- Ligue des champions
- Journée 6
- Groupe A à D
Leverkusen et l’Olympiakos en seront
11 buts, un penalty marqué, mais plusieurs ratés, des qualifiés dans les arrêts de jeu, des éliminés en larmes, les « autres » matchs de cette 6e soirée de Ligue des champions des groupes A, B, C et D n’ont certainement pas déçu. La preuve.
Groupe A
Manchester United – Chakhtar Donetsk : 1-0But : Jones (67e) pour MU.
Incompréhensiblement invaincus et déjà qualifiés dans ce groupe A au vu du pauvre niveau de jeu affiché, les Red Devils avaient 90 minutes pour essayer d’établir un minimum de cohérence dans leur jeu et ainsi entamer l’opération de reconquête d’un public de plus en plus excédé. Raté. Les Ukrainiens n’avaient, eux, aucun besoin d’assurer le spectacle, mais bien de prendre des points. Raté. Jamais en mesure de prendre le jeu à leur compte, les hommes du pauvre David Moyes ont pourtant subi, subi et encore subi en première mi-temps. Dans leur exercice préféré, Ferdinand, Evans et Büttner ont pu faire les bourrins. Pour sa part, Rooney continue de s’éclater comme il peut : sur coup franc. Devant le manque de qualité, Moyes s’oblige à faire entrer Robin van Persie et se rend compte qu’avec des bons joueurs, c’est tout de même plus simple de faire du jeu. Bien vu. À la 70e, Phil Jones vient offrir, sur corner, une victoire loin d’être méritée, mais qui confirme que le mardi soir, David Moyes est définitivement cocu. Et le Chakhtar définitivement en Europa League. Après avoir connu Manchester, les Ukrainiens vont apprendre à connaître les calibres de renom que sont Tel-Aviv, Esbjerg, Trabzonspor ou Ludogorets Razgrad en 16es de l’Europa. Youpi !
Real Sociedad – Bayer Leverkusen : 0-1But : Toprak (49e) pour le Bayer.
1 600 km plus au sud, du côté de San Sebastián, la situation n’était pas franchement différente. Déjà éliminés, les Basques n’avaient plus rien à jouer, alors que les Allemands du Bayer espéraient encore pouvoir coiffer les Ukrainiens sur le fil. Mouvements, dribbles, ouvertures et grosses frappes, le premier acte est délicieux. Les protagonistes : Griezmann et Vela d’un côté, Son, Kiessling, Hegeler, Bender, Rolfes et Castro de l’autre. Forcément, ça fait un peu plus de monde côté allemand. Pas suffisant cependant pour marquer ce petit but si important. Heureusement, le sort sera plus généreux au retour des vestiaires. Après s’être rendu compte que les grosses frappes des trente mètres, c’est joli, mais ça ne sert à rien, les Allemands la joue réaliste sur corner. À l’ancienne, quoi. Du coup, c’est Omer Toprak qui libère le Bayer. Le second acte est géré avec une grande maîtrise par le Bayer. De l’autre côté, United assure son rang et permet donc aux Allemands de rejoindre les huitièmes de finale.
Groupe B
FC Copenhague – Real Madrid : 0-2 Buts : Modrić (25e) et Ronaldo (48e) pour le Real.
Ce n’est pas franchement une surprise. Mais même un Madrid en dilettante, en déplacement sur un terrain gelé, en orange et sans aucune motivation, ça reste 10 fois plus fort que des Danois morts de faim. Du coup, et même si Copenhague n’a jamais réellement démérité, le Real s’est fait plaiz ce soir. Par Benzema d’abord, pour régler la mire, par Modrić ensuite pour ouvrir le score. Le petit vélo croate, Hummer en moins, serre-tête en plus, mystifie puis enroule dans la lucarne. Sublime. Jaloux, Ronaldo insiste pour un planter un lui aussi. C’est chose faite avant même l’heure de jeu grâce au dévouement d’un Pepe toujours là pour frotter la manche de son pote de sélection. But pour Cristiano, mais pas un aussi beau que Modrić. Du coup, Cristiano tente sa chance à plusieurs reprises, mais ne trouve pas mieux que le poteau sur sa trajectoire. Pas de bol. CR7 en est quand même déjà à neuf buts après cette première phase et attend avec impatience les huitièmes. Dans deux mois et demi… Pour Copenhague, c’est le dur retour à la réalité. Pas d’Europa League et le retour aux joies du championnat danois dans trois jours.
