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Lieutenant Kozak

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Lieutenant Kozak

Il est tchèque, comme Nedved. Il est grand, comme Toni. Il est puissant, comme Ibrahimovic. Il est jeune, comme Pastore. L'attaquant-fiction parfait ? Non, juste Libor Kozak, remplaçant de luxe de la Lazio Rome, snobé par son entraîneur depuis le début de la saison.

Il est peut-être l’attaquant le moins connu de Serie A. Du moins pour ce qui concerne les clubs de haut de tableau. Lorsque l’on évoque le secteur offensif de la Lazio Rome, on pense à Mauro Zarate, à Sergio Floccari, éventuellement à Tommaso Rocchi. Mais certainement pas à lui. Et pourtant, personne n’a été aussi efficace, cette saison, que Libor Kozak. L’attaquant tchèque, 22 ans le 30 mai prochain, est l’une des révélations de cette Serie A, même si ses prestations sont bien souvent passées inaperçues. De lui, on se souvient surtout de ce coup de genou involontaire qui avait ouvert le crâne de Legrottaglie, en février dernier. Pourtant, Kozak a planté des buts. Des buts décisifs, même. Sans lui, son équipe compterait aujourd’hui 8 points de moins. Un sacré score. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Tchèque affiche, à deux journées du terme, l’une des meilleures moyennes “buts marqués / minutes jouées” de toute la Serie A. Sept buts en 758 minutes. Un toutes les 108 minutes. Presqu’un but par match, donc. Seul Di Natale, meilleur buteur du championnat, a fait mieux avec sa moyenne d’un but toutes les 99 minutes. Cavani est à un toutes les 111 minutes, Eto’o toutes les 142, Ibra toutes les 182. Pourtant, paradoxe total, au sein de son club, Kozak n’est pas titulaire. Il ne l’a été que six fois cette saison, au mois de février, parce que Floccari était blessé et Zarate suspendu. Pire, son entraîneur, Edy Reja, l’ignore régulièrement en affirmant dans la presse que la Lazio « manque d’un vrai buteur, un attaquant à 20 buts par saison » . Pour info, en appliquant sa moyenne de buts sur l’intégralité de la saison, Kozak en aurait mis environ 25.

Un peu Kozak, un peu pataud

D’où sort donc ce grand dadet venu de l’Est ? Kozak débarque à la Lazio en juillet 2008, en provenance de l’Opava. Lors de sa première saison à Rome, il fait ses armes avec la Primavera, et est convoqué pour les derniers matches de la saison en équipe première par Delio Rossi. Au cours de l’été 2009, son président lui fait comprendre qu’il serait bon de se faire les dents dans une équipe moins importante, et Kozak élit domicile à Brescia, en Serie B. 4 buts en 30 apparitions, rien de fou. Suffisant tout de même pour que la Lazio le reprenne. En confiance, le géant se distingue au cours du stage de pré-saison, et score pratiquement à chaque match amical. Mais Reja n’est pas convaincu. Lui demande un attaquant d’expérience. Les émissaires romains se jettent sur Hugo Almeida. Qui refuse. Sur Roque Santa Cruz. Que Lotito écarte. Sur Acquafresca. Qui refuse. Au final, le 31 août, le président biancoceleste annonce que l’équipe est complète, et que Kozak reste. Reja se résigne. A contre-cœur.

Deuxième journée de championnat. La Lazio est tenue en échec à domicile par Bologne. A la pause, le coach fait sortir Zarate et joue la carte Kozak. Le match change. Le Tchèque amène du poids à l’attaque et contribue à la victoire (3-1) en se procurant un pénalty. Les tifosi se prennent d’affection pour ce joueur un peu pataud, mais qui met son âme sur chaque ballon joué. Deux semaines plus tard, Reja le fait entrer en fin de match face à la Fiorentina. Cinq minutes plus tard, il inscrit son premier but en Serie A et donne la victoire aux siens (2-1). La Lazio a trouvé son joker. Pourtant, Reja continue de le laisser moisir, tantôt sur le banc, tantôt en tribunes. Kozak pense à partir au mercato. Lors de la dernière journée avant la trêve, il rentre à dix minutes du terme lors du choc face à l’Udinese. A la dernière minute, il catapulte un ballon de la tête en pleine lucarne et offre le succès à la Lazio (3-2). La Lega Calcio attribuera le but à Zapata contre son camp. Mais pour Kozak et tous les supporters, cette réalisation est toute à lui. Têtu comme une mule, Reja persiste et signe. « Nous avons besoin d’un attaquant » lance-t-il à son président. Mais celui-ci prend enfin position : « L’attaquant, nous l’avons déjà » . Bim. Kozak reste. Encore. Et c’est tant mieux pour la Lazio. Au moins de février, une hécatombe vient plomber tout le secteur offensif du club. Rocchi et Floccari sont à l’infirmerie tandis que Zarate se fait exclure à Bologne et prend trois matches de suspension. Le moment est arrivé. Kozak prend sur ses épaules le club biancoceleste. Pari gagnant.

Entre Chinaglia et Messi

Pour sa première en tant que titulaire, il plie à lui seul la Viola (2-0), avec un doublé qui en fait définitivement l’idole de la Curva Nord. Il marque encore contre Brescia, son ancien club, et pense avoir enfin convaincu son coach, qui affirme que Kozak « a la maladie du but » . Pourtant, pas du tout. Dès que les absents reviennent, Kozak est relégué sur le banc, au grand dam des supporters. Pourtant, les titulaires sont loin d’être prolifiques. Mais le Tchèque prend son mal en patience. Il attend. Encore. Sur le banc. Tiens, trois minutes de jeu contre Cesena, quinze contre l’Inter (assez pour frapper la barre), deux contre la Juventus. Dernier acte contre l’Udinese, dimanche dernier. Il entre à l’heure de jeu alors que son équipe est menée 2-0. Il ne lui faut que 10 minutes pour marquer, et pour effleurer l’égalisation d’un coup de tête sur le poteau. A la fin de la rencontre, après 36 journées, Reja craque. Enfin : « Les précédentes prestations me font dire qu’actuellement, Kozak peut encore avoir du mal à débuter une rencontre. Mais j’avoue tout de même qu’en voyant ce qu’il vient de faire, je commence à avoir des doutes » . Mieux vaut tard que jamais.

Dans les gradins du stadio Olimpico, on se prend à croire qu’il pourrait être le buteur maison des 10 prochaines années. Comparaisons à Giorgio Chinaglia à l’appui. Mais encore faut-il qu’il reste. Et sa décision dépendra peut-être de celle de Reja, qui n’a pas encore annoncé s’il rempilait ou non pour une saison. De fait, pas sûr que le Tchèque ait encore envie de passer les trois-quarts de son temps à cirer le banc, et à entendre de la bouche de son coach qu’il est « encore trop jeune » . Trop jeune ? Un argument bancal. Car à son âge, Luca Toni jouait à la Lodigiani, en 3ème division et Di Natale à Viareggio, en D4. A l’opposé, Ronaldo et Messi avaient déjà gagné le Ballon d’Or. Question de points de vue.

Eric Maggiori

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