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L’Espagne revient sur terre

Par Dave Appadoo
L’Espagne revient sur terre

Le tirage au sort avait placé la Ligue des champions sous le signe d’un Clasico programmé en finale. Perdu ! Barcelone et le Real Madrid se sont tous les deux fait sortir, les deux fois après avoir mené 2-0. Simple hasard ?

TF1 chiale toutes les larmes de son corps. On n’a même pas besoin d’aller vérifier, c’est une certitude. Car le 19 mai prochain, pour sa dernière diffusion de la Ligue des champions au moins jusqu’à 2016, et très probablement au-delà, la première chaîne de France misait sur une finale Real-Barça. A la place, ce sera Bayern-Chelsea. Après les rêves de glamour absolu, ce sera la fête des moches. On ne va pas se mentir, il n’y a que les accrocs qui arriveront à s’emballer pour l’opposition entre Bavarois et Londoniens. D’un côté, la troupe des « sales gueules » (Ribéry, Schweinsteiger…), de l’autre le gang du sale jeu. Dur, le retour sur Terre, très dur… Pourtant, si l’affaire s’est jouée à trois fois rien, la chute des deux grands d’Espagne, probablement en valeur absolue les deux meilleures escouades de la planète football, ne relève pas tout à fait du hasard. Ces demi-finales, chacune fascinantes à leur façon, auront été parcourues par une certaine lassitude physique. Ou plutôt par un certain déficit physique, ce qui n’est pas exactement la même chose.

Car mercredi soir, Madrid ne semblait pas franchement moins bien que ces dernières semaines sur le plan athlétique : les Castillans sont juste tombés sur plus costauds qu’eux. C’est dans ces impacts, cette mobilité de tous les instants (sauf en prolong’), que le Bayern a dominé le Real qui a paru parfois coupé en deux avec le seul Özil, définitivement le meneur le plus classieux depuis Zidane, pour apporter un peu de liant à cet ensemble, très fort dans la percussion, moins dans la maîtrise collective. C’est peut-être sidérant mais la vérité oblige à dire que Robben and co auraient dû plier l’affaire largement avant la séance fatidique. Peut-être même dès le match aller quand le succès (2-1) avait terriblement mal récompensé une nette domination. Et à Bernabeu non plus, sans un Mario Gomez qui avait décidé de ressembler à Hoarau, le Real n’aurait pas dû faire illusion. Étrange quand on parle du tombeur du Barça il y a cinq jours en Liga. C’est oublier que les Madrilènes, en sérieuses difficultés depuis plusieurs semaines, n’avaient en fait vaincu qu’une équipe encore plus mal en point qu’elle.

Moins habité par l’envie de tout bouffer

Car si le Real n’a pas nécessairement payé une fatigue accrue mais seulement la supériorité allemande, Barcelone a clairement roulé sur la jante lors de ces demies. Oh, bien sûr, il a aussi eu contre lui des poteaux facétieux (quatre sur les deux matches) et là encore, à deux centimètres près, on ne serait pas en train de discuter de la défenestration de la meilleure équipe de la décennie. Mais au-delà de ces circonstances, il y a eu le jeu catalan. En nette baisse même si l’affaire se pratique encore à un très haut niveau. Par rapport au sommet collectif atteint l’an passé, il y avait moins de mouvements, moins de fluidité, moins de détermination aussi. La saison dernière, les Blaugranas semblaient habités par une envie de tout bouffer qui avait pété à la face de Manchester United. Cette fois, notamment au Camp Nou, il y a eu comme une faillite mentale, presqu’une résignation face à la forteresse bleue, loin, si loin de l’abnégation absolue qui leur avait permis d’arracher leur qualif à la dernière seconde à Stamford Bridge en 2009. Après, c’est un vieux débat : le Barça en voulait moins parce qu’il pouvait moins, ou l’inverse ?
Ce qui est certain, c’est que les hommes de Pep Guardiola en avaient moins sous le pied. Forcément, tous les regards se tournent en ce moment vers Messi. C’est terrible comme une saison à 63 pions en 55 matches peut voler en éclats devant trois contre-performances mal venues. Mais là encore, tout ça ne relève pas d’un simple mauvais alignement des constellations. En reprenant si tôt après la Copa America, sans vraie préparation, Messi a sans doute payé l’addition ce printemps, là où le foncier est censé faire son effet. Mais ne chargeons pas trop le triple Ballon d’Or car autour de lui, la lassitude a été contagieuse, à l’image de Xavi ou Iniesta, clairement moins performants dans l’animation, incapables de bonifier les transmissions des quelques microsecondes habituelles qui font à la fin toute la différence dans la mise hors de position finale de l’adversaire. Le résultat, sans doute, d’une politique de recrutement très qualitative mais sans beaucoup de réserves sur le banc. Là encore, le Barça ne fera pas l’économie d’une réflexion sur ce plan, en sachant qu’un mercato plus large peut être une autre source de soucis.

Une bénédiction pour la Roja ?

Alors évidemment, la tentation est grande pour certains d’allumer en affirmant que ces résultats prouvent que la Liga est surcotée. Foutaises bien entendu. Chacun sait bien que sur un Championnat, le Barça et le Real seraient sans doute en tête (donc les plus performants sur une saison), un peu comme les All Blacks si peu victorieux en Coupe du monde au regard de leur supériorité continuelle. Et par ailleurs, il suffit de jeter un coup d’œil à la Ligue Europa pour comprendre que derrière les deux mastodontes, il y a du très beau monde par delà les Pyrénées. Évidemment, c’est un coup incroyablement dur pour le football de club espagnol. Mais paradoxalement un petit coup de pouce pour… l’Espagne. Car au lieu d’un affrontement fratricide et nocif en finale de la C1, on connaît une Roja bien contente de récupérer une ossature moins entamée et sans doute moins désunie qu’en cas de nouveau Clasico en Champions. Oui, quelque part cette semaine, l’Espagne est morte : vive l’Espagne !

Ben Old, un Néo-Zélandais sur le green

Par Dave Appadoo

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