- France – Ligue 1 – 38e journée – Lettre d'amour
Lettre d’adieu pour votre der’ en Ligue 1
Titre déjà joué, deuxième place également, zone rouge complète : cette ultime journée de la saison en Ligue 1 n'offre que peu d'intérêt sportif, mais au moins elle est l'occasion de saluer ceux qui vont certainement ou très probablement quitter notre bon vieux championnat. Gros poutous les gars, vous allez nous manquer, et bonne chance pour la suite.
Salut André-Pierre, salut aussi à toi André. Vous qui vous apprêtez à nous quitter pour tenter très probablement l’aventure étrangère, sachez bien qu’on ne vous oubliera pas. Qu’on est conscient de ce que vous avez apporté à notre bonne vieille Ligue 1. Ouais, ouais, pas seulement à Marseille. Toi, André-Pierre, avec ta palanquée de buts, mais aussi de quoi alimenter des heures et des heures de discussions de plateau télé, de cafés du commerce, de bistrots. Ta grande gueule, tes excès, ton caractère et tes récurrents kilos en trop, on s’en moquait parfois, mais qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas ? Toi André, monstre de générosité, tu as mouillé le maillot marseillais comme peu l’ont fait ces dernières saisons. T’inquiètes que ça ne sera pas oublié. Tu as su prendre la barre du navire marseillais quand il le fallait, quand parfois il partait à la dérive et que les supporters étaient en mal d’individualités à soutenir et à applaudir. T’as été là, solide, pro, passionné, bonhomme. Une dernière faveur : vous deux qui partez certainement, dites à votre boss Marcelo de rester encore un peu ici, parce que la Ligue 1 a besoin d’un gars comme lui. Dites-lui bien et bisous à vous. Oh, et André-Pierre, un truc encore : si c’est en Russie que tu vas, passe le bonjour à Mathieu, dis-lui qu’on ne l’oublie pas.
Mais si on t’aime, Pascal !
Salut aussi à ce bon vieux Pascal ! Ah là, là, toi et ton ETG, quelle histoire… Mon Dieu ce que t’as été chiant, agaçant, râleur, incroyable de mauvaise foi… Tu le sais tout ça, je suis sûr que t’en as même joué un peu. Allez, avoue, tu peux maintenant. T’as fait ton gros relou, t’as irrité tout le monde et pourtant tu vas nous manquer. Ben si, vrai de vrai, parce que derrière ta façade bougonne, se dissimule un faux méchant. Un mec qui aimerait tellement qu’on l’aime et qu’on reconnaisse son travail, un mec en manque d’affection qui aimerait tellement aussi que l’opinion aime plus son club. Juste un peu quoi… Un mec qui a réussi à offrir le très haut niveau du football au pays des pistes noires, du vin chaud et des fromages fondus. T’as été un costaud, t’as endossé le rôle du vilain de la Ligue 1 avec charisme. Respect. On te souhaite bonne chance pour la suite et qui sait, peut-être à très bientôt ?
Salut Gervais, le roi de la glace ! Pff, c’est vraiment trop con cette histoire d’Azerbaïdjan… Quand t’as commencé à t’acoquiner avec ton petit moustachu de là-bas, t’avais l’air tellement heureux qu’on n’a pas osé te dire. Aah, l’amour… T’y croyais pour de vrai, hein ? Nous, sincèrement, jamais trop, mais t’avais trop la banane pour que l’on ose trop rien dire de cette idylle vouée à l’échec. Ton couple bat de l’aile depuis longtemps, on ne t’apprend rien. Tu fais de la peine, t’as l’air de bégayer encore un peu plus qu’avant, et puis t’as pas l’air à l’aise dans ton petit costume… T’as essayé de sauver ton couple, il paraît que t’as multiplié les aller-retour à Bakou, c’est courageux, mais là, pour l’instant, ça n’a pas suffi, et il va falloir se prendre dans les bras et se dire à la prochaine, encore. Avant que lui aussi ne te quitte, tu diras bien des choses à ton entraîneur Antoine, qui a vraiment eu du mérite et qu’on aimerait voir rester avec nous. Tu lui passes le mot, d’accord ? Tu embrasseras aussi les supporters lensois, courageux expatriés qui ont souffert avec dignité tout au long de la saison. On vous dit à très vite.
Dimitar, Edinson, attendez un peu, d’ac’ ?
En parlant de dignité, salut à toi Albert le Messin, brave parmi les braves. Salut à vous tous les Messins, d’ailleurs. Salut spécial à Flo Malouda. Salut aussi à ces autres internationaux qu’on ne devrait plus revoir ici en Ligue 1 : ce cher Marc Planus (si, si Marco, fais pas ton modeste, t’es international !) et puis le Djib’ bien sûr… Salut à toi mon bon Claudio, Airbus du Roudourou. T’as incarné à merveille ce slogan d’Air France : faire du ciel le plus bel endroit de la terre. Tu nous as épatés, tu nous as fait vibrer, tu as rendu Guingamp populaire, tu te rends compte un peu du truc ? Et puis là, il semblerait que t’ailles t’envoler vers ailleurs, l’Angleterre peut-être… On comprend, on respecte, même si ça fait mal. Et si en plus t’emmènes ton compère Toto Mandanne avec toi outre-Manche comme il se murmure, alors là… Enfin bon, on ne vous oubliera pas, les gaziers.
Salut à tous les autres qui vont nous quitter. Salut Divock, salut à Serge le Nantais, salut peut-être aussi à Lucas le Montpelliérain, ça a été un plaisir de faire ta connaissance. Faut-il aussi te saluer N’Golo ? Et puis te faire un gros hug, Dimitar ? Oh non s’il te plaît, reste encore un peu, tu le sais qu’on t’aime, même si t’es un peu freak. Tu fais partie de la famille maintenant. Pareil pour toi, Edinson, on t’a charrié parce que t’as pas mal galéré, mais quand même, ce serait trop bête de nous quitter maintenant que t’as l’air heureux ici, tu crois pas ? Dans ce concert d’au-revoir, on en oublie certainement. Il y en a toujours trop qui partent et ce n’est jamais bon, les 38es journées, pour les sentimentaux. La Ligue 1 va disparaître de l’actu pendant quelques semaines, c’est le jeu. Jusqu’à ce qu’elle ressurgisse, sans vous, au cœur de l’été. Quand 2015/2016 démarrera, on sera joyeux et impatient, forcément, mais sachez bien, Dédé, André, Pascal, Gervais, Albert, Claudio, Toto et toute la bande, qu’on pensera bien fort à vous. Bisous. <3
Par Régis Delanoë