Groupe C
Olympiakos – Anderlecht : 3-1Buts : Saviola (34e et 58e ) et Dominguez ( 95sp.) pour l’Olympiakos. Klestjan (39e) pour les Mauves.
L’Olympiakos est qualifié et c’est mérité. Franchement. Maître de leur sujet, les Grecs ont livré une prestation bien supérieure à celle de leurs homologues belges. Anderlecht, déjà éliminé suite à la défaite enregistrée il y a 15 jours à Bruxelles contre Benfica (2-3), n’avait, c’est vrai, plus rien à gagner. Ou presque. Eh oui, parce que les stigmates de la deuxième journée et une défaite cruelle à domicile (0-3) ne s’effacent pas tout seuls, les Bruxellois avaient à cœur de prendre leur revanche. Jusqu’au bout, ils ont rêvé de priver les Grecs de qualif’. Oui, mais non. Au final, Anderlecht est même très content de s’en sortir avec ce score de 3-1. Parce qu’avec une défense à la ramasse et sans un gardien, exclu en fin de match, mais drôlement bien inspirés – deux penaltys arrêtés – les Bruxellois auraient bien pu repartir avec une nouvelle valise. Heureusement pour les Mauves, Saviola n’était, disons-le poliment, pas dans un grand soir. Une kyrielle d’occasions ratées, dont un penalty, pour l’Argentin qui a permis à Anderlecht de garder la tête hors de l’eau. Joueur, mais trop peu réaliste, l’Olympiakos s’est donc fait peur. Et ce, même si Saviola avait fini par déflorer les cages dès la demi-heure. Problème, dans la foulée, Anderlecht, qu’on croit alors parti pour se prendre une nouvelle branlée, concrétise sa seule occasion du match par l’entremise de l’horrible moustache de Sacha Klestjan. La suite n’est qu’un festival de ratés signé Saviola & co. Mais comme le destin est sympa, il décide tout de même de dévier la frappe de Fuster sur l’arrière du bout du coin de la fesse droite de Saviola à l’heure de jeu. Pour conclure, M. Stark décide de siffler un troisième penalty et d’exclure un troisième Bruxellois, après Kouyaté et N’Sakala, c’est au tour du héros malheureux de la soirée, Silvio Proto, de voir rouge. Plus de changement, c’est donc Mitrović, l’attaquant, qui s’en va défendre les cages bruxelloises pour ce dernier penalty. Celui-là finira dedans. Évidemment.
Groupe D
Viktoria Plzeň – CSKA Moscou : 2-1Buts : Kolar (76e) et Wagner (90e) pour Plzeň. Musa (65e) pour le CSKA.
Un match pour rien ? Non pas vraiment. De fait, et malgré un bilan comptable nul, les Tchèques pouvaient encore espérer accéder à la troisième place de groupe. Pour ce faire, une petite victoire 1-0 pouvait suffire. Oui, mais c’est bien plus beau de faire ça à l’arrache. Du coup, les Tchèques attendent d’être menés pour s’y mettre. Kolar, à la 76e, égalise et entretient l’espoir, d’une tête rageuse. Wagner attend, lui, la 90e pour crucifier les Moscovites. Contrôle, frappe enchaînée, but. Plzeň sera encore européen en février. Le CSKA est, lui, tout penaud.
Par Martin Grimberghs