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Lewandowski au Barça : le bon test Liga
Arrivé au FC Barcelone à Miami, Robert Lewandowski débute officiellement ce lundi avec sa nouvelle équipe, dans un transfert surprenant autant du point de vue du joueur que de celui d'un club pas si riche il y a quelque temps. Après des adieux express au Bayern, le Polonais devra prouver rapidement pourquoi il a choisi le Barça de Xavi et ne pas perdre de vue ce qui l’a poussé à rallier la Catalogne en pleine canicule : la quête du Ballon d’or.
Si la vidéo d’arrivée de Robert Lewandowski au FC Barcelone ressemble davantage à une pub pour une marque de surf qu’à celle de la signature de l’actuel meilleur buteur européen, il ne faut pas croire que le Polonais de 33 ans débarque chez les Blaugrana pour se dorer la pilule. D’autant que dans son cas, l’indice 50 est de mise. En signant pour trois saisons en Catalogne, le désormais ex-buteur du Bayern a fait un choix « stratégique » mais audacieux : celui de repartir presque de zéro dans un nouveau championnat, après douze années passées en Allemagne. « J’ai toujours voulu jouer en Liga, dans un grand club et c’est ma prochaine étape, annonce sereinement le goleador catalan dans un anglais hésitant en direct de Miami Beach.Pour ma vie privée, c’est un nouveau défi et une nouvelle vie. Le Barça revient, et je suis là pour l’aider à être au sommet et à gagner le maximum de titres. » Un discours classique en somme, mais qui cache une autre ambition, un peu moins collective que personnelle.
The words of Robert Lewandowski: pic.twitter.com/nx2UCULhiQ
— FC Barcelona (@FCBarcelona) July 18, 2022
Plus de chances de remporter le Ballon d’or en jouant en Liga
Cezary Kucharski, son ancien agent, a vendu la mèche sur RAC1 :« Je suis sûr que Lewandowski veut prouver qu’il est le meilleur attaquant de la Liga et qu’il se battra avec Benzema pour ce titre. » Après s’être fait piquer son Ballon d’or par Lionel Messi lors de la dernière édition, « Lewy » vient donc chasser sur les terres du Français, qui semble partir favori pour remporter le prochain. Le buteur en série aurait d’ailleurs été convaincu par Xavi dès février – après l’échec du Ballon d’or amèrement avalé – qu’au FC Barcelone, il avait plus de chances de remporter l’un des derniers trophées qui manquent à son palmarès. L’historique de la récompense plaide plutôt en la faveur de l’argumentaire du coach catalan : les 13 derniers Ballon d’or attribués l’ont été à des joueurs évoluant dans le championnat espagnol. Pire encore : le dernier joueur l’ayant gagné alors qu’il jouait en Bundesliga s’appelle Matthias Sammer, couronné en 1996 sous les couleurs de Dortmund. L’arrivée de Robert Lewandowski en Liga permet en outre au championnat espagnol d’augmenter ses chances de préserver le prestigieux trophée individuel. C’est aussi une façon de réinstaurer une vraie rivalité entre le Real Madrid et le Barça, les derniers Clásico n’étant devenus que des formalités pour les Merengues en raison de la perdition de son ennemi juré.
« Quand il était à Dortmund, il en avait mis quatre au Real, s’est amusé la légende blaugrana Hristo Stoichkov à l’annonce de sa signature. Voyons si le Real rira encore cette saison. » De son côté, Mundo Deportivo l’assure : Lewandowski permet au Barça « de rêver » . Au sein de l’effectif, le jeune Ronald Araújo parle du buteur avec des étoiles dans les yeux : « Nous connaissons ses qualités, c’est quelque chose d’énorme qu’il soit avec nous. » Si l’on attend encore la présentation officielle de Lewandowski, qui devrait être salué par les jeunes de l’Académie Barça à Miami ce lundi avant de remplir le Camp Nou de retour des États-Unis, son transfert remet aussi le Barça au cœur du football business et des clubs européens qui comptent. Robert Lewandowski aurait par exemple refusé d’autres offres plus attrayantes économiquement de cadors européens, pour devenir l’unique tête d’affiche d’une institution barcelonaise encore chancelante. Comme Raphinha avant lui. Ou Kessié et Christensen. Une attraction pour l’étiquette Barça qui permet au directeur exécutif Mateu Alemany d’être en position de force dans les négociations… bien que les joueurs débarquant doivent se contenter des belles promesses de Xavi au téléphone. « Je veux jouer et gagner et avec Xavi c’est très possible, il sait exactement comment entraîner le Barça parce qu’il a été un grand joueur et maintenant il est un grand entraîneur. Il a un grand avenir, et je veux en faire partie », s’avance en beau parleur le Polonais.
The Last Chance
Au-delà des mots, Robert Lewandowski devra être la solution à un problème récurrent au Barça : la finition. Si l’on en croit les expected goals de la saison passée, les Catalans auraient dû être champions de Liga. Et l’ancien buteur de Dortmund sera donc chargé de rectifier l’addition. La saison dernière, il a inscrit 50 pions toutes compétitions confondues, dont 35 en Bundesliga, soit sept de plus que les trois meilleurs buteurs de Barcelone en championnat : Depay (12), Aubameyang (10) et Luuk de Jong (6). Et stratégiquement, le club compte aussi sur ses bonnes performances : au début du mois, il a décidé de repousser sa campagne d’abonnement de la saison, prétextant une mise en place d’un paiement en 3 ou 4 fois pour les socios. Reste à savoir si cette attaque de rêve composée de Lewandowski, Aubameyang, Dembélé, Raphinha, Ansu Fati et Ferran Torres permettra de remplir un Camp Nou qui sonnait trop creux l’an passé. L’idée, enfin, est évidemment de rentabiliser les grosses concessions financières faites par le club dans ce dossier. Car quand on pose 45 millions d’euros sur un joueur qui fêtera ses 34 ans le mois prochain, la réussite immédiate n’est pas loin d’être une obligation.
Par Anna Carreau