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- Ce qu'il faut retenir de la 38e journée
L’exploit du Depor condamne Eibar, Xavi et Iraola au panthéon
On se souviendra longtemps de ce feu d'artifice du 23 mai 2015. Dix matchs, 42 buts, du soleil et puis des pleurs, de joie comme à Barcelone après un match nul, ou de peine comme à Eibar, malgré la victoire. Et maintenant, place aux vacances. Hasta luego !
L’equipazo du week-end
Ce samedi dans le Nou Camp, la fête était totale. Avec le 23e championnat remporté par le Barça dans sa riche histoire, la traditionnelle cérémonie de remise des médailles et l’inévitable hommage blaugrana envers son capitaine Xavi, une bande de Galiciens s’est invitée aux joies de fin d’exercice. Et pour cause : avec le match nul accroché par le Depor sur la pelouse du FC Barcelone (2-2), les Blanquiazules se sont sauvés in extremis d’une relégation en Liga Adelante. Pendant 70 minutes, La Corogne était virtuellement à la dix-huitième place de Liga, synonyme de descente. Menés 2-0 suite à un doublé de Messi (5e, 65e), les hommes de Victor Sánchez savaient que, dans le même temps, Eibar menait déjà 3-0 contre Cordoue. Mais confronté à l’impossible, le Depor s’en est finalement sorti à l’aide de son gardien, Fabricio, et d’une grosse paire de cojones. En neuf minutes, les visiteurs ont refait leur retard par Pérez (67e) et Salomao (76e) pour serrer les dents jusqu’au coup de sifflet final. Un point suffisant pour rester dans l’élite et réduire les espoirs d’Eibar à néant. Barcelone fête son titre, La Corogne son maintien. Le bonheur est sur le pré.
Le Don Quichotte du week-end
« Merci beaucoup à vous tous… Merci de tout cœur, vraiment. Merci pour toutes ces preuves d’amour aujourd’hui, et durant ces dix-sept saisons passées ici. Ma plus grande fierté, c’est d’avoir été un joueur du Barça. Nous sommes le meilleur club au monde, quoi qu’on en dise. Je remercie ma femme, mes parents, mes frères, mes sœurs et tous mes amis ici présents. Et pour terminer, ce titre est essentiel, mais rien n’est fini. Il nous reste encore la Coupe du Roi, la Ligue des champions, puis on célèbre ça tous ensemble ! Merci beaucoup, vive le Barça et vive la Catalogne ! » Xavi, en larmes.
Le but du week-end
Peut-on passer inaperçu quand on se retire en même temps que Xavi et ses 505 matchs de Liga disputés ? A priori, oui. Sauf quand on s’appelle Andoni Iraola. Pour sa dernière rencontre sous les couleurs de l’Athletic Bilbao, le latéral droit a fait ses adieux au nouveau San Mamés de la plus belle des façons : par une sèche victoire à domicile contre Villarreal, synonyme de qualification en Ligue Europa (4-0). Mieux encore, puisque le quatrième joueur le plus capé de l’histoire de l’Athletic Bilbao a participé au succès des siens. Refusant de prendre la place d’Aritz Aduriz pour frapper le penalty du 1-0, Iraola marquera trois minutes plus tard, d’une passe signée… Aduriz. Quoi de mieux pour fêter une 405e et dernière cape en Liga sous le même maillot ?
