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L’Étoile Rouge est dans la place
Seul club slave à avoir remporté la Ligue des champions, l’Étoile Rouge de Belgrade semble enfin sortir d’une crise dans laquelle elle était engluée depuis de nombreux mois. Au plus mauvais moment pour les Girondins de Bordeaux, qui devront impérativement l’emporter ce soir à Chaban.
Le 0-0 obtenu jeudi dernier au Marakana de Belgrade par les Girondins de Bordeaux rend les enjeux de la rencontre de ce soir très clairs : pour se qualifier, les Marine et Blanc et Rose n’ont d’autre choix que de s’imposer. Une tâche a priori à la portée des hommes de Francis Gillot, mais qui s’avèrera probablement plus ardue qu’annoncée lors du tirage au sort. Car depuis le remplacement de Robert Prosinečki par Aleksandar Janković sur le banc serbe le 20 août dernier, le Red Star a retrouvé une âme.
Des valeurs retrouvées
« D’après les anciens joueurs de l’Étoile Rouge que j’ai pu croiser, il y avait des semaines, voire des mois, qu’ils n’avaient pas joué comme ça. » Jeudi dernier, au sortir du match aller, Jean Louis Triaud mesurait les effets du fameux « choc psychologique » dont a bénéficié l’Étoile Rouge de Belgrade suite au changement d’entraîneur. Le niveau de jeu affiché face aux Bordelais par les champions d’Europe 1991 n’avait effectivement pas grand-chose à voir avec celui qui leur avait permis de difficilement sortir les Biélorusses du Naftan Novopolotsk (4-3, 3-3), puis les Chypriotes de l’Omonia Nicosie aux tirs au but après deux 0-0, lors des deux premiers tours préliminaires de la Ligue Europa. Un renouveau confirmé par le succès 2-1 en championnat décroché dimanche dernier sur la pelouse de Novi Pazar. Si l’Étoile Rouge n’a plus que son glorieux passé pour seul prestige et si le talent de ses individualités ne saute pas aux yeux, sa solidarité et sa combativité retrouvées ne font plus de cette équipe la victime expiatoire que les Bordelais pouvaient s’attendre à affronter. Et ça, les hommes de Francis Gillot l’ont bien compris il y a une semaine.
Un rôle assumé d’outsider
En plus de leur état d’esprit, les Belgradois compteront ce soir sur leur buteur, Filip Kasalica, déjà auteur de trois réalisations et d’une passe décisive lors des précédents tours de qualification, mais suspendu à l’aller. Lucide, l’attaquant monténégrin concède sur le site de son club que « cela sera extrêmement difficile, Bordeaux est une grande équipe. » Un point de vue partagé par son entraîneur, Aleksandar Janković, qui se satisfait également du rôle d’outsider : « Bordeaux est toujours le favori, peut-être moins depuis le match de Belgrade, mais ils envisagent toujours la qualification. Nous jouons loin de la maison contre une bonne équipe qui dispose d’une forte concurrence. Elle a montré sa valeur lors du match contre le Paris Saint-Germain. » À Paris, les Girondins ont surtout montré qu’ils avaient de la réserve. En alignant au Parc seulement trois joueurs de champ déjà présents sur la pelouse de Belgrade trois jours auparavant, dont Michaël Ciani parti depuis à la Lazio, Francis Gillot pourra compter sur des joueurs relativement frais. Ce qui sera moins le cas des Serbes, qui ont joué ce week-end avec dix des onze titulaires face à Bordeaux, dont Luka Milivojević, suspendu ce soir. Mais ça, Kasalica et son fighting spirit s’en cognent : « Nous allons essayer de donner plus que le maximum. À Belgrade, nous avons montré qu’il existe une façon de s’opposer à Bordeaux. Nous avons une chance réelle de l’emporter. » Chaban-Delmas a hâte de voir ça.
Par Mathias Edwards