- Ligue des nations
- Finale
- Croatie-Espagne (0-0, 4-5 TAB)
L’Espagne écœure la Croatie et s’offre la Ligue des nations
Deux ans après avoir vu Benzema et sa clique s'imposer malgré une performance presque parfaite, l'Espagne tient sa revanche et signe un match moins parfait mais suffisant pour faire tomber la Croatie aux tirs au but, talon d'Achille de Dalić et sa clique.
Croatie 0-0 (4-5 TAB) Espagne
Tirs au but réussis : Vlašić, Brozović, Modrić pour les Vatreni // Joselu, Rodri, Merino pour la Roja
Tirs au but ratés : Majer, Petković pour les Vatreni // Laporte pour la Roja
Si De Kuip est une baignoire, les Croates y ont longtemps nagé dans le bonheur avant de couler dans leur exercice préféré : les tirs au but. Habituée à jouer avec les nerfs des supporters, cette fois-ci la fameuse « loterie », comme s’amusent à l’appeler les perdants, s’est retournée contre Luka Modrić et sa clique, qui perdent une occasion en or d’ouvrir leur armoire à trophées. Seule normalité dans cette finale : le pénalty foiré d’Aymeric Laporte, qui trahit ses origines.
Perišić et dix autres
Dans une ambiance on ne peut plus acquise aux Croates, les hommes de Zlatko Dalić démarrent la rencontre à tâtons, enchaînant les imprécisions et les pertes de balle qui donnent des sueurs froides aux 25 000 supporters croates présents. À l’image de cette énorme erreur de main de Dominik Livaković après une galette de Fabian Ruiz, qui laisse presque Álvaro Morata en profiter (9e). Puis une nouvelle bourde, cette fois-ci de Marcelo Brozović, permet à Gavi de prendre sa chance à l’entrée de la surface (12e). L’enjeu digéré et le répertoire croate déjà bien poncé en tribunes, les Vatreni démarrent enfin. Mis sur orbite par Josip Šutalo, Andrej Kramarić part seul en contre, mais manque sa reprise en bout de course (23e). Il tente de se rattraper dans la foulée sur un centre à ras de terre pour Mario Pašalić, qui coupe bien, mais trouve Unai Simón sur sa trajectoire (24e).
Pendant que l’Espagne se contente de tirs hors cadre, à l’image de cette lourde frappe de Gavi qui frôle la lucarne de Livaković (27e), la paire de trentenaires Modrić-Perišić s’active. Sur deux longs ballons, le milieu du Real Madrid trouve deux fois la tête de l’ailier, qui cadre coup sur coup, obligeant Simón à s’illustrer (31e, 38e). De l’autre côté, un autre homme aux 30 balais sonne la révolte : Jordi Alba. Le retraité barcelonais enrhume Modrić sur le côté gauche et centre pour la tête de Morata dans la surface, qui manque le cadre de peu (42e).
L’Espagne tire les leçons du passé
Évidemment, l’homme qui lance les hostilités en seconde période se nomme Ivan Perišić, dont le nom est scandé par tout De Kuip. Le numéro 14 déboule encore sur son côté gauche et oblige Unai Simon à s’étendre de tout son long pour protéger ses cages. Au second poteau, Juranović récupère et prend sa chance, mais son tir est trop fuyant (50e). Alba répond et centre pour Marco Asensio, qui envoie un sacré coup de casque au-dessus de la transversale de Livaković (57e). Entre deux appels au public, Perišić trouve encore le temps d’envoyer une galette pour le crâne de Pašalić au second poteau… qui trouve le petit filet extérieur (61e). À l’entrée de la surface, Rodri essaie de refaire le coup d’Istanbul et envoie un missile rasant les montants croates (66e).
Un temps fort pour les Espagnols, qui campent dans la surface vatreni et voient Asensio tenter un geste acrobatique après une frappe contrée de Fabian Ruiz (77e), avant qu’Ansu Fati ne voie sa frappe au point de pénalty être stoppée in extremis par… Perišić sur sa ligne (84e). En tribunes, on frôle l’arrêt cardiaque sur chaque prise de balle. Et ce n’est pas Asensio et son énième tir fuyant qui vont calmer leur palpitant (89e). Pas suffisant pour faire basculer une rencontre au tensiomètre très élevé, qui sera donc décidée en prolongation.
Devant toujours faire des miracles pour s’adjuger le moindre ballon, la Croatie démarre sur un gros contre emmené par Lovro Majer qui se fait rattraper par Nacho et un tacle glissé magnifique l’empêchant d’armer du gauche (100e). Puis s’enchaînent les occasions espagnoles : deux frappes de Dani Olmo qui manquent le cadre (104e et 108e), avant un nouveau bombazo à ras de terre de Rodri (116e). Un concours à celui qui cadre le moins dans lequel la Croatie s’illustre aussi très bien, Vlašić et Kovačić ayant tous les deux dans les pieds la balle du 1-0, mais préférant bazarder (110e et 119e). Aux tirs au but, joués du « côté » des Espagnols, les hommes de Luis de la Fuente prouvent qu’ils ont appris de leurs erreurs – pendant qu’Unai Simón sort le grand jeu devant Majer et Petković – et permettent à cette génération moins dorée de rattraper un peu ses aînés.
Croatie (4-3-3) : Livaković – Juranović (Stanišić, 112e), Šutalo, Erlić, Perišić – Kovačić, Brozović, Modrić – Pašalić (Petković, 62e), Kramarić (Majer, 90e), Ivanušec (Vlašić, 78e). Entraîneur : Zlatko Dalić.
Espagne (4-2-3-1) : Simón – Navas (Carvajal, 97e), Le Normand (Nacho, 78e), Laporte, Alba – Rodri, Ruiz (Merino, 78e) – Asensio, Gavi (Olmo, 87e), Pino (Fati, 66e) – Morata (Joselu, 66e). Entraîneur : Luis de la Fuente.
par Anna Carreau, à De Kuip