- Ligue des nations
- Gr. 4
- Allemagne-Espagne (1-1)
L’Espagne neutralise l’Allemagne
Pour le premier match de Luis Enrique à la tête de l'Espagne depuis son retour, le technicien pourra se réjouir d'avoir vu son équipe s'accrocher jusqu'au bout aux basques de l'Allemagne (1-1), à l'occasion du grand retour de la Ligue des nations ce jeudi soir.
Allemagne 1-1 Espagne
Buts : Werner (51e) pour l’Allemagne // Gayà (90e+6) pour l’Espagne
18 novembre 2019 pour l’un, 19 novembre 2019 pour l’autre. Le dernier match officiel de l’Allemagne (6-1 contre l’Irlande du Nord) et de l’Espagne (5-0 contre la Roumanie) remontait à la Saint-Glinglin, et cela s’est vu sur la pelouse de Stuttgart, à l’occasion du grand retour de la Ligue des nations. Dépourvues en plus d’une flopée d’habituels titulaires et en manque de rythme, les deux nations n’ont pas réussi à atteindre des sommets de jeu, et se quittent logiquement bonnes amies dans un duel qui a toutefois tenu quelques promesses. Plus motivée et moins imprécise, la Nationalmannschaft avait pris le dessus grâce à son bon pressing et à Timo Werner, avant que la Roja arrache une égalisation méritée au bout du temps additionnel.
Retour sur terre pour la Ligue des nations
Qu’on se le dise : tout le monde avait envie de voir la marque du Bayern version Flick et de ses fers de lance (Kimmich, Müller, Gnabry, Goretzka…) sur la Nationalmannschaft. Raté : Joachim Löw maintient Müller et Boateng à l’écart, et décide de laisser les autres cadres bavarois au repos. Ajoutez-y un système peu utilisé (le 3-4-3), des joueurs qui se remettent de ligaments croisés rompus (Sané, Süle) et un Draxler titulaire… Décevant, oui, et pas facile, dans ces dispositions, de prendre à la gorge des Espagnols eux aussi très remaniés. Mais le souffle de confiance venu de Bavière a bien fait la traversée jusqu’à Stuttgart : les Allemands prennent le contrôle, grâce notamment à un pressing plus mordant que celui de leur opposant. Pour exister, la Roja ne peut s’en remettre qu’à une défaillance individuelle adverse. Un joli combo, en l’occurrence, avec des cagades de Can et Trapp dont Rodrigo aurait dû profiter pour ouvrir le score (14e). En face, De Gea n’a lui pas le droit à l’erreur, et le portier de Manchester United ne rompt pas devant une tête de Kehrer (11e), une ogive enroulée de Sané (18e) et une escarmouche de Werner (36e). Privée de maîtrise jusqu’à la première demi-heure, l’Espagne a le mérite de tenir bon et en profite pour se rebiffer, sous l’impulsion du divin Alcantára et du virevoltant Ferrán Torres. Un moindre mal : la possession a été regagnée (53%) au moment de siffler à la mi-temps.
Gayà le lutin
Vexée, l’Allemagne ne met pas longtemps à redevenir piquante, au point de trouver la faille six minutes après le retour des vestiaires. Saillant pour sa première sélection, le piston gauche de l’Atalanta Gosens trouve Werner, qui navigue dans la surface avant de faire mouche (1-0, 51e). Les espaces s’ouvrent, et le but du break pointe le bout de son nez, mais les imprécisions de Sané refrènent ces velléités, notamment sur cette tentative à bout portant de Werner (62e). Passée en mode gestion, et levant le pied physiquement, la Nationalmannschaft recule et actionne moins les jambes dans le pressing. Tout bénèf’ pour une Roja requinquée, à qui il manque quelques centimètres pour revenir à hauteur (frappe enroulée de Rodrigo à la 58e, bonbon d’Alcántara à la 71e). Entré à la mi-temps, Ansu Fati croit décrocher l’égalisation dans le temps additionnel, mais est hors jeu… avant que José Gayà vienne délivrer toute une équipe d’un pion de renard (1-1, 90e+6). La promesse de lendemains qui chantent pour cette Roja ?
Allemagne (3-4-3) : Trapp – Can, Süle, Rüdiger – Kehrer, Gündoğan (74e, Serdar), Kroos, Gosens – Sané (62e, Ginter), Werner, Draxler. Sélectionneur : Joachim Löw.
Espagne (4-3-3) : De Gea – Carvajal, Pau Torres, Ramos, Gayà – Alcantára, Busquets (57e, Merino), Ruiz (80e, Oscar Rodríguez) – Ferrán Torres, Rodrigo Moreno, Navas (46e, Fati). Sélectionneur : Luis Enrique.
Par Douglas de Graaf