- Après l'Euro 2016
- Épisode 1
Leur vie après l’Euro – Épisode 1
Parce qu'on a toujours envie de savoir ce que deviennent nos amours de vacances, nous vous donnerons, chaque semaine, des nouvelles des joueurs que l'on a kiffés pendant l'Euro.
Will Grigg
Parfois, il arrive qu’en pleine rue, sans raison, vous vous mettiez à chanter Will Grigg’s on fire. C’est normal, cela nous arrive à tous. Peut-être parce que depuis cet Euro où il n’a pas disputé une seule minute, Will Grigg fait partie de notre quotidien, qu’on le veuille ou non. Alors autant s’intéresser à lui, puisque sa putain de chanson et lui squattent nos cerveaux. Or, depuis la reprise de la saison, Will Grigg est vraiment en feu. L’attaquant nord-irlandais facture déjà quatre buts en quatre matchs toutes compétitions confondues avec Wigan. Buteur face à Oldham en Cup (défaite 2-1), puis en championnat contre Blackburn (succès 3-0), il a planté un doublé ce week-end lors du match foufou face au Nottingham Forest de Philippe Montanier (revers 4-3). Et forcément, dans les tribunes de Nottingham, bah ça chante…
Hal Robson-Kanu
Lorsqu’il inscrit son fabuleux but en quarts de finale de l’Euro face à la Belgique, Hal Robson-Kanu est au chômage depuis 22 heures. Son contrat avec Reading a pris fin le 30 juin à minuit, et le match a lieu le lendemain, le 1er juillet. Après un tel but, son deuxième dans la compétition, tout le monde en est convaincu : le téléphone de son agent ne va pas arrêter de sonner et le Gallois va retrouver un nouveau club dès la fin de l’Euro. Cinquante jours ont passé depuis, et Robson-Kanu est toujours sans club. On avait parlé de lui à l’Atlético de Madrid fin juillet. Rien. Puis un intérêt de Hull City et de Crystal Palace a été évoqué. Rien.
Dernièrement, c’est West Ham qui aurait sondé le terrain, le joueur ayant même été aperçu dans les tribunes lors du match Chelsea-West Ham. Mais comme le dit Osian Roberts, l’entraîneur adjoint du pays de Galles, « l’important, c’est qu’il prenne la bonne décision » . Et on ne peut pas lui reprocher de prendre son temps pour la prendre.
Aron Gunnarsson
Les touches de forain, la grosse barbe, le clapping, le bisou avec sa femme… Aron Gunnarsson, le capitaine islandais, a été l’une des stars de cet Euro. Après l’Euro, plusieurs clubs anglais ont sondé le terrain pour s’attacher les services du joueur évoluant à Cardiff City, en deuxième division anglaise. Mais comme l’offre la plus sérieuse est venue d’Aston Villa, un autre pensionnaire de D2, Gunnarsson a décidé de continuer à entretenir sa barbe dans la capitale galloise. Laissé sur le banc pour les deux premières journées de championnat, Gunnarsson a fait ses débuts mercredi 17 août face à Blackburn. Coïncidence, son équipe a décroché la première victoire de sa saison, 2-1. À nouveau titulaire ce week-end sur la pelouse de Fulham, l’Islandais a contribué au nul 2-2 des siens, avec notamment une touche longue qui a ensuite amené le sublime but de Ralls, puis une passe décisive pour Pilkington. Mais pas encore de clapping.
Ádám Nagy
On a beaucoup parlé de la jeune pépite hongroise pendant l’Euro. S’il n’avait pas marqué de but, il avait montré d’énormes capacités au milieu de terrain, ce qui venait confirmer les excellentes choses entrevues avec son club de Ferencváros. Convoité par plusieurs clubs européens, Ádám Nagy, vingt et un ans, a finalement choisi d’aller poser ses valises à Bologne. Drôle de choix, probablement pour éviter de se perdre dans un club trop grand pour lui.
Il a disputé son premier match officiel avec les Bolognesi le 12 août, un 32e de finale de Coupe d’Italie remporté 2-0 contre Trapani. Roberto Donadoni, le coach de Bologne, semble vouloir lui accorder sa confiance, puisqu’il l’a à nouveau titularisé ce dimanche, lors de l’ouverture de la Serie A contre Crotone. Nagy a disputé 78 minutes de très bonne facture, et a assisté du banc au seul but du match, inscrit par Destro en fin de partie. Prometteur.
Gareth McAuley
Héros heureux, puis héros malheureux de l’Irlande du Nord. McAuley avait inscrit le premier but de l’Irlande du Nord à l’Euro, lors de la victoire 2-0 des Verts face à l’Ukraine. Mais en huitièmes de finale, face au pays de Galles, c’est lui qui marque contre son camp le seul but de la rencontre, précipitant l’élimination de sa nation. Titulaire indiscutable à West Bromwich depuis cinq ans (moyenne de 32 matchs de championnat disputés par an depuis son arrivée en 2011), le défenseur de trente-six ans a donc repris sa place comme si de rien n’était en charnière centrale. Et c’est d’ailleurs lui qui a inscrit, ce samedi, le premier but de la saison des Baggies, face à Everton. Malheureusement, cela n’a pas suffi à empêcher la défaite des siens, 2-1. Bon, mais en vrai, nous, notre rêve, c’est que West Bromwich se décide enfin à recruter Nick Culkin, le gardien de United of Manchester, pour pouvoir aligner une colonne défensive McAuley-Culkin.
