- Coupe du monde 2014
- Groupe B
- Espagne/Australie (3-0)
L’Espagne part la tête haute
En collant un 3-0 à l'Australie, l'Espagne prouve qu'il ne faut pas grand-chose pour que l'armada se remette en ordre de marche.
Australie – Espagne (0–3) D. Villa (36′), F. Torres (69′), J. Mata (82′) pour Espagne.
En l’espace de deux matchs et moins d’une semaine, l’Espagne a tout perdu. La Roja, qui a tout raflé pendant six ans, est devenu la risée de tous. C’est la règle du jeu. Avant de quitter le sol brésilien, la sélection ibérique a toutefois saisi l’opportunité de s’offrir un large succès contre l’Australie. La dernière fois que la Selección était sortie au premier tour d’un Mondial, elle avait également tout explosé pour son dernier match. C’était en France contre la Bulgarie avec un gros 6-1. Là, avec cette victoire 3-0 contre une équipe d’Australie qui ne mérite pas le titre de pire équipe du tournoi, elle permet d’alimenter la thèse de l’accident. Et de se dire dès maintenant qu’il y a une sacrée qualité pour revenir soulever des trophées dans très peu de temps.
Pour ce match d’après, Del Bosque avait le choix : aligner une dernière fois ceux qui ont fait vibrer le monde entier, mais qui ne seront plus là à l’Euro 2016, ou mettre ceux qui n’ont pas trop joué, mais qui seront appelés à disputer la compétition en France justement. Le sélectionneur essaie de faire plaisir à tout le monde : Reina dans les cages, Juanfran et Albiol derrière, Koke et Cazorla au milieu et enfin le duo Villa-Torres devant. Le duo de l’Euro 2008, qui avait fracassé la Russie en ouverture. La boucle est bouclée. Et comme le monde est bien fait, c’est El Guaje qui ouvre le score, d’une belle talonnade à l’heure de jeu alors qu’il était seul aux six mètres, suite à un bon débordement de Juanfran, avec qui il s’est très bien entendu cette saison à l’Atlético Madrid. Au moment de célébrer son but, Villa embrasse l’écusson sur son maillot, non sans émotion. Il y en aura au moins tout autant à sa sortie du terrain à l’heure de jeu. Bon, sur le coup, Villa fait quand même un peu la gueule parce que son compteur restera sûrement bloqué à 59 buts pour 97 sélections. 60 pions en moins de 100 capes, ça aurait eu plus de gueule sur le CV. Mais une fois sur le banc, il lâchera des larmes… et constatera qu’il aurait bien fait de rester sur le pré encore un peu. Avec un Iniesta comme ça (qui lui ne devrait pas prendre sa retraite internationale pour autant, hein), c’est plus facile de marquer des buts. À la 70e, Torres profite de l’offrande pour ajuster, petit filet opposé, le goal australien.
Et l’Australie d’ailleurs dans tout ça ? Dix bonnes premières minutes, pour montrer aux Espagnols qu’il allait falloir se bouger pour que le fiasco ne soit pas total, puis une grosse difficulté dans le jeu. Face à une équipe qui fait tourner le ballon, et pas les joueurs, c’est difficile d’accrocher quoi que ce soit. Après l’ouverture du score, ils essaieront bien de faire pression directement sur Reina en difficulté pour dégager. Mark Bresciano tentera de marquer les esprits à son entrée en jeu, lui aussi pour sa dernière cape à 34 piges, mais rien n’y fera. Pire, à dix minutes de la fin, Fàbregas ouvre comme il faut pour trouver Mata tout seul dans la surface au second poteau. Le joueur de Man United ajustera tranquillement en glissant la balle sous les pieds de Ryan. Le score aurait même pu être de 4-0 sur de nouvelles offrandes du Cesc. Pas grave, à 3-0, le message est passé.
Par Romain Canuti