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L’hymne du Centenario, le frisson sévillan

Par Robin Delorme, à Séville
L’hymne du Centenario, le frisson sévillan

Avant chaque rencontre au Sánchez-Pizjuán, le même refrain. À l'unisson et a cappella, le peuple sevillista reprend comme un seul homme l'hymne del Centenario du club. Un moment rare et intense qui illustre la ferveur des supporters des Palanganas.

Tout commence par un bruit lointain, un brouhaha indistinct. « Allez, suis-nous, on va devant l’hôtel où se trouvent les joueurs. » Manuel et Ivan, croisés à la sortie de la gare de Santa-Justa, ne trompent personne. Parés de rouge et de blanc, ils s’apprêtent à garnir les rangs du stade de Nervión, quartier du Sud de la capitale andalouse. Avant de squatter les strapontins du Sánchez-Pizjuán, un arrêt devant le lieu de rassemblement de leurs héros sevillistas s’impose. La solitude, ils ne connaissent pas et sont ainsi accompagnés de quelques milliers d’aficionados aussi bouillants que le soleil qui s’abat sur Séville. Tandis que les joueurs remplissent un à un le bus, un chant s’élève et gangrène toute la foule. « Les anciennes langues racontent qu’un 14 octobre est né un espoir. Sa mère était Séville et lui a donné son nom. Pour la défendre, elle lui a donné un public… » De cette prose, une fierté et un spectacle rare se dégagent. « Mais là, ce n’est que l’échauffement » , prévient Manuel qui, en prenant la direction du Sánchez-Pizjuán, laisse apercevoir les paroles de l’hymne del Centenario sur son tee-shirt.

Pourtant pas le premier hymne du club

Né le 14 octobre 1905, le FC Séville n’officialise son hymne qu’en 1983. Alors tout simplement baptisé « hymne officiel » , il est l’œuvre de deux frères, Angel Luis Osquiguilea de Roncales, à l’écriture, et de Manuel Osquiguilea de Roncales, à la composition musicale. « C’était un bel hymne, entame Isabela, supportrices des Palanganas « depuis (s)a naissance » . Mais il ne faisait pas vibrer grand monde. C’était à peine s’il était repris par le public. » Banal, l’hymne ne fait ni la honte sévillane ni sa fierté. Vingt-deux ans après sa mise en place, la direction du club pense à inventer un hymne pour célébrer son centenaire. « Un ami m’a expliqué que le club cherchait un hymne pour son siècle d’existence, raconte El Arrebato, auteur du tube, dans les colonnes du Pais. Du coup, j’ai décidé de participer parce que je suis sevillista depuis que je suis né et socio du club depuis que mon père m’a inscrit à mes sept ans. L’équipe recherchait un artiste sévillan et sevillista. Pas moins de 25 maquettes ont été proposées. L’élection a été faite par le conseil d’administration de Séville et je dois reconnaître que leur choix m’a beaucoup surpris. »

Rapidement, l’hymne devient un cri du cœur du Sánchez-Pizjuán. Avant chaque match, il est ainsi repris de vive voix par les près de 50 000 spectateurs de l’antre de Nervión. Une surprise pour tout le monde, El Arrebato y compris : « Quand je l’ai composé, je pensais que ça allait être quelque chose d’anecdotique, un truc de plus parmi les festivités des cent années du club, mais il a eu beaucoup de succès. Je suppose que ce succès vient des paroles. Je suis un vrai supporter et je n’ai eu qu’à chercher à l’intérieur de moi pour composer l’hymne. Les gens doivent s’y identifier parce que les paroles sont sincères. » À dire vrai, elles prennent aux tripes une grande partie de l’aficion des bords du Guadalquivir. « Aux bords du Sánchez-Pizjuán, tu ne vas pas croiser beaucoup de supporters qui ne connaissent pas les paroles par cœur » , confirme Hector, ses 70 printemps au cœur dont 50 passés sur les strapontins du vieillissant mais majestueux stade du FC Séville. À dire vrai, la réussite de l’hymne dépasse toutes les perspectives envisageables à sa sortie. À la fin de l’année 2006, il se place même au second rang des singles les plus vendus d’Espagne.

« Tu joues à 12 »

En grand seigneur, l’auteur de l’hymne a laissé tous ses droits à la fondation du club. Un club qui, en guise de remerciement, lui a remis son Disque d’or sur la pelouse du Sánchez-Pizjuán. « Quand on est dans le tunnel pour entrer sur le terrain, ça me fout la chair de poule à chaque fois » , témoigne Kevin Gameiro, pas mécontent d’être tombé dans un club avec de si fervents supporters. Des fans qui, avant chaque début de match des leurs, reprennent à l’unisson et a cappella l’hymne del Centenario. Mieux vaut ne pas arriver en retard dans l’enceinte, donc. « C’est vrai que la première fois, c’est impressionnant. Et même la seconde, la troisième…, livre Timothée Kolodziejczak, débarqué cet été dans la capitale sévillane. Forcément, avant d’entrer sur le terrain, ça te donne le sentiment de jouer à un de plus. Dans ce cas-là, ce n’est pas une légende. » Pour les jeunes pousses du club, croisés au centre de formation, l’hymne « représente toute notre fierté, un peu comme leYou’ll Never Walk Alonede Liverpool » . Un sondage effectué par Marca le place même au deuxième rang des hymnes les plus « frissons » du sport, derrière celui de Boca Juniors. Mais devant celui d’Anfield. Pas mal.

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