- Ligue des champions
- 8e de finale aller
- Leverkusen/Atlético Madrid (1-0)
Leverkusen dompte l’Atlético
Dans un match où l'Atlético a clairement déjoué, c'est Leverkusen qui réalise la très bonne opération. En s'imposant (1-0), les Allemands prennent une belle option sur la qualification. Madrid devra hausser son niveau de jeu au Calderón pour prétendre à un quart de finale.
H. Çalhanoğlu (56′) pour Bayer Leverkusen
Le football est souvent une affaire d’artistes. Et ce n’est pas Leverkusen qui dira le contraire. Suite à un véritable festival devant Godín, Bellarabi envoie sur orbite Çalhanoğlu d’une subtile talonnade. Le Turc, esseulé face à Moyá, envoie alors une véritable frappe de forain. Un tir limpide, spontané, qui vient conclure un contre rondement mené. Un but magnifique qui récompense une belle performance de Leverkusen, qui a malmené une équipe madrilène décevante. Maître du milieu de terrain, le onze rhénan a éteint les maigres velléités offensives de visiteurs à côté de leurs chaussures. À trop vouloir jouer sur leurs qualités de défense et d’agressivité, les Colchoneros ont balbutié leur football. La faute à un milieu bien peu inspiré, et à un duo d’attaque muet. Face à une attaque en verve, la défense de Simeone, d’habitude si solide, a perdu les pédales. Une performance loin des standards auxquels ont habitué les Rouge et Blanc, et dont les Allemands ont parfaitement su profiter. Une victoire logique, qui promet un match retour appétissant.
Spahić et Leno font la paire
Simeone avait prévenu avant la rencontre, il voulait que ses Colchoneros mettent le pied sur le ballon. Coup de bluff ou incapacité tactique, les Espagnols sont pourtant incapables de prendre le jeu à leur main. Défendant bas, ils laissent le contrôle du cuir à Leverkusen, qui s’attendait sûrement à plus d’engagement physique de la part des visiteurs. C’est même le teigneux Emir Spahić qui place les deux banderilles les plus dangereuses des locaux. Sur corner d’abord, le défenseur pousse le ballon de la semelle, mais Mandžukić repousse sur sa ligne (12e). Puis, dans un domaine moins habituel, le Bosnien envoie un missile des 25 mètres en direction de la cage ibérique, mais c’est l’équerre qui sauve Moyá (26e). Malmené par un Bender impeccable à la récupération, et des Bellarabi et Son au diapason technique, l’Atlético est alors méconnaissable. Pire, rien ne semble sourire aux Madrilènes quand Siqueira et Saúl Ñíguez doivent sortir sur blessure. Heureusement pour le onze espagnol, la frappe de Spahić a le mérite de le réveiller. Dix minutes après la tentative du Bayer, Griezmann est d’ailleurs tout prêt de trouver l’ouverture du haut de sa crête blonde, mais d’une détente féline, Leno empêche l’attaquant tricolore de placer sa tête. Pas de repos pour le portier rhénan qui doit encore s’employer juste avant la mi-temps. Sur une demi-volée en ciseau, Tiago croit tromper le dernier rempart des Allemands, mais c’est sans compter sur un superbe réflexe de Leno, qui permet à sa formation de rentrer aux vestiaires cage inviolée.
Hakan secourt le Bayer
Au retour des vestiaires, Leverkusen, sans vraiment être inquiété, continue d’imprimer son empreinte sur la rencontre. En plus d’ouvrir le score, les Allemands sont solides et bien organisés. Rien qui ne plaise à Godín, qui y va de son carton jaune, et manquera le match retour. Simeone le sait, il faut que ses joueurs réagissent. Le coach argentin procède à son dernier changement peu après l’heure de jeu, en lançant Torres à la place de Turan. Un coaching presque payant, mais l’Espagnol tire en plein sur Leno alors qu’il est seul devant les buts (74e). Sur le contre, c’est au tour de Drmić de buter sur le portier adverse. El Niño croit se rattraper dans la foulée, mais s’il arrive enfin à trouver le fond des filets seul face aux bois vides, le but est logiquement refusé. C’en est décidément trop pour Tiago. Déjà averti en première période, le Portugais voit rouge à un quart d’heure de la fin sur un nouveau tacle trop appuyé. Réduits à 10 et menés, les Espagnols savent alors qu’il ne leur reste plus qu’à tenir, mais la tension est palpable et oblige l’arbitre de la rencontre à distribuer les cartons jaunes. Madrid ne reviendra jamais. Leverkusen, séduisant et entreprenant, s’adjuge une victoire méritée. Il ne s’agit plus que de confirmer au retour, dans la capitale espagnole. Un moindre mal, car si les Ibériques ont montré une chose ce soir, c’est que ce sera bouillant…
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Par Pierre-Valentin Lefort