– Vous avez raté Real Madrid/Getafe et vous n’auriez pas dû
Ce samedi soir, le Real Madrid se dirigeait quoi qu’il arrive vers une saison blanche. Déjà tournés vers la saison suivante, les Merengues avaient d’ailleurs une envie très pressante de partir en vacances pour la plupart. Mais au Santiago Bernabéu plus qu’ailleurs, les acteurs ne s’en vont pas sans tirer leur révérence. Confronté à une belle équipe de Getafe, le Real s’est fait peur, mais son armada offensive a finalement eu le dernier mot. Dans un premier acte complètement déjanté, Cristiano Ronaldo s’offre un triplé pour 48 buts en Liga (13e, 32e, 34e), mais trouve du répondant chez Getafe avec Sergio Escudero (23e), Diego Castro (26e) et Mehdi Lacen (42e). 3-3 à la pause, puis la famille de Don Carlo décide de passer la vitesse supérieure. Chicharito à l’affût (48e), puis James Rodríguez d’un coup franc maradonesque (51e) donnent un break d’avance à la Maison Blanche, avant que Jesé (71e) et Marcelo (90e) ne complètent le tableau d’affichage. 7-3, une boucherie à moitié maîtrisée. Mais avec des artistes comme James, tout est pardonné.
La polémique de la machine à café, con leche
– Il faut bien le dire, ce triste 0-0 à l’Estadio de Los Cármenes ne faisait pas vraiment l’affaire des fans du football champagne. Mais à défaut de spectacle, les deux équipes se sont séparées sur un score sous forme de deal à l’amiable. Avec un point, l’Atlético Madrid se qualifiait directement pour la phase de poules de la prochaine C1. Avec un point, Grenade se maintenait dans l’élite à coup sûr. Pourquoi donc se prendre la tête sur un match à jouer quand on sait que le score initial arrange les deux parties ? Dans le fond, on ne saura sûrement jamais si Diego Simeone et José Ramon Sandoval se sont échangé quelques mots officieux avant de démarrer la rencontre. Ce serait humain, après tout. Ce dont on est sûr en revanche, c’est que les deux équipes étaient heureuses à la fin du match. Et n’est-ce pas vraiment là l’essentiel, au final ?
L’analyse définitive
L’Espagne peut donc le faire. Pour la première fois dans l’histoire de la Ligue des champions, un pays pourrait potentiellement se retrouver avec cinq clubs en phases de poules de la C1 l’an prochain. Oui oui, cinq clubs. Le champion en titre, le FC Barcelone, son dauphin le Real Madrid, le troisième l’Atlético Madrid, le qualifié pour le tour préliminaire, Valence – vainqueur d’Almería dans la douleur (3-2) – et le FC Séville. Cinquièmes du championnat, les Palanganas pourraient obtenir une qualification directe en C1 en cas de succès mercredi prochain, contre le Dnipro. Pour cette finale de Ligue Europa à Varsovie, les Andalous partiront avec un avantage non négligeable : avoir déjà remporté la compétition la saison dernière. C’est l’indice UEFA des clubs espagnols qui va encore trouver moyen d’augmenter…
Il a dit…
« Le trophée de la fidélité, j’ai envie de le donner aux supporters d’Eibar. Ils étaient au-dessus de tout. Il faut tirer un grand coup de chapeau à notre public pour tout ce soutien durant ces années, et surtout durant cette deuxième partie de saison. » Gaizka Garitano passait ses dernières heures en conférence de presse en tant qu’entraîneur d’Eibar, pour rendre sa démission dans la foulée. Petit poucet de cette Liga, Eibar sort par la grande porte.
La stat inutile
-46. Comme la différence de but négative de Cordoue cette saison. Les Andalous finissent la saison bons derniers avec 20 points, 3 victoires, 11 nuls et 24 défaites. Pas toujours cool, la Liga.
Et sinon, qué pasa ?
Neymar s’exerce avant la Copa América.
Éver Banega s’exerce avant la Copa América.
Le Rayo Vallecano baisse le rideau à sa façon : une défaite à domicile contre la Real Sociedad (2-4). Politique spectacle.
Mené 1-0 et à 10 contre 11 pendant 70 minutes, le Celta Vigo s’est tout de même imposé contre l’Espanyol Barcelone (3-2). Vigo, c’est bon de se lâcher.
Xavi, c’est Busquets. Xavi, c’est Pedro. Xavi, c’est le Barça. Gràcies, Xavi.
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C'est chaud à ValencePar Antoine Donnarieix