Liga J31 – Valence/Séville : l’Europe pour se racheter
Dur d'exister dans le Royaume quand on ne s'appelle pas Real Madrid ou FC Barcelone. A huit journées de la conclusion de cette Liga 08/09, Valencians et Sévillans ont fait les comptes. Ni l'un, ni l'autre, ne remportera de titres. Seul enjeu restant pour les deux clubs, la qualification pour la prochaine Champions League. Valence et Séville, destins croisés.
En fait, c’est assez simple. Ils sont cinq pour deux places. Mathématiquement, Barça et Real ont déjà dépouillé les deux premières positions du classement, et donc par extension, les deux premières places directes pour la C1. Séville, Atlético Madrid, Valence, Villarreal et Malaga sont à la lutte pour enlever les deux tours préliminaires. Pour les Sévillans de Jimenez (troisièmes) comme pour les Valencians d’Emery (cinquièmes, à égalité de points avec l’Atlético mais avec un match en moins), le constat est dramatiquement le même, celui d’une saison gâchée. Spécialistes des coupes (Coupe UEFA 06 et 07, Supercoupe de l’UEFA 06, Coupe d’Espagne 07, Supercoupe d’Espagne 07 pour Séville et Coupe UEFA 04, Supercoupe de l’UEFA 04, Coupe d’Espagne 08 pour Valence), ces deux escouades s’affrontent ce soir pour l’honneur, et un peu plus…
Il existe entre Séville et Valence, une rivalité enflammée. Depuis toujours, ce sont les deux “aficiones” (groupe de supporters en VF) les plus chaudes de la péninsule. Habituées à ramasser les miettes laissées par le Real et Barcelone, ces deux équipes ont grandi avec la faim dans la bedaine, certains diront la rage. En janvier dernier, Séville sort Valence en quart de la Copa del Rey dans des conditions arbitrales suspicieuses et dans un climat de guérilla. Unai Emery, coach de Valence, n’a rien oublié : « il y a un fort antagonisme sportif entre nous, sain peut-être, mais surtout fort. A Valence, on a ça à l’intérieur de nous » . Propos bien entendus par le défenseur français de Séville, Julien Escudé : « Nous, on est habitués aux ambiances hostiles, ça ne sera pas un problème » . A 19h00, le stade Mestalla promet l’enfer aux andalous.
Il y a quelques semaines, la peau du Valencia CF ne valait pas grand chose. Club laissé à l’abandon, résultats calamiteux et crise économique dévastatrice, les potes de David Villa avaient fait leur deuil de la saison 08/09. Mais voilà, avec trois victoires de rang, Valence s’est trouvé un nouveau héros en la personne de Mata. Buteur lors des trois derniers matchs, l’attaquant espagnol formé au Real Madrid est devenu international avec la Roja. Il forme avec David Villa et David Silva, le trident 100% espingouin qui affole les défenses. Juan Manuel Mata García fait partie d’un club prestigieux. Celui des quatre joueurs de Liga à avoir joué lors des trente journées de championnat jusqu’alors disputées. Mieux, il accumule en tout quarante matchs joués (Liga + Copa del Rey + UEFA) et chiffre au total les 2424 minutes sur le pré, soit plus que n’importe quel autre joueur du club. Mata, c’est pour Valence, la bonne surprise du printemps.
Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Javier Gomez s’est chargé d’annoncer l’autre. Gomez est le “consigliere” du président, le “Tom Hagen” de Vicente Soriano. C’est lui qui le dit, les joueurs vont enfin être payés. Une première fiche de paie depuis le 1er février. Le club devait un peu plus de 15 millions d’euros à ses “employés”, et grâce à un prêt de 50 millions d’euros concédé par l’entreprise Fomento Urbano de Castellón, l’affaire se règle. Le tout conclu par Carlos Marchena, capitaine de l’équipe : « Moi je ne regarde même pas mon compte courant, je n’ai donc pas remarqué » . Superbe.
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