Graziano Pellè
La dernière image de Graziano Pellè à l’Euro, c’est donc ce geste de la Panenka à Neuer et ce tir au but tout moisi envoyé à côté. Depuis, le beau Graziano s’est fait la malle en Chine où, rappelons-le, il gagne désormais 16 millions d’euros par an. Soit plus du double du salaire de Neuer. Et en Chine, Pellè se fait désormais plaisir. Déjà buteur fin juillet face à Hangzhou Lucheng lors d’un succès 4-1, le nouveau bomber du Shandong Luneng a récidivé ce week-end en marquant un doublé sur la pelouse de Tianjin Teda (victoire 4-1, encore). Pellè s’est ainsi offert le geste qu’il avait particulièrement affectionné pendant l’Euro : la reprise de volée. Après Thibaut Courtois et David Gea, c’est désormais le sympathique Yang Qipeng qui s’est incliné face à la patate de Graziano. Qui est décidément bien plus à l’aise dans cet exercice que celui des penaltys.
Armando Sadiku
Il est, à ce jour, le seul buteur albanais de l’histoire dans une grande compétition internationale. Mieux, ce but inscrit contre la Roumanie (merci Tătăruşanu) a offert sa première victoire de l’histoire à l’Albanie dans un tournoi majeur. Autant dire qu’au pays, l’homme avec un nom de Pokémon est devenu une véritable légende. Cela n’a en revanche pas excité plus que ça les recruteurs cet été. Prêté l’an dernier à Vaduz, Sadiku a fait son retour dans son club du FC Zürich, avec la ferme intention de ne plus en bouger. Et le début de saison est positif : l’attaquant a déjà planté 3 buts en 4 journées de championnat suisse, dont un doublé début août face à Wolhen. Deuxième du classement, Zürich joue ce lundi soir contre le troisième, Neuchâtel Xamax. Sadiku est déjà prêt à évoluer en Pikadiku.
Hannes Halldórsson
Ah, le gardien islandais. L’homme qui a écœuré Cristiano Ronaldo et les Portugais lors du premier match de l’Euro. Non, Halldórsson n’a pas mis un terme à sa carrière footballistique à la fin de l’Euro pour retourner à son ancienne vie de réalisateur. Le gardien a été transféré cet été de Bodø/Glimt en Norvège à Randers, au Danemark.
Une vraie folie, d’ailleurs : le 17 juillet, Halldórsson est titulaire dans les cages de Bodø/Glimt lors d’un match de championnat face à Odd (2-1). Le lendemain, le 18, il est sur le banc de son nouveau club, Randers, pour une rencontre de championnat face à Midtjylland. Pas de temps à perdre, pour lui. Il est depuis titulaire dans les bois de sa nouvelle équipe, avec un honorable bilan de trois buts encaissés en cinq matchs. Halldórsson n’a peur de personne.
Robbie Brady
L’homme qui a fait trembler la France pendant près d’une heure. Buteur décisif face à l’Italie en poules, puis sur penalty en huitièmes contre les Bleus, Robbie Brady a de quoi être satisfait de son Euro. Un peu moins de sa situation en club. Après une saison pleine en Premier League avec Norwich, il a connu la relégation en fin de saison dernière. Et s’il espérait que son Euro réussi lui ouvre à nouveau les portes de la Premier League, c’est raté. Brady a redémarré la saison avec Norwich, en D2. Absent lors de la première journée face à Blackburn, il a depuis disputé tous les matchs dans leur intégralité. Ce dimanche, avec un Brady toujours costaud, Norwich est allé chercher le nul sur la pelouse d’Ipswich (1-1) et campe désormais à la 4e place de deuxième division. Étonnant qu’aucun club de PL ne soit venu le chercher…
Domagoj Vida
L’homme qui ressemble à une fusion entre Merry du Seigneur des Anneaux et le Messi de 2007 aurait pu écrire un autre Euro s’il avait marqué contre le Portugal en huitièmes. Mais ses deux occasions se sont perdues dans la nuit lensoise, et Quaresma a fait le reste. Depuis, la vie a repris pour Domagoj, qui évolue depuis 2012 au Dynamo Kiev. Sa saison a débuté de la meilleure des manières : avec un but décisif en Supercoupe d’Ukraine face au Shakhtar, qui a permis d’emmener son équipe aux tirs au but (1-1) et de soulever le trophée. Chaud patate, la Vida Loca a remis ça dès la première journée de championnat. Même minute (79e), mais pas le même score : 5-1 pour le Dynamo face à Oleksandria. Pourtant, son avenir en Ukraine n’est pas encore écrit. Sunderland a déjà formulé une offre de 7 millions d’euros pour s’attacher ses services. Offre refusée, le Dynamo réclamant au moins 12 millions pour le laisser partir. Mais comme on parle d’un championnat où l’on peut lâcher 29 millions sur Bolasie, tout est encore envisageable.
Vous avez le droit de couper le son pour cette vidéo
Par Éric Maggiori