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Libertadores : Ronnie en finale
Le Newell's Old Boys de Gaby Heinze a longtemps cru tenir sa finale de Libertadores, mais c'est finalement l'Atlético Mineiro de Ronaldinho qui se qualifie aux tirs au but (0-2, 2-0, 3-2 tab). Les Brésiliens rencontreront les Paraguayens d'Olimpia en finale.
Ronaldinho ne le mérite pas vraiment, mais il tient sa finale de Libertadores. Toujours aussi réticent à effectuer la moindre course, le Ballon d’or 2005 a exhibé un niveau à conforter Felipe Scolari dans son choix. Celui de ne pas recourir à ses services, malgré une passe décisive d’élite envoyée, depuis son fauteuil, pour Bernard, d’entrée de jeu (3e, 1-0). Le petit Bernard et le méchant Pierre, deux noms qui fleurent bon l’Hexagone, ont été les hommes de la première période. Le buteur et le tacleur. Le second, d’une méchante semelle, a fait déguster Heinze au niveau du genou, dès la 13e minute. Dur au mal, l’ex-Parisien a serré les dents, mais le grand référent défensif de NOB a dû se résoudre à sortir dix grosses minutes plus tard, en cherchant Pierre de ses yeux revolver. D’un regard qui tue… Mercredi, à Belo Horizonte, Heinze, 35 ans, a peut-être disputé son dernier match de Libertadores. Une compétition qu’il n’a jamais remportée. Comme son coéquipier, Lucas Bernardi. Comme Ronaldinho. Des noms qui fleurent bon la Ligue 1 du début des années 2000.
Dépassé à l’aller (2-0), le Galo a semblé tout autant dépourvu de stratégie au retour pour renverser la situation, sauf celle d’envoyer dans la boîte pour Jô, qui a dû se remémorer ses saisons passées en Premier League. À défaut de voir ses brillantes individualités parvenir à faire à nouveau jaillir l’étincelle, l’Atlético a dû s’en remettre à son banc. Tite, qui perdait largement la bataille tactique face à Gerardo Martino, lance alors à l’aube du dernier quart d’heure Luan et Guilherme, à la place de Tardelli et Bernard. Le premier élargira le jeu des locaux, et le second inscrira le deuxième but (90e), synonyme de séance de tirs au but. Le match venait alors d’être interrompu à cause d’un éclairage défaillant. Le dernier pénalty de la série à trouver le fond des filets sera signé Ronaldinho. Maxi Rodríguez échouera ensuite. Au tour précédent, l’ex de Liverpool avait été l’auteur du tir au but de la qualification, face à Boca. En finale, l’Atlético Mineiro rencontrera Olimpia.
De la troisième division à la finale de Libertadores
Pas le plus glamour, ni celui qui dispose de la réputation la plus flatteuse à l’international, mais Olimpia est bien un club qui pèse en Amérique du Sud. El Decano, l’un de ses surnoms, a ainsi déjà remporté trois Libertadores (1979, 1990, 2002). Seuls trois Argentins (Independiente, Boca, Estudiantes) et deux Uruguayens (Peñarol, Nacional) disent mieux. Loin de disposer d’un budget XXL, le club d’Asunción sait faire avec les moyens du bord. Au mois de mai, El Decano a ainsi perdu Richard Ortiz, l’un de ses meilleurs éléments, parti gagner plus à Toluca, puis Sebastian Airosa, victime d’un cancer. Ce dernier a été remplacé dans l’urgence par Nelson Benítez, un Argentin qui évoluait en troisième division, aux Talleres de Córdoba. Le milieu de terrain albiceleste dispose toutefois d’assez de talent pour avoir été recruté par le FC Porto en 2008, où il effectuera un passage fantomatique.
Titularisé lors du match aller, à Asunción, face à l’Independiente Santa Fe (2-0), Benítez est passé, sans transition aucune, de la troisième division aux demi-finales de la Libertadores. Au retour (0-1), il sera reconduit dans le onze paraguayen. Outre le fait de savoir faire beaucoup avec peu, Olimpia sait aussi construire des collectifs hermétiques et parfaitement articulés. Les Paraguayens sont ainsi sortis de leur demi-finale face à Santa Fe en ayant encaissé un seul but, litigieux qui plus est, puisque le ballon n’a sans doute pas entièrement franchi la ligne. Olimpia jouera sa finale face à l’Atlético Mineiro dans la peau d’un outsider. Mais rien ne dit qu’il s’agit de la plus faible des deux équipes.
Par Thomas Goubin