Le club n’enregistre en effet aucun départ notable durant l’été de la descente. Andrés Guardado, plus gros potentiel de l’équipe, accepte de faire une saison en Adelante pour pouvoir partir libre l’été suivant. Ce qu’il vient de faire, direction le FC Valence. Le pari risqué du président Augusto César Lendoiro est payant : les Blanc et Bleu survolent le championnat, désossent l’ennemi de Vigo dans les deux derbys galiciens et terminent en tête avec six points d’avance sur le Celta, deuxième, et vingt sur le sixième Cordoue. « Maintenant, on pourra dire qu’on a remporté tous les titres possibles » , ironise Lendoiro une fois le sacre de champion de deuxième division en poche. En plus du départ de Guardado, les Blanquiazules devront faire cette saison sans Diego Colotto, PDG de la défense l’année dernière, parti faire les beaux jours de l’Espanyol Barcelone. Un vide qu’il faudra combler, à moins que le vétéran Manuel Pablo, cassé de partout l’année dernière, ne retrouve quelque jambe.

Du côté des valeurs sûres, coach Otra pourra encore donner carte blanche à Juan Carlos Valerón. À 37 balais bien tassés, le mec aux 422 matchs sous la liquette du Depor sera encore et toujours là en 2012-2013. Grosse expérience, gros cœur, gros mental, grande classe. Il risque d’être précieux pour ce qui sera probablement sa dernière saison comme footballeur professionnel. Un chiffre qui reflète le standing du gars : sept ans sans prendre le moindre carton jaune. Côté jeu, Valerón sera chargé d’envoyer ses passes millimétrées sur la tête du grand Riki. Une attaque certifiée « 100% vieux briscards » qui risque d’être un peu juste physiquement sur la fin de saison. La paire des locaux Alex et Juan, milieux de terrains contrairement à leurs homonymes brésiliens, animateurs et relayeurs, a de la gueule, même pour la Liga. Pour le maintien, avec un ou deux transferts malins, ça devrait rouler. Le Depor peut même viser plus haut…

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