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L’Espagne voit déjà le Brésil
Finlande – Espagne : 0-2Buts : Jordi Alba (19e) et Negredo (86e) pour l’Espagne
C’est une Espagne bien loin de son standing qui s’en est allée ramener un succès déjà décisif en Finlande. Avec ces trois nouveaux points dans la musette, la Roja a quasiment composté son billet brésilien. Une qualification qu’elle doit plus au mauvais résultat des Bleus qu’à son niveau de jeu. Bougée par des Finlandais loin d’être effrayés, la bande à Xavi ne doit son salut qu’à sa qualité technique et un Casillas bien présent. Demi-surprise de la soirée, la titularisation du gardien du Real Madrid est, elle, une réussite. Présent sur sa ligne, San Iker a sorti LA parade-réflexe qu’il faut dans le premier quart d’heure. Par la suite, l’Espagne a contrôlé son avantage acquis rapidement grâce à Jordi Alba tout en se procurant quelques frayeurs. Les absences de certains cadres et la première titularisation de quelques novices (Mario Suárez, Koke) peuvent l’expliquer. Mais plus que la manière, c’est bien une qualification pour la Coupe du monde qu’est allée s’assurer la Roja – la France pointe désormais à trois points. Mission remplie.
San Iker est de retour
Depuis la dernière finale de Coupe des confédérations, aucune feuille de match n’avait vu le nom d’Iker Casillas dans un XI initial. Pour ce déplacement en Finlande, Vicente del Bosque a remis le brassard de capitaine au portier madrilène. Une douzaine de minutes de jeu suffiront à justifier ce choix. Car sur un numéro de funambule de Tainio, San Iker enfile son maillot de super-héros pour détourner du pied une reprise à bout portant du remuant Pukki. Avant cette parade, la Roja a joué au handball. Sans succès. C’est d’ailleurs ce même Pukki qui, sur une perte de balle de Xavi, bouge une nouvelle fois la charnière centrale espagnole. Un brin trop en confiance, la Finlande se risque aux avant-postes. Un choix dangereux qui est dans la foulée puni. Par une subtile passe au-dessus de la défense de Fàbregas, Jordi Alba se retrouve en face à face avec Mäenpää. Le lutin de Barcelone ne rate pas le coche et glisse le ballon sous le portier. Avec cet avantage, la Roja se détend. Et profite des velléités offensives scandinaves pour user de contres rapides. Sur une longue ouverture d’Iniesta, El Guaje bouge la défense adverse et ne manque le cadre que de quelques centimètres. Jusqu’à la mi-temps, c’est une Finlande agréable, et loin du cliché « bétonnant » , qui gênera la Roja. Une Espagne tout en gestion.
Negredo, l’homme en forme
Toujours sur ce même train-train, l’Espagne n’enchante personne pendant que la sélection de Paatelainen tente. Souvent en vain, mais avec intelligence. Avec le tout jeune Koke en arrière droit – tout sauf son poste, lui le milieu offensif de l’Atlético – les Finlandais insistent sur ce couloir. Les décalages se font, mais la qualité des centres se fait désirer. C’est donc sur un corner venant de l’autre aile que l’ancien Auxerrois Tainio inquiète une nouvelle fois Iker Casillas. Entre-temps, Vicente del Bosque procède à son premier ajustement tactique. Comme il en a déjà usé, le moustachu le plus célèbre d’Espagne sort David Villa pour Jesús Navas. Autrement dit, sa Roja ne dispose d’aucun attaquant de formation sur le pré. Une donne dont se fout bien la Finlande qui continue son entreprise de séduction. Que ce soit en contre-attaque (Ring, 68e) ou sur une phase construite, la sélection finnoise répète son match aller. Le point du nul en moins. Insatisfait du rendement de ses ouailles, Del Bosque lance finalement Negredo dans la danse. Par sa présence et ses appels, le néo-Citizen pèse sur la défense et ouvre des brèches. Sur une accélération de son comparse Jesús Navas, c’est lui qui envoie le cuir dans les filets. Et officialise quasiment la qualification de la Roja pour le Mondial brésilien.
Par Robin Delorme, à Madrid