- Euro 2020
- Édito
L’Euro à 24, c’est oui
Il rendrait l'Euro indigeste, tirerait le niveau vers le bas et nous offrirait un premier tour sans enjeu. Certes, l'Euro à 24 nations n'a pas que des qualités, mais tout n'y est pas à jeter. Et voici pourquoi.
Gardons les pieds sur terre : l’Euro à 24 ne sera jamais mieux que l’Euro à 16, déjà parce que l’instauration de ce nouveau format a évidemment été décidé pour de mauvaises raisons, comme à peu près tout ce que l’UEFA et la FIFA mettent en place de nos jours. Seulement, maintenant que le décor est posé et que la compétition que nous connaissions avant 2016 n’est plus, autant voir le verre à moitié plein, comme le taux de remplissage de Wembley en ce moment. Après trois ans sans compétition majeure du point de vue européen – sans offense envers la CAN, la Copa América, la Gold Cup, la Ligue des nations, l’Euro espoirs et les 24 heures du foot de Moncé-en-Belin – et surtout après un été 2020 tout sec, ces 30 jours de compétition – au lieu des trois semaines avec l’ancienne formule – sont aussi une explosion de saveurs qui annoncent un début de retour à la normale. Pour les compétitions qui se terminent avant même que l’on se rende compte qu’elles ont réellement démarré, il y aura toujours Roland-Garros ou le Tour de France.
Invasion écossaise et guerre du Kosovo
Dans un sport où l’on se passionne pour nos championnats d’août à avril et de la 1re à la 34e journée, alors que rien ne se joue réellement avant mai et les quatre dernières joutes, prendre du rab de premier tour – avec le lot de petites histoires et de grands moments que cela implique – ne fera de mal à personne. Sauf à ceux qui ne jurent que par le Real Madrid, Kylian Mbappé ou le dernier carré de chaque compétition. Depuis le 11 juin, ceux qui ont eu du nez ont kiffé devant Pays-Bas-Ukraine (3-2), Pologne-Slovaquie (1-2), Ukraine-Macédoine (2-1) ou encore Allemagne-Hongrie (2-2), des rencontres que l’on n’aurait même pas imaginé voir un jour en championnat d’Europe. La Finlande, la Hongrie ou la Macédoine – sur le terrain – et l’Écosse – dans la rue – nous ont par exemple bien plus fait vibrer que l’Angleterre, récemment ; dans un championnat d’Europe à seize, on aurait pourtant juste eu droit à la dépressive Albion, tout comme les sensations islandaises et nord-irlandaises n’auraient jamais vu le jour il y a cinq ans.
Macédoine toujours : allez dire à Marko Arnautović et Ezgjan Alioski que la rencontre entre les Crveno-Žolti et l’Autriche lors de la première journée (défaite 3-1, groupe C) ne revêtait aucun enjeu. Côté finlandais, les anciennes gloires Sami Hyypiä et ses potes n’ont jamais eu l’occasion de défendre les couleurs de leur pays lors d’une grande compétition, et c’est bien dommage. La bande de Teemu Pukki a elle eu cette chance, et qui pourra affirmer que les Huuhkajat de 2021 ne méritaient pas leur place ?
L’Europe du football, ce n’est pas seulement des France-Allemagne et des Espagne-Portugal : c’est aussi, au hasard, l’encombrant voisin écossais qui envahit la capitale anglaise et accroche le nul avec une équipe de seconds couteaux, ou encore une guerre du Kosovo en plein cœur d’un Macédoine-Autriche. Une carrière internationale qui se limite à des amicaux sans saveur et des matchs de qualification diffusés sur lequipe.fr, personne ne mérite cela. Surtout pas Goran Pandev.
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