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L’été moisi du RC Lens

Par Régis Delanoë
L’été moisi du RC Lens

Alors que les Lensois avaient validé sportivement leur remontée en Ligue 1 au printemps, ils restent toujours empêchés par la DNCG d'y jouer cette saison, faute de garanties financières suffisantes. Entre un actionnaire aux abonnés absents, un président qui sue à grosses gouttes et sort des excuses foireuses, un entraîneur qui fait du boudin, des recrues en attente et des supporters SDF, le moins que l'on puisse dire est que ça ne va pas très fort ces jours-ci au pays des Sang et Or…

« J’ai déjà eu Antoine Kombouaré au téléphone. Il est très peiné, mais il ne m’a pas raccroché au nez. » Imaginez un peu l’ambiance : un président de club, en l’occurrence Gervais Martel, qui a l’air soulagé d’annoncer à la presse que son entraîneur n’a pas coupé le smartphone au milieu d’une conversation… Nous sommes le 16 juillet 2014, à exactement 24 jours du premier match de Lens pour son supposé retour en L1, face à Nantes à la Beaujoire, et voici que la DNCG vient de rejeter l’appel du club et de confirmer une sanction décidée en première instance le 27 juin : faute de garanties financières suffisantes, les Sang et Or sont empêchés de jouer en élite, malgré le fait que les joueurs en ont gagné le droit en validant sportivement la remontée au printemps. Sur les 48 millions d’euros de budget annoncés initialement par les dirigeants, il en manque toujours 10 millions. C’est grave ? Oui c’est grave, d’autant que les excuses du gars Martel pour justifier le problème sont aussi grosses que celles d’un collégien qui se retrouve avec le carnet de correspondance barbouillé de rouge entre les mains de ses parents. Il pourrait y avoir deux explications selon lui. Premièrement, le code bancaire IBAN du transfert des 10 millions manquants pourrait être erroné, suite à un changement de banque du club. Et secundo, il se pourrait aussi que ce soit la conséquence d’un jour férié en Azerbaïdjan, pays du proprio Hafiz Mammadov, qui aurait retardé la transaction. À moins que cette fois ce soit la faute au 14 juillet, on ne sait plus trop. Tout ça ne fait pas très sérieux. Pourtant, Gervais Martel arrivait hier encore à faire face devant la presse, malgré la décision du gendarme du foot français. « Le virement va vite arriver et on sera tranquille pour notre passage devant le CNOSF » , assurait-il les yeux dans les yeux. Car il reste au club artésien deux recours : le Comité national olympique et sportif français donc, puis en dernier lieu le Tribunal arbitral du sport (TAS). Bien que la saison commence dans très peu de temps, l’espoir n’est pas encore totalement vain, d’autant qu’il y a déjà eu des précédents, comme en 2002, lorsque l’OGC Nice avait sauvé sa place en élite dix jours avant le début du championnat sur décision du CNOSF. Reste quand même qu’il y a matière à s’inquiéter pour les supporters, pas seulement de la décision de la DNCG, mais aussi du bordel ambiant qui règne actuellement dans leur club chéri.

Mammadov, ses investissements et la rumeur d’emprisonnement

Si on voit Gervais Martel se démener comme il peut et brasser pas mal d’air ces derniers jours pour sauver ce qui peut encore l’être, l’actionnaire principal, celui-là même qui doit apporter les 10 millions d’euros manquants, est quant à lui aux abonnés absents. Rappelons qu’il s’agit de l’homme d’affaire azéri Hafiz Mammadov. Un sacré loustic qui aurait constitué une fortune colossale en peu de temps grâce au pétrole, au gaz, aux transports et au BTP. Déjà actionnaire de l’Atlético Madrid et du FC Porto, il a pris en main le RC Lens en 2013. Depuis, l’improbable couple Mammadov/Martel semblait roucouler, avec des résultats sportifs à la hauteur des ambitions du premier. Mais problème : on apprenait le 10 juin dernier que l’homme à moustache et lunettes fumées s’était acheté un nouveau jouet dans le monde du foot, le mythique club de Sheffield Wednesday, qui se traîne depuis des années et qui aimerait en profiter pour retrouver son lustre d’antan. Plusieurs dizaines de millions d’euros auraient déjà été investis dans l’affaire, ce qui expliquerait de manière un peu plus crédible le non-virement des 10 millions d’euros promis sur le compte bancaire du club lensois… Plus troublant encore, la presse azérie relayait ces derniers jours l’information selon laquelle Mammadov serait actuellement inquiété par le pouvoir en place au pays, à cause d’une fortune accumulée décidément bien douteusement. Certains annonçaient son arrestation, d’autres qu’il serait même en fuite. « Des rumeurs infondées se sont répandues dans la presse, concernant une supposée arrestation et un emprisonnement en Azerbaïdjan, ce que je démens évidemment formellement, a-t-il contre-attaqué sous forme de communiqué. Des fausses spéculations concernant ma situation existent pour créer de la confusion et du doute sur mes capacités financières. » Ok, sauf qu’en attendant, il manque toujours ces 10 foutus millions…

Sans stade, sans coach, sans recrue

Et ce n’est pas le seul problème du RC Lens actuellement. L’indécision entourant le futur immédiat du club a suffisamment crispé l’entraîneur Antoine Kombouaré pour qu’il refuse de participer pleinement à la préparation d’avant-saison. En grève, il prépare les séances d’entraînement à distance avec ses adjoints, dont son second Yves Bertucci. « Je ne resterai pas si le club est en L2 » , a-t-il toujours formellement annoncé, estimant que lui a fait sa part de boulot la saison dernière et qu’il n’a pas à subir les conséquences des aléas extra-sportifs. L’effectif se retrouve donc actuellement sans entraîneur physiquement présent, en stage à Vittel, avec bien entendu aucun renfort, étant donné l’incertitude actuelle. Si le club est confirmé en L1, certaines recrues doivent signer dans la foulée, assure Martel. Mais plus les jours passent, plus ça doit être difficile de les retenir sans garantie. Exemple avec le milieu monégasque Mounir Obbadi, longtemps pressenti dans le Pas-de-Calais, et qui s’est finalement engagé en prêt au Hellas Vérone… Et attendez, ce n’est pas tout ! Rappelons que le stade Bollaert est actuellement en travaux de rénovation et ne pourra accueillir aucun match du RC Lens cette saison. L’équipe se retrouve donc SDF et ne sait toujours exactement où elle va jouer à domicile. L’hypothèse la plus avancée soit qu’elle évolue un peu au Stade de France pour les matchs de prestige (OM, PSG, Lille), puis entre Valenciennes et Lille, voire Calais. En attendant une décision ferme, la campagne d’abonnement n’a toujours pas démarré… Résumons la chose : un actionnaire absent, un président sous pression des gendarmes du foot français, un entraîneur qui boude, des joueurs dans l’expectative, une équipe et des supporters sans domicile fixe. Tout va décidément hyper bien à Lens ces temps-ci.

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